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Open d'Australie : Pour Edouard Roger-Vasselin, autorisé à sortir 5h par jour, "rien ne remplace le temps passé sur le court"

Édouard Roger-Vasselin est engagé en double à l'Open d'Australie et vit actuellement les restrictions imposées aux joueurs à leur arrivée à Melbourne. Contrairement à certains, strictement isolés dans leur chambre d'hôtel, le Français peut sortir cinq heures par jour pour s'entraîner et y voit une énorme différence.
Article rédigé par Jean-Baptiste Lautier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Edouard Roger-Vasselin, engagé en double à l'Open d'Australie, subit actuellement les restrictions sanitaires (ROMAIN BIARD / ROMAIN BIARD)

Certains joueurs sont en quarantaine stricte pour s’être trouvés dans des avions dans lesquels des passagers ont été testés positifs au Covid-19, alors que vous le droit de sortir plusieurs heures par jour. Comment vivez-vous cette situation ?
Edouard Roger-Vasselin : "Moi j’ai de la chance. Je ne suis pas en quarantaine stricte car je n’étais pas dans les vols où il y avait des cas de Covid. J’ai donc le droit de sortir 5 heures par jour. C’est ce qui était prévu dès le début. Pendant quinze jours, c’est raisonnable pour s'entraîner correctement et pour préparer l’Open d’Australie. Les horaires sont assez stricts, c’est 2h de tennis, 1h30 d'entraînement par jour. C’est quand même suffisant, mais comparé aux autres qui ne peuvent pas du tout sortir, il y a une énorme différence. Rien ne remplace le terrain, le temps sur le court pour les déplacements, pour le cardio spécifique au tennis. C'est dur d’évaluer leur perte, mais quinze jours dans une chambre, je ne sais pas si en une semaine ils récupéreront tous leurs moyens. Ce ne sont pas 15 jours totalement perdus, parce qu’ils font de l’entretien physique, mais il leur faudra une bonne semaine pour se préparer pour l’Open d’Australie."

On avait déjà vu, lors de la saison passée, que les différentes bulles sanitaires avaient pu avoir un réel impact psychologique. Comment les joueurs vivent-ils ces nouvelles restrictions  ?
ERV
: "Ça dépend des personnes. Tout le monde accuse le coup. Chacun s’adapte, on trouve son rythme de croisière. J’avais fait ça pendant une semaine à New-York l’été dernier parce que j’avais été cas contact de Benoit Paire. C'était long mais je m’étais adapté. Je pense qu'on est tous pareils : on prend le temps de faire autre chose dans la chambre, ça permet de passer le temps. C’est vrai qu’au début on se morfond un peu, on se dit c'est long, que c'est dur, mais finalement la préparation du Grand Chelem reprend le dessus. Il faut savoir relativiser, on a le temps de penser à tout ça et de continuer à se préparer. Une fois qu'on sera sorti, on sera très très content de jouer au tennis et à l’arrivée, c’est ça qui prendra le dessus."

Pensez-vous qu'à la suite de cette situation, l'Open d’Australie sera équitable ?
ERV : "Ce sera intéressant de voir les résultats. Ça paraîtrait logique de dire que ceux qui ont fait 15 jours d’isolement strict auront moins de chances de bien performer. Après, les règles dans le sport sont souvent rebattues pour plein d’autres raisons, que ce soit émotionnelles ou autres. Donc on ne sait pas. Sur un tournoi comme ça, une semaine pourrait peut-être suffire pour que les joueurs qui ne pouvaient pas sortir redeviennent performants et puissent assurer le Grand Chelem. Si cette situation arrive une fois dans la saison, ça va aller mais, s'il y a plusieurs quarantaines de quinze jours, là ce sera très compliqué. Mais si c'est qu'une fois, je me dis que si on se prépare bien dans la chambre, on peut être prêt."

Quand aurez-vous le droit de sortir plus de 5h par jour et quelles seront les restrictions à ce moment-là ?
ERV
: "On sort tous plus ou moins le samedi 30 janvier. Après ça, ce sera comme avant. Ici, tous les gens vivent normalement. C'est pour ça qu’ils sont aussi stricts, c'est qu’il y a très peu de cas. Donc en principe, on fera ce qu'on veut, on pourra aller au cinéma, on pourra aller au restaurant. Une fois qu’on a fait la quarantaine, on est libre. Ça donne envie ça aussi, tout le monde n’a pas pu vivre librement depuis un moment donc c’est notre petite carotte. Après quinze jours difficiles, on va avoir le bonheur de revivre normalement et on va pouvoir en profiter un maximum !"

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