Cet article date de plus d'onze ans.

L'Australie, terre de révélations

Jimmy Connors, Stefan Edberg, Amélie Mauresmo, Rainer Schuettler, Marcos Baghdatis, Jo-Wilfried Tsonga et Victoria Azarenka se sont tou(te)s révélé(e)s au grand public à Melbourne ou dans sa périphérie (Kooyong).
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Thomas Johansson, vainqueur de l'Open d'Australie 2002

Jimmy Connors

Janvier 1974. "Jimbo" a 21 ans. Il débarque sur le gazon de Kooyong avec l'ambition du jeune loup qui a commencé à se faire une place dans le gratin mondial la saison précédente (3e à l'ATP). L'Américain se hisse jusqu'en finale où il vient à bout de l'Australien Phil Dent en quatre sets, 7-6, 6-4, 4-6, 6-3. Il devient une star et confirme ensuite en réalisant le Petit Chelem (en gagnant Wimbledon et l'US Open). Malheureusement, il sera privé de Grand Chelem par Philippe Chatrier. Le président de la FFT décide d'interdire de Roland-Garros tous les joueurs qui avaient participé aux intervilles (des exhibitions lucratives aux Etats-Unis). Connors ne retrouvera jamais une occasion pareille de rejoindre Donald Budge et Rod Laver, et de rentrer dans la légende.

Stefan Edberg

Décembre 1985. Le Suédois attaque l'Open d'Australie dans la position de l'outsider aux dents longues (tête de série N.5). Champion du monde juniors en 1983 (Grand Chelem à la clef), Edberg reste un inconnu pour le grand public. Le grand blond aux chaussures blanches va réaliser un magnifique parcours sur le gazon de Kooyong: en 8e, il sauve deux balles de match contre l'Australien Wally Masur. Il sort ensuite Ivan Lendl, numéro 1 mondial, en demie (6-7, 7-5, 6-1, 4-6, 9-7) avant de battre en finale son compatriote Mats Wilander (6-4, 6-3, 6-3). Le "grand méchant mou" a enfin fait taire ses détracteurs. Il vient de rentrer dans la cour des grands. Et le public est conquis par ce prince de l'attaque aux allures d'ange.

Amélie Mauresmo

Janvier 1999. La Française (19 ans) débarque en Australie sans une once de notoriété. Elle a va se révéler au monde en atteignant la finale après un magnifique succès contre Lindsay Davenport en demie. Malheureusement, Martina Hingis est trop forte le dernier samedi (6-2, 6-3). Le public australien salue tout de même le jeu d'attaque et le parcours de la Picarde qui a fait sensation quelques jours plus tôt en révélant son homosexualité, récoltant les remarques désobligeantes dénuées d'intelligence de certaines rivales, Davenport et Hingis en tête. En moins de quinze jours, Amélie est devenue une sportive qui compte, en France et sur la planète tennis.

Thomas Johansson

Janvier 2002. Le Suédois de 26 ans crée l'une des plus grandes sensations de l'histoire du tennis en battant Marat Safin en finale (3-6, 6-4, 6-4, 7-6). Vainqueur auparavant de seulement six tournois dont un seul d'envergure (Montréal en 1999), Johansson n'avait jamais dépassé les quarts de finale en Grand Chelem (et il ne le refera plus). Mais il bénéficie de circonstances favorables (forfait d'Agassi juste avant le tournoi, élimination de Sampras par Safin) et n'affronte aucun membre du Top 20 avant la finale (et aucun joueur du Top 8 durant le tournoi). Ses victimes ? Diaz, Hipfl, El Aynaoui, Voinea, Björkman et Novak. Tout est dit, mais il fallait être là.

Rainer Schuettler

Janvier 2003. Rainer Schuettler devient le troisième Allemand de l'ère Open (après Boris Becker et Michael Stich) à disputer une finale de Grand Chelem. Avant de réussir cet exploit (en battant au passage Nalbandian en quarts et Roddick en demie), il n'avait jamais atteint qu'une fois les huitièmes de finale en 17 Majeurs. L'enfant de Korbach, qui joue avec une casquette à l'envers, se retrouve sous les projecteurs d'un coup. Son jeu de contre et d'accélérations lui permet de briller sauf en finale où Andre Agassi le détruit (6-2, 6-2, 6-1). Manquant de charisme, Schuettler ne deviendra cependant jamais une star. Même en Allemagne.

Marcos Baghdatis

Janvier 2006. Ancien numéro 1 mondial chez les juniors en 2002, le Chypriote n'a pas beaucoup fait parler de lui depuis. A la surprise générale, il atteint la finale à Melbourne en écartant notamment Radek Stepanek, Andy Roddick, Ivan Ljubicic et David Nalbandian en demi-finale. En finale contre Roger Federer, numéro 1 mondial alors incontesté, Baghdatis prends les devants. Il mène un set à rien, break et balle de double break dans la seconde manche. Mais le Suisse serre le jeu et retourne ensuite facilement la situation (5-7, 7-5, 6-0, 6-2). Qu'importe, Marcos est devenu une star dans son pays, et le vent de fraîcheur apporté sur le tournoi a ravi le monde du tennis.

Jo-Wilfried Tsonga

Janvier 2008. Le Manceau entre dans la cour des grands grâce à deux semaines de folie. Il sort Andy Murray d'entrée avant d'éliminer successivement Sam Warburg, Guillermo Garcia-Lopez, Richard Gasquet, Mikhail Youzhny et Rafael Nadal, broyé (6-2, 6-3, 6-2) par celui que les Australiens comparent à Mohammed Ali (pour son facies). Tsonga sert le plomb et enchaîne les coups gagnants y compris au premier set face à Novak Djokovic en finale. Mais le Serbe maîtrise mieux les points clefs du match pour renverser la vapeur et s'imposer finalement 4-6, 6-4, 6-3, 7-6). Avec cet exploit, Tsonga fait plus qu'accéder à la notoriété. Il vient de rentrer dans le cœur des Français et des fans de tennis. Il n'a pas rejoué de grande finale depuis…

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