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Novak Djokovic face à l'impossible quadruplé à Bercy

Premier et seul triple tenant du titre à Bercy, Novak Djokovic va tenter de réaliser une incroyable passe de quatre au BNP Paribas Masters, qui débute ce dimanche. Mais le Serbe n'est plus la machine du début de saison. Et surtout, à l'issue de cette semaine parisienne, il peut perdre sa place de N.1 mondial (sous conditions) au profit d'un Andy Murray insatiable. N.1, il l'est sans discontinuité depuis le mois de juillet 2014.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
La colère de Novak Djokovic (FAN JUN / XINHUA)

Un record absolu difficile à repousser

Depuis le début du tournoi de Bercy, jamais personne n'a remporté quatre fois l'épreuve consécutivement. Novak Djokovic a été le premier à le réaliser à trois reprises, depuis 2013. Il en est ainsi le recordman, puisqu'il avait déjà accroché son nom au palmarès en 2009. Avec quatre victoires dans cette salle, il devance déjà d'une longueur un Marat Safin ou un Boris Becker, et de deux longueurs André Agassi, Pete Sampras ou Stan Smith, puisque l'épreuve a vécu une autre ère, entre 1968 et 1982. C'est dire la performance de l'actuel N.1 mondial sur ce terrain. D'autant plus qu'en Masters 1000, les quadruplés ne sont pas fréquents. Bien sûr, il y a les 8 titres de Nadal à Monte-Carlo (2005-2012), mais c'est le seul. L'Espagnol s'est arrêté à un triplé à Madrid (2005-2007), comme Federer à Indian Wells (2004-2006) et Djokovic à Bercy mais aussi à Indian Wells et Miami (2014-2016), tout comme André Agassi en Floride (2001-2003).

Et pour conserver sa couronne, il pourrait avoir sur son chemin un certain Dimitrov (N.14) dès son deuxième match, un Goffin (N.8), auteur de sa meilleure saison, en quarts de finale, et un Wawrinka (N.3) ou un Thiem (N.6), en demi-finales. Avant peut-être de retrouver Andy Murray, comme l'an dernier, sauf que l'Ecossais en est à 13 victoires de rang.

Une machine "relativement" enrayée

Depuis le début de la saison, Novak Djokovic a concédé 7 défaites, dont 4 depuis la fin du mois de juin et son premier succès sur la terre battue de Roland-Garros. Et le Serbe n'a pas perdu des matches anecdotiques: 3e tour de Wimbledon, 1er tour aux JO de Rio, finale de l'US Open et demi-finale du Masters 1000 de Shanghaï. "J'ai vécu des hauts et des bas en termes de résultats et il y a des choses que je dois retrouver au niveau des émotions et du mental", avait-il dit à l'issue de son dernier revers. "C'est une période de transition et peut-être suis-je juste harassé par les nombreux matches disputés lors des quinze et vingt dernier mois." Alors qu'il avait remporté 50% des tournois auxquels il participait dans les six premiers mois de l'année jusqu'à Roland-Garros, il n'en a gagnés qu'un seul sur les cinq depuis lors.

Une concurrence focalisée sur lui

C'est le lot de tous les maîtres du jeu: devenir la cible. Depuis son accession au plus haut niveau en 2011 (série de 43 victoires consécutives jusqu'à sa demi-finale perdue à Roland-Garros contre Roger Federer), Novak Djokovic est devenu LA référence du circuit mondial. Les années passant, le Suisse et Rafael Nadal ont peu à peu été éclipsés. Avec 12 tournois du Grand Chelem à son actif, il n'est plus qu'à deux longueurs de l'Espagnol (14), et encore loin de l'Helvète (17). En revanche, avec ses 30 Masters 1000, il les devance (Nadal 28, Federer 24). Du coup, les autres joueurs du circuit font, comme leurs prédécesseurs, un travail spécifique pour le dominer. Comme avant un McEnroe a fini par trouver la clé de Borg, comme Sampras a trouvé en Agassi son antidote, comme Federer a vu en Nadal un égal...

Andy Murray en chasseur

Le Britannique est N.2 mondial, mais ses performances de l'été lui permettent d'envisager de s'emparer du trône, même s'il s'en défend. "Mon but n'est pas d'essayer de devenir N.1 mondial dès cette année. Pour cela, je devrais gagner tous mes matches alors que Novak a besoin de très peu de victoires. Donc, cela ne dépend pas de moi. J'aimerais y arriver mais je ne pense que ce soit réaliste cette année. Je souhaite juste terminer l'année du mieux possible pour me donner une chance de le devenir en début de saison prochaine", disait-il à l'issue de son succès à Shanghaï.

Seulement voilà, si Andy Murray remporte ce week-end le tournoi de Vienne, et s'impose à Bercy, alors que Djokovic s'incline en demi-finale ou avant, l'Ecossais sera N.1 pour la première fois de sa carrière. Il faut dire qu'avec ses 6 titres glanés cette saison (1 de moins que le Serbe), il a grapillé beaucoup de points. Et il l'a fait surtout depuis sa défaite en finale de Roland-Garros contre Djoko: victoires au Queen's, à Wimbledon, aux JO de Rio, à Pékin et à Shanghaï. Sa trajectoire est donc bien positive à l'heure d'aborder un tournoi qu'il n'a jamais gagné, mais dont il est finaliste en titre, battu l'an dernier en deux manches par un certain... Novak Djokovic.

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