Open d'Australie: Stefan Edberg a 50 ans : il a été le maudit de Melbourne Park
Si le passage de Kooyong à Melbourne Park a ravi tous les acteurs du tennis, pour sa dimension supérieure, son confort moderne et sa foule bigarrée, un joueur a, lui, regretté le déménagement : Stefan Edberg. Le Prince de l'attaque avait triomphé lors des deux ultimes éditions disputées sur l’herbe jaunie de Kooyong, s’octroyant ainsi les premiers Majeurs d’une superbe carrière (il en gagnera six au total). Son jeu d’attaquant s’accordait à merveille avec le gazon comme le prouveront ses deux succès à Wimbledon (1988 et 1990 à chaque fois contre Boris Becker).
Défaites en 5 sets
Lorsque la surface de l’Australian Open a viré au rebound ace (un dur moins rapide et au rebond plus bas qu’à Flushing Meadows), Edberg a pourtant enlevé de nombreux succès sur le central du premier Grand Chelem de l’année qu’on n’appelait pas encore la Rod Laver Arena. Mais il a systématiquement buté sur les dernières (avant-dernières) marches menant à la gloire.
En janvier 1988, dans l’écrin flambant neuf de 15 000 places, le Suédois subit la loi du futur vainqueur Mats Wilander en cinq manches (6-0, 6-7, 6-3, 3-6, 6-1) lors d’une demi-finale décousue où le grand méchant mou (le surnom donné par ses détracteurs) termine aussi mal qu’il a commencé. Etonnemment, il s’agira de la seule défaite à Melbourne du Scandinave face à son aîné qu’il a battu lors de son premier sacre en 1985 (6-4, 6-3, 6-3) et qu’il l’écrasera en demi-finale de l’édition 1990 (6-1, 6-1, 6-2).
En 1989, Edberg manque clairement de chance. Favori du tournoi vu son niveau de jeu qui le portera cette année-là en finale à Roland-Garros et à Wimbledon, l’enfant de Västervik sort le finaliste australien du tournoi 1988, Pat Cash, en huitièmes de finale. Malheureusement, il se blesse au dos à deux points de la fin du match. Et s’il passe deux services gagnants pour se qualifier en quarts, il devra finalement déclarer forfait, insuffisamment remis, avant son match contre l’Autrichien Thomas Muster.
Lendl par abandon
L’année suivante, Stefan Edberg croise encore le chat noir en terre australe. Après un parcours aisé, le grand blond aux chaussures blanches prend les devants en finale face au Tchécoslovaque Ivan Lendl. Mais alors qu’il mène d’un set et d’un break, sa ceinture abdominale, déjà douloureuse à l’échauffement, commence à vraiment le faire souffrir. Ne pouvant servir correctement, le Suédois perd la deuxième manche puis abandonne avant la fin du troisième set (4-6, 7-6, 5-2) au grand regret du public largement en sa faveur.
En 1991, Edberg croit tenir sa revanche contre Lendl en demie mais un fait de match plus cruel encore l’attend. Le désormais numéro 1 mondial domine la partie et se procure deux balles de match au quatrième set. Il sert alors deux vilaines double-fautes qui relancent Ivan le Terrible finalement vainqueur en cinq actes, 6-4, 5-7, 3-6, 7-6, 6-4.
Courier brise le rêve
En 1992 et en 1993, l’homme aux semelles de vent se fraye un chemin vers la finale mais il tombe à chaque fois face au nouveau leader du tennis mondial, l’Américain Jim Courier, non sans démériter (6-3, 3-6, 6-4, 6-2 puis 6-2, 6-1, 2-6, 7-5 après avoir pourtant sorti Pete Sampras en demi-finales).
La saison d’après, Stefan Edberg rate son ultime chance de gagner à Melbourne Park en subissant la loi de l’Américain Todd Martin en quatre sets d’une demie dont il était le favori (3-6, 7-6, 7-6, 7-6). Difficile cependant de croire qu’il aurait dominé Sampras, le nouveau cador du circuit, le dernier dimanche. Après un huitième de finale contre Aaron Krickstein en 1995, l’homme aux onze finales de Grand Chelem (pour six Majeurs) achèvera son périple australien par une décevante élimination contre Jean-Philippe Fleurian, dès le deuxième tour.
La plus belle volée de revers
Avec neuf tentatives infructueuses, Stefan Edberg est assurément le meilleur joueur à n’avoir jamais triomphé à Melbourne Park (même si Andy Murray est bien parti pour lui disputer ce titre honorifique). Une incongruité voire une injustice par rapport aux déboires subis sur ce court où les fans suédois n’ont jamais cessé de l’encourager. Avec un zest de réussite, Edberg aurait pu s’imposer en Australie deux ou trois fois de plus. Qu’importe. Le désormais cinquantenaire a laissé une belle empreinte dans le tennis, et ce ne sont pas quelques déconvenues incroyables de par leur scénario qui vont ternir son image de gladiateur de charme à la plus belle volée de revers de l’histoire. Happy birthday Mister Edberg !
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