Open d'Australie : un an après son expulsion, Novak Djokovic en opération reconquête à Melbourne
Les hostilités n'ont pas encore commencé que tous les regards sont déjà tournés vers lui. Un an après avoir été privé de participation au tournoi du Grand Chelem de Melbourne, Novak Djokovic est de retour à l'Open d'Australie qui débute lundi 16 janvier, dans la peau du grand favori, mais surtout avec l'esprit revanchard. Le Serbe, qui vise un dixième sacre à Melbourne, a gardé en travers de la gorge les deux semaines d'imbroglio qui avaient abouti à son expulsion.
De son arrivée avec "une autorisation d'exemption", à l'annulation de son visa, en passant par ses audiences devant la Cour fédérale australienne, Novak Djokovic n'a rien oublié. "Cela fait partie des choses qui ne vous lâchent pas, qui restent en vous pour, je suppose, le restant de vos jours (...). Je n'avais jamais connu une chose pareille, et j'espère ne plus jamais y être confronté", a-t-il appuyé le 29 décembre dernier, fraîchement arrivé sur le sol australien pour disputer le tournoi d'Adélaïde.
Cinq ans d'invincibilité sur les courts australiens
Initialement banni d'Australie pour trois ans, le joueur de 35 ans a finalement été autorisé à y poser ses valises. Le changement de gouvernement, dans la foulée des élections fédérales de mai 2022, a contribué à la levée de son interdiction de territoire par le nouveau ministre de l'Immigration, Andrew Giles, en novembre. Le Serbe a pu prendre le temps pour préparer son retour dans ce pays qui lui réussit, où il n'a perdu qu'à trois reprises depuis 2011.
Une fois l'entrave juridique retirée, il n'y avait aucune raison que la tendance change en 2023. En guise d'échauffement pour Melbourne, Novak Djokovic a débuté sa saison par un titre, soulevant le trophée à Adélaïde après avoir pris le meilleur sur Sebastian Korda en finale. Le Serbe en est à 34 victoires d'affilée sur le sol australien, sa dernière défaite remontant au huitième de finale de l'Open d'Australie 2018 contre le Sud-Coréen Hyeon Chung.
Retombé au cinquième rang du classement ATP, car plombé par ses absences à Melbourne et à l'US Open liées à son statut vaccinal, il a l'occasion de remonter dans la hiérarchie. En cas de nouveau sacre, il pourrait même récupérer la première place des mains de Carlos Alcaraz qui, blessé, n'a pas pu faire le déplacement en Australie. Surtout, il reviendrait à hauteur de Rafael Nadal et de ses 22 titres en Grand Chelem.
Quel accueil à Melbourne ?
Mais l'opération reconquête ne concerne pas que l'aspect sportif. L'image du "Djoker" a sérieusement été écornée par l'épisode de l'an passé, de cette arrivée en Australie qui a été perçue comme un passage en force, faisant fi des règles établies pour limiter la propagation du Covid-19. Ce dernier avait refusé de communiquer son statut vaccinal, alors qu'un vaccin était obligatoire pour se rendre Melbourne. Son aversion pour la piqûre lui a valu le surnom peu flatteur de "Novax Djocovid".
Mais de l'eau a coulé sous les ponts et la pandémie a, depuis, glissé au second plan. Novak Djokovic a eu droit à un accueil plutôt chaleureux en Australie. "Cela fait seulement deux jours que je suis ici, mais (...) tout le monde a été très plaisant, extrêmement gentil avec moi, s'est réjoui le Serbe à Adélaïde. Je me suis toujours senti très bien en Australie, j'ai toujours joué mon meilleur tennis et j'y ai été beaucoup soutenu. Alors j'espère vivre un autre grand été." La foule a chanté son nom et s'est prise au jeu de séances d'autographes.
Reste à connaître la teneur de l'accueil que lui réservera le public de l'Open d'Australie. La crainte d'une fronde bruyante à l'encontre du Serbe est réelle. Dans une interview au Herald Sun, mercredi, le directeur du tournoi, Craig Tiley, a mis en garde les personnes qui auraient l'intention de prendre à partie Novak Djokovic depuis les gradins : "S'il perturbent le plaisir des autres spectateurs, boum, on les expulse." S'il n'est pas encore assuré d'avoir les spectateurs dans sa poche, c'est déjà fait pour ce qui est des organisateurs.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.