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5 raisons de croire en une première finale majeure pour Tsitsipas

Véritable surprise de l’Open d’Australie après sa victoire étincelante face à Roger Federer en huitième de finale, Stefanos Tsitsipas pourrait bien jouer les trouble-fêtes dans le dernier carré. Le Grec de 20 ans n’a jamais atteint ce stade de la compétition en Grand Chelem mais a toutes les raisons de croire en sa bonne étoile. Il partira favori de son ¼ face à Roberto Bautista Agut avant une possible demi-finale face à Rafael Nadal.
Article rédigé par Emilien Diaz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
  (JEWEL SAMAD / AFP)

Un adversaire à sa portée en 1/4

Pour son premier quart de finale en Grand Chelem, Stefanos Tsitsipas retrouvera un autre novice à ce niveau de la compétition. Avant sa victoire face à Marin Cilic, Roberto Bautista Agut n’avait jamais dépassé les huitièmes de finale d’un tournoi majeur. Il y aura donc un invité surprise dans le dernier carré. Mais le Grec part avec une longueur d’avance. Tête de série numéro 14, Stefanos Tsitsipas sera logiquement favori face à Bautista Agut, tête de série numéro 22. Vainqueur à Doha en janvier, l’Espagnol arrive en quarts de finale à bout de souffle. Il a disputé 3 marathons en cinq manches face à Andy Murray, John Millman, et Marin Cilic pour se hisser en ¼ de finale, son deuxième tour face à Karen Kachanov faisant office d’exception. Au total, il a passé près de 15 heures sur les courts depuis le début du tournoi, soit quasiment un match de plus que son futur adversaire. Seule incertitude ? Les deux hommes ne se sont jamais affrontés sur le circuit ATP. Ils aborderont donc ce match sans grands repères.

Un maximum de confiance engrangée

Tombeur de Roger Federer en huitièmes de finale (6-7, 7-6, 7-5, 7-6), Stefanos Tsitsipas a réussi ce qu’aucun autre joueur n’était parvenu à faire depuis 2016 : faire tomber le Suisse à Melbourne. Double tenant du titre, Federer n’avait plus perdu en terres australiennes depuis sa défaite face à Novak Djkokovic, en demi-finale il y a 3 ans. C’est dire la portée de l’exploit réalisé par le jeune Athénien, qui tient probablement là le plus beau succès de sa jeune carrière. Avec le grandissime favori éliminé de sa partie de tableau, Tsitsipas s’ouvre de nouvelles perspectives et un quart de finale tout à fait abordable. Sa prestation de très haut niveau face à Roger Federer doit lui permette de se libérer encore davantage, et de lâcher ses coups. Avec ces mêmes ingrédients et un talent évident, Stefanos Tsitsipas peut renverser des montagnes et pourquoi aller plus loin, vers la finale, comme un certain Jo-Wilfried Tsonga l’avait fait en 2008.

Rafael Nadal n’est pas au mieux

En se qualifiant pour la première fois de sa carrière dans le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem, Stefanos Tsitsipas retrouverait en demi-finale le vainqueur du match entre Frances Tiafoe, 39e joueur mondial, et Rafael Nadal, numéro deux au classement ATP. Si la logique était respectée, Tsitsipas défierait donc le majorquin pour une place en finale. Mission impossible ? Sur le papier, oui. Dans la réalité des faits, pas tant que ça. Très bien entré dans son tournoi à Melbourne avec 4 victoires en trois manches, Rafael Nadal a déroulé, mais n’a passé aucun véritable test, hormis une victoire éclaire face à un Tomas Berdych diminué. Éloigné des terrains depuis l’US Open en raison d’une blessure au genou, le majorquin a fait son retour lors d’un tournoi d’exhibition à Abu Dhabi où il a subi la loi de Kevin Anderson, avant de devoir renoncer au tournoi de Brisbane sur blessure. Trois semaines plus tard, le natif de Manacor arrive donc en quart de finale frais, et visiblement guéri, mais rien ne garantit pour autant une rechute physique. Si son début d’Open d’Australie laisse présager un retour au top niveau, son premier vrai test pourrait avoir lieu en demi-finale. Et Tsitsipas ne voudra pas sans doute pas laisser passer l’occasion d’afficher le duo Federer/Nadal à son tableau de chasse sur une même édition.  

Melbourne, théâtre des premières

Souvenez-vous, c’était en 2008, Jo-Wilfried Tsonga dominait Rafael Nadal en demi-finale à Melbourne et se qualifiait pour la première (et unique) finale majeure de sa carrière. La dernière d’un joueur français sur le circuit à ce jour. Un exploit retentissant, une première inattendue dont l’Open d’Australie a fait sa spécialité. Cette même année, face à Tsonga, Novak Djokovic décrochait d’ailleurs le premier de ses 14 titres du Grand Chelem. Un an plus tôt, en 2007, c’est le Chilien Fernando Gonzalez qui disputait sa première et sa seule finale majeure à Melbourne. Et comment parler de premières sans évoquer la victoire de Stan Wawrinka, en 2014. Le Suisse a mis fin à l’hégémonie du big four en remportant son premier majeur au nez et à la barbe de Rafael Nadal, battu en 4 sets. Dans le classement des lieux où les exploits tennistiques sont rendus possibles, l’Open d’Australie fait donc très bonne figure. Premier grand rendez-vous du calendrier, le tournoi australien arrive tôt dans la saison, et les cadors n’y arrivent pas toujours à 100%. À Stefanos Tsitsipas d’en profiter, s’il veut être le Tsonga de 2019.

Un entourage de bons conseils

Entraîné par son père, Apostolos, depuis le début de son parcours en juniors, Stefanos Tsitsipas a le tennis dans le sang. Sa mère, Julia Salnikova est une ancienne joueuse professionnelle. Elle a également contribué à la formation du jeune athénien avant son éclosion au plus haut niveau. Cette proximité familiale, Stefanos la revendique et ne s’en cache pas. À l’image de Rafael Nadal et de son oncle Toni, la relation Stefanos-Apostolos est primordiale pour la réussite du champion, qui bénéficie également des précieux conseils de Patrick Mouratoglou, dont il a intégré l’académie dans le sud de la France en 2015. L’actuel coach de Serena Williams en profite donc pour intervenir dans la préparation du Grec, et assiste bien évidemment à ses rencontres. « Stefanos, tu devras agresser Roger en permanence. Etre extrêmement efficace sur ta première balle et ne pas reculer en fond de court. Tu ne devras pas laisser Roger monter au filet et jouer ses secondes balles loi,, en fond de ligne » expliquait Mouratoglou en s'adressant publiquement à son poulain dans son émission diffusée sur Eurosport. avant les 1/8e de finale. Des conseils que Tsitsipas a respecté à la lettre, et qui lui ont permis de faire tomber l’Helvète en 4 manches. L’analyse tactique des coaches qui entourent le jeune athénien s’est avérée payante à de nombreuses reprises et pourrait bien être le facteur X dans la fin de tournoi du leader de la NextGen. 

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