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Clijsters enlève l'Open d'Australie

Kim Clijsters (N.3) a remporté l'Open d'Australie en battant la Chinoise Li Na en trois manches (3-6, 6-3, 6-3) en finale ce samedi à Melbourne. La Belge remporte son quatrième titre dans un tournoi du Grand Chelem après trois victoires à l'US Open en 2005, 2009 et 2010. La numéro 11 mondiale a donné du fil à retordre à la Flamande qui a su réagir après la perte du premier set en jouant de manière plus offensive.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
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Assurée de devenir N.2 mondiale à l'issue de la quinzaine, la Belge, souvent citée comme favorite du tournoi, a montré qu'elle était bien la patronne officieuse du circuit. En l'absence des soeurs Williams, blessées, Clijsters, 27 ans, a pérennisé la main mise de la "vieille garde" sur les titres majeurs. La Belge, qui avait interrompu deux ans sa carrière entre 2007 et 2009, continue de prouver qu'elle est revenue encore plus forte, après ses victoires à l'US Open 2009 et 2010, puis au Masters en 2010. Elle s'adjuge aussi enfin un tournoi qui lui a longtemps échappé. Finaliste en 2004, quatre fois demi-finaliste, elle n'avait jamais réussi à franchir le cap.

Samedi, elle n'a pas joué son meilleur tennis, mais forte d'une expérience de huit finales en Grand Chelem et de 40 titres majeurs, elle a su laisser passer l'orage sans jamais s'énerver. Li Na, elle, a manqué l'occasion de donner à l'Asie son premier titre du Grand Chelem en simple. Demi-finaliste à Melbourne l'an dernier, elle a certes passé le seuil de la finale, une première dans l'histoire du continent. Elle sera N.7 mondiale lundi, son meilleur classement et le plus haut jamais atteint par une joueuse chinoise. Elle aura en tout cas séduit ces quinze derniers jours, autant par son style offensif et efficace, que par son grand sens de l'humour et son tempérament de guerrière. Peut-être par manque d'expérience, elle a laissé échapper une finale dont elle semblait détenir les clés.

Li Na prend les devants

Kim Clijsters a bien entamé la partie en réussissant les huit premiers points (deux jeux blancs et un break d'entrée). Probablement stressée par sa première grande finale, Li Na commettait des fautes directes préjudiciables. Elle se ressaisissait très vite pour recoller à 2-2 puis pour réaliser un nouveau break à 3-3 juste après que la Flamande ait manqué une opportunité. Très en jambes, variant ses coups pour ne pas tomber dans le jeu en cadence de sa rivale, la Chinoise tentait une amortie ou une montée au filet qui surprenaient la numéro 3 mondiale. Elle s'offrait le premier set en un peu plus d'une demi-heure sur un passing shot de coup droit magnifique (6-3).

Clijsters réagissait d'entrée dans le deuxième set en ravissant l'engagement de Li Na qui commettait une vilaine double faute sur la balle de break. La joueuse asiatique profitait toutefois de quelques nouvelles erreurs de Clijsters pour égaliser à un partout. L'ancienne numéro 1 mondiale semblait ne pas trop savoir comment s'y prendre pour déborder la Chinoise, formidable athlète comme elle et capable de contrer merveilleusement en fin d'échange. Son statut de grande favorite allait-il la faire déjouer jusqu'au bout ? 

Clijsters fait la différence physiquement

Elle reprenait le service adverse dans la foulée mais concédait de nouveau sa mise en jeu juste après. Très tendue, elle n'effectuait pas les bons choix, ce que Li Na sentait. Mais la Belge est du genre battante. Elle se rebiffait et se détachait à 5-3 et enlevait la manche (6-3) sur un revers dans le filet de sa rivale. Plus entreprenante et prenant la balle de plus en plus tôt, Clijsters avait su pousser la Chinoise hors de sa filière traditionnelle.

La Flamande enchaînait d'emblée en prenant l'engagement adverse sur une volée un rien trop croisée de Li Na. Portée par une exceptionnelle réussite sur ses premières balles (93%), elle se détachait (3-1 puis 4-2 et 5-2). Elle servait pour le match à 5-3 et concluait sans coup férir (3-6, 6-3, 6-3) en un peu plus de deux heures de jeu (2h03).Au finale, Clijster avait marqué davantage de points que son adversaire (98 contre 84) et elle s'était procuré plus de balles de break (7/17 converties contre 6/12). Les 40 fautes directes de Li Na (contre 26) avaient pesé trop lourd pour une joueuse déjà très contente d'être arrivée là.

Clijsters très heureuse

"Au début, Li Na m'a repoussée derrière ma ligne, je n'ai pas l'habitude qu'on me dicte les points. Elle faisait tout tellement bien", a souligné la joueuse belge. "Le septième jeu (ndlr, du deuxième set) a été très important et je l'ai senti devenir nerveuse. Ensuite, elle a commis des fautes directes." Lors du petit discours de remise du trophée, Kim Clijsters a eu cette phrase à destination du public qui n'a jamais cessé de la soutenir: "J'adore quand vous m'appelez Aussie Kim." "Gagner ici est vraiment spécial", a dit la joueuse belge qui a toujours eu un rapport particulier avec l'Australie. "J'ai des souvenirs précis de ce tournoi quand j'étais enfant. Je revois Monica Seles triompher, la cérémonie des discours. Tout cela me semblait un conte de fées", a-t-elle ajouté. "Et puis, j'ai été formidablement accueillie par les gens ici (ndlr, elle a été la fiancée de Lleyton Hewitt) mais je n'ai jamais pu leur rendre, je perdais trop tôt ou en finale, comme en 2004. Aujourd'hui, c'est fait."

De son côté, Li Na préférait positiver. "Bien sûr que je retire des choses positives. Je  pense avoir joué un très bon tennis. Elle a certes mieux joué que moi. Elle a  plus d'expérience que moi en Grand Chelem. Après le premier set, je pensais  encore avoir une chance car elle jouait plutôt la sécurité. Mais elle a changé  un peu son jeu, est devenue plus agressive et j'étais un peu en retard sur ses  balles. Après le match, une fois revenue aux vestiaires, je me suis dit que le  tennis devrait ne se jouer qu'en un set (rires). Mais je suis fière de moi. (A  propos des supporteurs chinois) Je ne sais pas ce qui s'est passé mais une fois  que je suis arrivée en finale, il y avait beaucoup d'entraîneurs chinois. Bien  sûr les fans veulent que je gagne, mais pendant le match, ils me disaient  comment jouer. Je ne sais pas, peut-être étaient-ils trop excités."

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