Tennis : Nick Kyrgios demande l'annulation de l'Open d'Australie puis se ravise, et défend la position de Novak Djokovic
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les habitants de Melbourne et de l'Etat de Victoria ont passé 260 jours confinés.
Nick Kyrgios a demandé mardi 16 novembre l'annulation de l'Open d'Australie de tennis, montrant contre toute attente de la sympathie pour le numéro un mondial Novak Djokovic, qui a refusé de dire s'il est vacciné contre le coronavirus. Avant de revenir sur ses propos concernant le premier Grand Chelem de la saison.
Le fantasque Australien Nick Kyrgios estime que le tournoi du Grand chelem, prévu en janvier, ne devrait pas se tenir, par respect pour les habitants de la ville hôte Melbourne, qui ont connu 260 jours de confinement depuis le début de la pandémie et peinent toujours à endiguer le virus. "Combien de temps (Melbourne) a été confinée? 275 jours ou quelque chose comme ça?", a-t-il interrogé sur son podcast, No Boundaries [en anglais].
"Notre économie en a besoin, le moral de notre Etat en a besoin", répond le ministre des Sports de l'Etat de Victoria
Le ministre des Sports de l'Etat du Victoria, où se trouve Melbourne, a réagi en disant ne "pas pourvoir suivre la logique" de Kyrgios. "Les habitants de Melbourne, du Victoria et, franchement, tous les Australiens sont absolument avides de grands événements", a-t-il expliqué à la presse. "Notre économie en a besoin, le moral de notre Etat en a besoin". Face à la polémique suscitée par ces déclarations, l'Australien a fait machine arrière sur son compte Instagram, dans sa story : "Dire que je voudrais l'annulation de l'Open d'Australie, c'est une phrase sortie de son contexte. C'est pour les habitants de Melbourne qui ont connu l'enfer", des confinements, explique-t-il.
Le tournoi s'est tenu cette année, mais les joueurs étaient soumis à une quarantaine de deux semaines en hôtel, la présence du public était limitée et un confinement de cinq jours a été mis en place au mitan de la compétition.
Les organisateurs sont confiants sur la tenue de l'édition 2022, les joueurs entièrement vaccinés pouvant entrer sur le territoire sans quarantaine ni bulle sanitaire. Aucune exemption ne sera accordée aux joueurs non vaccinés, a prévenu le Premier ministre de l'Etat de Victoria, Daniel Andrews, jetant un doute sur la participation du Serbe Novak Djokovic, neuf fois titré à Melbourne et qui refuse de dire s'il est vacciné ou non.
Kyrgios entretenait une relation tendue avec le numéro un mondial, le qualifiant de "crétin" lors du dernier Open d'Australie après sa demande d'assouplissement de la quarantaine des joueurs. Il faisait aussi partie de ces joueurs à militer pour limiter les risques de contamination et pour être solidaires des populations.
"Ce n'est pas bien, moralement, de forcer quelqu'un à être vacciné"
L'Australien défend désormais le droit de Djokovic de participer aux compétitions, qu'il soit immunisé ou non et dresse un parallèle avec le basketteur américain Kyrie Irving, qui a manqué le début de la saison de NBA après avoir refusé d'être vacciné.
"Kyrie, Novak... ces gars ont tant donné, tant sacrifié. Ce sont des athlètes mondiaux que des millions de gens regardent", a souligné Kyrgios, tombé à la 90e place du classement ATP. "Je pense que ce n'est pas bien, moralement, de forcer quelqu'un à être vacciné".
"Je ne pense pas qu'il est juste de forcer quelqu'un (à être vacciné) et de dire 'tu ne peux pas venir jouer ici parce que tu n'es pas vacciné'", a-t-il ajouté. "Il y a d'autres solutions, (comme) se faire tester tous les jours". Mais Kyrgios a voulu déclarer son amour pour le Grand chelem de son pays, "mon Grand chelem préféré avec le public local", à l'opposé de Roland-Garros qui "devrait être complètement retiré du calendrier, c'est le pire Grand chelem". Jamais de demi-mesure avec lui.
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