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Nadal, une victoire mais des doutes

Après ses défaites en quarts de finale à Monte-Carlo et Barcelone, Rafael Nadal (N.1) a fini par s'imposer, dans la douleur, en finale du Masters 1000 de Madrid. Le maître de cette surface a bénéficié d'une nette baisse de régime de Kei Nishikori (N.10), touché physiquement, qui a mené 6-2, 4-2. Le premier Japonais à intégrer le Top 10, lundi, a abdonné alors qu'il était mené 2-6, 6-4, 3-0 lors de sa première finale en Masters 1000. Mais cette victoire n'efface pas la prestation inquiétante du N.1 mondial.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Des fautes grossières, des coups qui ne sortent pas de la raquette, un manque de longueurs de balles, un lift sans dynamisme qui ne gicle pas. Rafael Nadal est retombé dans ses travers de ces dernières semaines. Cette semaine madrilène semblait pourtant l'avoir remis sur de bons rails, avec notamment cette victoire probante sur Tomas Berdych en quarts de finale. Au-delà de cette semaine passée sans concéder le moindre set, c'est surtout dans le jeu que le Majorquin avait retrouvé le sourire: plus mobile, plus agressif, il paraissait avoir retrouver ses coups lourds, même si la constance n'était pas toujours au rendez-vous. Mais la finale a été de nouveau un condensé de ses errements.

Un récital de Nishikori, un calvaire pour Nadal​

Avant ce match, le N.1 mondial avait toutes les cartes en mains: un public qui lui est acquis, une confiance un peu retrouvée, et un joueur qui ne l'avait jamais battu en six rencontres. Et le Japonais n'avait réussi, lors de ces six matches, à ne lui prendre qu'un set, en 2008, sur le gazon du Queen's. Reste qu'en début d'année, en 8e de finale de l'Open d'Australie, Nadal avait mis plus de 3h pour l'écarter sur un score très serré (7-6, 7-5, 7-6). Mais le Nippon est actuellement en pleine "bourre". Vainqueur à Memphis, demi-finaliste à Miami (en battant Federer et Ferrer) et vainqueur à Barcelone, il va devenir le premier Japonais à intégrer le Top 10 du classement ATP, lundi. Ce nouveau statut lui a-t-il donné des ailes ? Sans nul doute, mais c'est surtout l'Espagnol qui n'a pas évolué à son niveau habituel.

Après un premier jeu rondement mené, Rafael Nadal a sombré. Il a encaissé la bagatelle de huit jeux, pour n'en marquer qu'un seul. Signe de sa nette méforme, à 6-2, 1-0 pour Nishikori, il se procurait trois balles de débreak consécutives. Mais il n'en validait aucune, et se trouvait mené (2-0). Normalement, il repousse toujours ses adversaires très loin de leur ligne, les usant avec ses frappes lourdes. Là, Nishikori restait bien planté sur sa ligne de fond de court, voire même à l'intérieur du terrain. Incapable de le repousser, Nadal subissait. Et son adversaire était d'une précision extraordinaire, notamment en retours.

Le physique de Nishikori craque encore

A (4-3), le Japonais sauvait deux nouvelles balles de break, et à la 7e du set, alors qu'il dominait l'échange, son coup droit heurtait violemment la bande du filet pour sortir des limites. Nadal refaisait son retard (4-4), retrouvait de la "grinta" alors que son adversaire, manipulé au changement de côté précédant, semblait touché physiquement. Un jeu blanc et voilà le N.1 mondial qui menait pour la deuxième fois de la rencontre (5-4). Et la tête de série N.10 bénéficiait de nouveau d'un traitement médical, toujours pour son bas du dos. Au jeu suivant, il perdait de nouveau son engagement, sur la première balle de set de Nadal. Après 52 minutes  de combat, le N.1 mondial avait renversé une situation très mal engagée.

Le début du 3e set n'était qu'une confirmation. Un jeu blanc pour Nadal,, puis un break rapide pour mener (2-0), puis un nouveau jeu blanc. Kei Nishikori ne bougeait plus, ne jouait plus. Après 1h40 de combat, il ne pouvait plus défendre ses chances. Il abandonnait ainsi la première finale d'un Masters 1000 de sa carrière. Rafael Nadal accrochait pour sa part son 27e Masters 1000, et pour la 4e fois celui de Madrid. Mais les doutes sont peut-être plus importants de son côté, ce soir, que dans le camp du perdant, qui voit néanmoins sa trajectoire ascendante encore stoppée par son corps. Après sa demi-finale à Miami, il avait dû faire l'impasse sur la Coupe Davis et sur Monte-Carlo, avant de revenir pour gagner à Barcelone.

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