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Open d'Australie : "Leur tournoi, c'est de la merde !", éliminé au 1er tour, Benoît Paire se lâche

La pilule ne passe pour Benoît Paire, éliminé dès le premier tour de l'Open d'Australie par le Bélarusse Egor Gerasimov. La défaite n'est pas l'objet de son courroux mais plutôt l'organisation du tournoi et les conditions particulières liées à la crise sanitaire.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Eliminé de l'Open d'Australie dès le premier tour, Benoît Paire avait encore des comptes à régler (PAUL CROCK / AFP)

On le savait d'avance, l'Open d'Australie n'était pas sa priorité. Benoît Paire, 29e mondial, a été éliminé par Egor Gerasimov (79e mondial) 6-2, 2-6, 7-6 (7/5), 7-5, au terme d'un match dont il se dit "fier". Après ce parcours plus qu'express dans le premier tournoi du Grand Chelem de la saison, le Français n'a pas hésité à dire le fond de sa pensée. Organisateurs, ATP, collègues "robots", équipementiers... Tous en ont pris pour leur grade ce lundi 8 février.

Un match dont il est satisfait 

Commençons par le côté positif. Même s'il n'a pas franchi le cap du premier tour, Benoît Paire se dit "fier" de son match : "Je suis vachement satisfait de ce que j'ai fait (...) C'est un de mes meilleurs matches du point de vue du mental depuis le début de ma carrière. Si je continue, je sais que ça va revenir." Mais s'il insiste sur le positif, c'est pour mieux tirer à boulets rouges sur le reste. Tout le reste.

"Quand on fait 16 jours enfermé pour préparer un Grand Chelem... Alors c'est bien beau, leur tournoi, mais pour moi c'est de la merde !", lance le joueur d'emblée. Pourtant tous les joueurs avaient accepté ces conditions sanitaires bien spécifiques. enfin presque tous les joueurs... "Non ! Moi je n'ai pas signé pour ça ! J'ai signé pour 14 jours (pendant lesquels) je peux m'entraîner (...) J'étais tout seul en business, je n'ai vu personne du voyage! Là, il y a un cas positif dans le vol, tout le vol est en quarantaine...", s'indigne-t-il en ajoutant : "On nous prend pour des cons".

Plus que remonté, Benoît Paire ne s'est pas arrêté là. Les restrictions et la peur d'être testé positif sont bien présentes : "Ça devient grotesque : je ne suis pas allé à Antalya parce que j'avais peur d'être contrôlé positif et de ne pas pouvoir aller ensuite en Australie", regrette-t-il. "Ça devient une stratégie et, pour moi, le tennis ce n'est pas ça".

Le Covid-19 semble rendre les joueurs fous

Pour le joueur, ces conditions ne sont plus possibles. Estimant avoir été très handicapé par les mesures sanitaires subies (14 jours de confinement sans autorisation de sortie pour avoir été cas contact dans l'avion, puis une journée d'isolement à cause d'un cas positif au Covid-19 dans son hôtel), jouer au tennis s'avère de plus en plus compliqué pour lui : "Ça rend fou les gens qui ont une vie normale et qui aiment ce sport pour les émotions. Tous les mecs qui juste jouent des balles ne pensent qu'au tennis toute leur vie... Eux, qu'il y ait du monde ou pas, ils tapent des balles, ils s'entraînent tous les jours comme des malades. Sur le court, qu'il y ait une personne, ou 250, ou 20.000, ils sont pareils, à 100% au taquet. Je les respecte beaucoup pour ce qu'ils font", assure-t-il, en ajoutant : "On a du mal à se remettre dedans, du mal à jouer des tournois, à jouer des matches."

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Benoît Paire s'en prend aussi au côté financier du tournoi

Si les restrictions, les protocoles et l'organisation ont été largement critiqué, il manquait bien quelque chose. Le côté financier. Finalement, il n'en aura pas fait exception : "Je ne comprends pas qu'on organise des tournois alors qu'on ne se sent pas les bienvenus (...) C'est juste une question d'argent. Le tournoi a besoin de le faire parce qu'ils ont une énorme perte s'ils ne le font pas. La plupart des joueurs jouent parce qu'il y a un petit peu d'argent à gagner. On vient pour ça, c'est la seule raison. Moi le premier", analyse-t-il. Mais de là, Paire va plus loin. Le français évoque aussi les mesures financières mises en place par le circuit professionnel (ATP) en période de pandémie pour aider les petits tournois à survivre.

"Je ne comprends pas ce que l'ATP fait. Ils nous parlent de +prize moneys+ très réduits (...) mais je sais qu'il y a des tournois qui donnent beaucoup de garanties (primes contractuelles pour faire venir les têtes d'affiche, ndlr). Ils disent qu'ils n'ont pas d'argent parce qu'ils n'ont pas de spectateurs, mais je suis désolé, sur les tournois jusqu'au samedi, il y a 20 personnes dans les tribunes. Donc ce n'est pas ça qui fait les revenus", conclut le Français qui a annoncé vouloir lancer sa propre marque de vêtement de tennis.

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