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Monfils, plus libre en solitaire

Depuis ses débuts sur le circuit professionnel en 2004, Gaël Monfils a souvent changé d'entraîneurs. Français (Benhabiles, Delaitre, Champion, Gauthier) ou étranger (Rasheed), peu confirmé (Chamagne), il a beaucoup essayé. Mais en ce début de saison, il est sans entraîneur. Et cela semble bénéfique pour lui.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Gaël Monfils n'a pas cédé à la mode de Jo-Wilfried Tsonga ou de Gilles Simon. Ses deux compatriotes avaient choisi de jouer sans l'aide d'un entraîneur dans leur boxe. Lui a simplement préféré mettre fin à l'aventure avec Patrick Chamagne, son ancien préparateur physique et son homme de confiance depuis longtemps. Une saison de blessures, un recul dans la hiérarchie qui l'a mené jusqu'à la 86e place mondiale lors de cet Open d'Australie, tout cela a conduit les deux hommes à se séparer "d'un commun accord". 

Ce n'est pas la première fois que l'ancien 7e mondial met un terme à une collaboration avec un technicien. C'est une pratique commune à beaucoup de joueurs sur le circuit professionnel. De nos jours, rares sont les duos à durer dans le temps, comme à l'époque Ivan Lendl et Tony Roche, Stefan Edberg et Tony Pickard, Pete Sampras et Tim Gullikson... A travers les années, le Guadeloupéen a travaillé avec Olivier Delaitre, Tariq Benhabiles, Thierry Champion, Pier Gauthier, avant de se soumettre durant trois ans à l'oeil de Roger Rasheed, l'ancien entraîneur de Lleyton Hewitt et désormais entraîneur de Jo-Wilfried Tsonga. La saison passée, il avait surpris le monde du tennis en prenant Patrick Chamagne, son homme de confiance et préparateur physique qui avait su remettre sur pied Henri Leconte avant la finale de la Coupe Davis victorieuse en 1991.

Trois Top 30 en trois tournois en 2013

Trop souvent blessé, Monfils n'a pas vécu une saison 2012 de tout repos, ne disputant que trois tournois sur terre (Rome, madrid, Nice) avant de déclarer forfait à Roland-Garros, Wimbledon, l'US Open et les JO de Londres. Son retour sur les courts en septembre à Metz, l'enchaînement avec Bangkok et Stockholm ont sans doute précipité sa rechute, et la fin de sa collaboration. Resté très discret durant la fin de l'année 2012, se préparant loin des lumières, il est revenu à la compétition lors du tournoi de Doha. Tout seul. Sans entraîneur, sans kiné, il a atteint les quarts de finale, enchaînant trois matches. Puis, à Auckland, il en a alignés quatre pour finir en demi-finale. Il s'est permis de battre deux Top 30 durant cette première quinzaine (Kohlschreiber et Haas), en ajoutant un troisième à Melbourne avec Dolgopolov. Obligé de s'assumer en totalité, il a peut-être trouvé quelques réponses à ses questions.

Joueur au talent énorme, mais faisant souvent preuve d'inconstance dans une saison comme dans ses matches, préférant parfois de longs voyages ou des matches de foot ou de basket à un planning plus raisonnable pour les échéances futures, Gaël Monfils ne peut plus se reposer sur quelqu'un. Ni pour s'organiser, ni pour établir une tactique. "C'est une nouvelle année, un nouveau défi. Je pense être bientôt de retour au top si je crois en moi. J'en ai beaucoup parlé avec mes parents et ils m'ont  encouragé à repartir de zéro. Je veux y arriver de nouveau", déclarait-il à Auckland. Certains l'ont parfois encouragé à jouer plus vers l'avant, d'autres l'ont maintenu dans sa filière de fond de court, mais finalement, c'est en ayant lui-même les clés que ce joueur de 26 ans semble trouver l'équilibre. Venant à la volée lorsque cela s'impose pour réduire la durée des échanges, changeant de tactique seul, 2013 pourrait être l'année d'une redécouverte. 

Un joueur courtisé

Mais il ne veut pas rester seul. A Melbourne, son agent a pris des contacts pour reconstituer une équipe autour du joueur. "Il s'est passé quelque chose d'assez sympa", avouait Monfils. "Mon agent m'a dit que des gens sont intéressés. J'espère avoir des rendez-vous assez concrets. Cela m'a interpellé et ça me fait plaisir de voir que des entraîneurs sont intéressés pour m'aider." Avec les idées claires sur ses ambitions et le jeu qu'il veut mettre en place, il peut trouver la bonne personne, celle qui saura lui laisser la liberté dont il a besoin tout en le canalisant pour l'amener à faire les bons choix.

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