Roland-Garros : Pourquoi Novak Djokovic a-t-il été sans réponse face à Nadal en finale ?
• Parce que Rafael Nadal l'a pris à la gorge d'emblée
Ce match aurait-il été ce qu'il a été sans ces quatre premiers jeux ? Ce n'est pas certain. L'entame a été, encore plus qu'habituellement, décisive dans le déroulement de cette finale. Car contrairement à ce que le score peut laisser penser, les quatre premiers jeux ont été d'une intensité complètement folle. Novak Djokovic n'a pas mal commencé, loin de là. Il a même démarré tambour battant. Mais Rafael Nadal, lui, a été stratosphérique. Il a pris le service de Djokovic en réalisant deux coups de défense héroïques dès le 2e jeu. Le Serbe, lui, a tenté d'être agressif comme il en a l'habitude face à Nadal. Mais les balles revenaient, inlassablement.
Il est compliqué de prendre un mauvais départ en balbutiant son tennis. Mais il est peut-être encore plus complexe de se voir mener 4-0 en jouant un très bon tennis. Certes, sur le double-break, Djokovic fait une double-faute et commet une grossière faute directe en revers. Mais, déjà, Nadal tissait la toile dans laquelle Djokovic a fini par être totalement neutralisé.
Le numéro un mondial était pourtant entré dans le match avec un plan bien défini : sortir Nadal de sa zone de confort en l'attirant au filet. Il a tenté quatre amorties dès le premier jeu du match. Mais il ne s'attendait pas à voir une telle intensité, si tôt. Le jeu de jambes de boxeur de Rafael Nadal ressemblait à celui que l'on voit habituellement en fin de set, ou en fin de match, lorsqu'il faut jeter toutes ses forces dans la bataille. Comme à ses plus belles heures sur terre battue, l'Espagnol est entré dans la tête de son adversaire en donnant, très tôt, cette impression d'insubmersibilité.
Que faire face à un tel mur ? Les 13 fautes de Djokovic sur le premier set (contre 2 pour Nadal) sont le résultat de son impuissance. Si la machine serbe s'est enrayée, c'est moins de son propre fait que la conséquence de l'apparition précoce du génie défensif de Nadal.
• Parce que Rafael Nadal était indébordable
Six fautes directes. Sur deux sets. Une statistique assez commune pour le "Taureau de Manacor" de 20 ans, beaucoup moins pour le trentenaire fringant qu'il est devenu. Rafael Nadal avait fait évoluer son jeu ces dernières années pour épargner son corps et assurer la longévité de sa carrière. De fait, il commettait plus d'erreurs (et frappait plus de coups gagnants). Mais ce dimanche, il a fait un bond dans le temps. Est-ce la terre battue lourde qui l'a conduit à cette option ? Son lift ne giclant pas comme en mai, il a peut-être pris le parti de tout miser sur la défense et les angles.
Et ce fut une réussite complète. Dans les deux premiers sets, et même jusqu'au milieu du 3e, Nadal a récité son tennis comme il ne l'avait jamais fait sur ce tournoi. Si le public n'a pas eu droit à l'empoignade mythique attendue de tous, il a pu savourer la science précise du placement, de l'anticipation, et des angles de Rafael Nadal. C'est bien simple : il semblait avoir une longueur d'avance sur chaque frappe du Serbe. Celui-ci a eu beau multiplier les amorties pourtant souvent bien touchées, Nadal a fait admirer sa superbe main. Djokovic s'est aussi montré agressif dans la diagonale revers/coup droit, celle où il a pris l'habitude de dominer l'Espagnol ces dernières années : rien n'y a fait, Nadal en sortait souvent vainqueur.
• Parce que Novak Djokovic a été peu performant sur ses points forts
Le domaine où sa lecture du jeu a fait le plus mal au Serbe est, sans conteste, le retour de service. Là où c'est habituellement Djokovic qui martyrise ses adversaires, Nadal a brillé comme rarement ce dimanche, en ne donnant quasiment au point gratuit à Djokovic, même sur sa 1re balle. Celui-ci n'a ainsi frappé qu'un ace sur l'ensemble du match (!), et n'a remporté que 50% de points derrière sa première balle. Globalement, le numéro un mondial a même semblé manquer de coup fort.
Mais le service est un domaine où le Serbe peut pêcher. En revanche, ses nombreuses fautes directes en revers sont un cran plus étonnantes. L'habituel point fort de Djokovic, d'autant plus face à Nadal, n'a pas eu son rendement habituel. 18 fautes directes de ce côté. Surtout, une incapacité à dominer l'Espagnol dans sa diagonale, et des approximations fréquentes lorsqu'il a tenté des coups long de ligne.
Par ailleurs, il s'est montré largement moins dangereux que son adversaire en retour de service, avec seulement 33% de points gagnés, et quatre balles de break sur l'ensemble de la rencontre. Nadal, lui, s'en est procuré 18. L'Espagnol s'était d'ailleurs inquiété de son niveau au service tout au long de la quinzaine. Mais, là encore, il s'est sublimé au meilleur des moments.
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