Cet article date de plus de dix ans.

Monfils dévisse contre Carreno Busta

Revigoré par son succès d'hier contre Kevin Anderson, Gaël Monfils a rechuté lors du 2e tour du Masters 1000 de Monte-Carlo. Le lucky-loser espagnol Pablo Carreno Busta (62e mondial) a parfaitement profité des nombreuses fautes du Français pour le dominer nettement 6-3, 7-6 (8/6). A 22 ans affrontera pour la première fois de sa carrière Novak Djokovic (N.2) au prochain tour. L'autre déconvenue de cette fin de journée est à mettre à l'actif d'Alexandr Dolgopolov (N.17), vaincu par Guillermo Garcia-Lopez 6-1, 7-5, alors qu'il restait sur une finale à Rio, une 1/2 à Acapulco et à Indian Wells, et un 1/4 à Miami
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Gaël Monfils concentré

Gaël Monfils semblait avoir sorti la tête de l'eau. Une victoire dans le match décisif de Coupe Davis, un succès au 1er tour contre Kevin Anderson (N.19), il revoyait le ciel bleu. Mais Pablo Carreno Busta s'est empressé de le couler à nouveau, à quelques mètres de la Méditerranée. Empêtré par des problèmes personnels qui ont sérieusement altéré ses deux derniers mois de compétition (seulement deux victoires pour trois défaites depuis son succès au tournoi de Montpellier), le Français est tombé sur un joueur solide, qui ne lui a pas donné grand-chose. Et en ce moment, cela peut être suffisant pour faire vaciller le 24e mondial. Surtout lorsqu'on y ajoute une bonne dose d'agressivité et une capacité à être décisifs sur un coup.

Tombeur successif de Benneteau, Goffin et Fognini en 2013

A moins d'être un suiveur très attentif du circuit ATP, le nom de Pablo Carreno Busta peut vous sembler inconnu. Au début de l'année 2013, il pointait au-delà de la 650e place mondiale. Mais ce jeune espagnol au coup droit ravageur a rapidement grimpé dans la hiérarchie. A coups de victoires sur le circuit secondaire (7 titres de suite), il est parvenu à intégrer les qualifications de Casablanca, avec une 293e place mondiale. Et il s'est ouvert les portes du tableau principal, battant un morceau en la personne d'Andujar (57e mondial) avant de tomber sur Kevin Anderson. Mais son premier grand coup d'éclat, c'est au Portugal, à Oeiras, qu'il le réalise. Là encore, après être passé par les qualifications, il s'offre Julien Benneteau (33e), puis David Goffin (61e), et enfin Fabio Fognini (25e) avant de résister durant trois manches à Stanislas Wawrinka (16e). A Roland-Garros, il passe le tableau des qualifs pour tomber sur le maître Roger Federer au 1er tour.

Cette année, cela a été plus difficile. En jouant uniquement sur le circuit principal, Pablo Carreno Busta n'a pas connu une extraordinaire réussite. En neuf tournois avant Monte-Carlo, il a été battu à sept reprises au 1er tour. Mais ces revers cachent quelques bras de fer positifs. Il a poussé Kohlschreiber aux trois manches à Auckland, Benneteau aux cinq sets à l'Open d'Australie, contraint Robredo à un jeu décisif au 1er set à Rio. La semaine dernière, il a enfin été récompensé de ses efforts, en atteignant les quarts de finale à Casablanca, vaincu en trois manches par Granollers (36e). En se hissant pour la première fois de sa carrière en 8e de finale d'un Masters 1000, pour ajouter un sixième Espagnol à ce niveau-là sur le Rocher, il frappe un premier très gros coup. Et il n'a pas volé son ticket. Solide en fond de court (tradition espagnole oblige), il est capable de coups définitifs, notamment en coup droit, et se projette volontiers vers le filet pour finir l'échange. Un joueur jeune et complet qui mérite d'être suivi.

Sa 4e balle de match est la bonne

Rapidement pris à la gorge, Gaël Monfils était mené très rapidement dans le premier set (5-1). Il remontait un peu avant de céder (6-3). Dans le deuxième set, il a réussi à réaliser le break (3-2), mais perdait aussitôt son engagement (3-3). Du coup, les deux joueurs devaient se départager au jeu décisif. Et c'est le jeune espagnol qui prenait les devants avec un mini-break pour mener (4-3), puis deux points gagnés avec sérieux lui offraient trois balles de match. La première était sauvé sur le service de Monfils, après un gros bras de fer et un dernier revers croisé et bien envoyé du 24e mondial. La deuxième se jouait au millimètre sur un retour finalement jugé faute par le juge de chaise. Et la troisième était vendangée sur un coup droit mal maîtrisé, et qui sortait largement. A (6-6), la tension montait d'un cran supplémentaire. Mais Carreno Busta se procurait une nouvelle balle de match, et cette fois, le Français commettait une dernière faute en coup droit. Mentalement, l'Ibère avait tenu le coup. 

A 22 ans, Carreno Busta jouera pour la première fois de sa carrière Novak Djokovic en 8e de finale, pratiquement un an après avoir défié (et perdu au 1er tour) Roger Federer à Roland-Garros. Et en un an, il a beaucoup appris, beaucoup évolué.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.