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Masters 1000 Paris : Entre Roger Federer et la France, c'est "Je t'aime moi non plus"

Absent des tournois parisiens depuis 2015, Roger Federer retrouve ce mercredi le Masters 1000 de Paris-Bercy, où il affronte pour son entrée en lice le Canadien Milos Raonic, difficile tombeur de Jo-Wilfried Tsonga au premier tour. Si cette participation de dernière minute est une excellente nouvelle pour les organisateurs, elle n’est pas si surprenante que cela, et pourrait même s’inscrire dans le cycle qui doit mener le Suisse vers Roland Garros 2019.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
En 2011, Roger Federer remportait son unique Masters de Paris Bercy (- / AFP)

« Si je suis là, c’est pour jouer demain ». Le suspens était quasiment tué mardi, en fin d’après-midi, quand Roger Federer a officialisé sa participation au Masters de Paris-Bercy, mais la décision du Suisse était attendue comme un petit événement. Absent des terrains  parisiens depuis quasiment trois ans, soit 1091 jours sans jouer dans la capitale, le Bâlois avait systématiquement décidé de faire l’impasse sur Bercy et Rolland Garros ces dernières saisons. Un choix qui peut s’expliquer assez facilement si l’on tient compte du calendrier spécifique que le dernier vainqueur de l’Open d’Australie s’impose chaque saison. Depuis 5 ans, Federer ne s’aligne plus sur la totalité des tournois ATP : le Suisse préfère choisir ses surfaces de prédilection et s’accorder un temps de récupération conséquent afin d’être le plus performant possible lors des tournois du Grand Chelem, qu’il sélectionne. Ainsi, depuis 2015, le Suisse a privilégié le gazon et le dur à la terre battue, - où il est moins performant – et a donc manqué les trois dernières éditions de Roland Garros, préférant s'aligner à l'Open d'Australie, l'US Open et Wimbledon. 

"Je suis en forme"

Pour Bercy, l’explication se trouve ailleurs. Le tournoi parisien a lieu en toute fin de saison, entre le tournoi de Bâle, que Federer dispute chaque année, et le Masters de Londres, qui réunit les huit meilleurs joueurs mondiaux.  Le Suisse a donc fait l’impasse sur le masters de Paris à 7 reprises au cours de sa carrière (1999, 2004, 2005, 2006, 2016, 2017) pour une seule finale disputée. C’était en 2011, face à Jo-Wilfried Tsonga.

L’absence du Suisse cette année à Paris n’aurait donc pas été une surprise, mais voilà, le recordman du nombre de titres en Grand Chelem se sent bien, et il en a décidé autrement : "Je suis très heureux de rejouer ici. Je me sens bien et je ne serais pas venu si je ne souhaitais pas jouer. Après Bâle j'ai souvent tout donné, mentalement je suis toujours assez épuisé. Mais là j'ai senti que j'étais assez frais pour jouer", a-t-il expliqué hier en conférence de presse. Un état de forme assez logique au vue de la saison du numéro 3 mondial, qui n’a disputé que 11 tournois depuis l’Open d’Australie en janvier dernier. C’est moins que Novak Dkojovic (14) mais plus que Rafael Nadal (9), qui a dû faire face à une blessure en fin de saison, le privant de la tournée asiatique.

Car oui, le Federer trentenaire n’est pas rassasié. Il veut toujours jouer pour gagner. C’est un fait, depuis sa longue période de disette en Grand Chelem entre  2012 et 2017, le Suisse ne s’aligne plus sur les tournois qu’il ne se sent pas capable de gagner. Comprenez que s’il n’est pas à 100%, Roger ne prendra aucun risque, quitte à perdre des points à la Race. C’est cette philosophie de la gagne qui a conduit le Bâlois à bouder la terre battue et Roland Garros ces trois dernières années. Mais l’année 2019 pourrait être celle des retrouvailles porte d’Auteuil. "C’est ouvert, c’est toujours sur la table. Mais si je jouais à nouveau sur terre battue, je devrais faire plus que seulement joueur à Roland Garros. Si je veux gagner là-bas ou avoir une petite chance, je devrais joueur deux, trois tournois avant », avait expliqué Roger Federer, dans une interview accordée à Blick où il évoquait un possible retour à Roland Garros en 2019. Des paroles qui témoignent de l’état d’esprit et des ambitions du joueur de 37 ans, bien décidé à étoffer un peu plus son palmarès déjà unique dans l’histoire du tennis : « Je veux que les gens voient le meilleur Roger jouer sur terre battue aussi » avait-il ajouté.  

  (VIRGINIE BOUYER / VIRGINIE BOUYER)

En d'autres termes, Bercy doit être la première étape des retrouvailles du Suisse avec le public parisien. Bourreau des Bleus en Coupe Davis en 2014, Roger Federer n'en est pas moins extrêmement apprécié en France, et il serait inconcevable qu'un champion de son envergure tire sa révérence sans avoir donné un dernier récital à Paris...

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