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Revanche, quarantaine, 100%, mental : les 6 choses à savoir de la finale Jennifer Brady-Naomi Osaka

La finale dames de l'Open d'Australie opposera Jennifer Brady et Naomi Osaka samedi 20 février à partir de 9h30, heure française. Les deux joueuses partagent un certain nombre de points communs et un même objectif : le sacre à Melbourne. Mais leur parcours, tout comme leur statut ont chacun leur caractère unique.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Jennifer Brady et Naomi Osaka, les deux finalistes du tournoi dames de l'Open d'Australie 2021 (PAUL CROCK,DAVID GRAY / AFP)

• La passe de quatre pour Osaka ?

Naomi Osaka est un cas à part parmi les cadors du circuit féminin. L'actuelle troisième joueuse mondiale est un talent précoce, sacrée en Majeur dès l'âge de 20 ans à l'US Open. La Japonaise a toutefois eu du mal à confirmer sur la durée ces premiers triomphes, la faute à un jeu encore perfectible sur terre comme sur gazon. Impériale sur dur, Osaka possède un parcours sinusoïdal en Grand Chelem. Elle n'a passé qu'à trois reprises le cap des quarts de finale. A chaque fois, elle est allée au bout, à l'US Open 2018 et 2020 et à l'Open d'Australie 2019. Le quatre à la suite samedi ?

• Osaka peut cimenter sa place parmi les grandes

Un deuxième titre du Grand Chelem consécutif serait une première dans la carrière de Naomi Osaka, le signe d'une constance désormais acquise au plus haut niveau. Une quatrième levée en Majeur consoliderait son statut à part au sein du tennis féminin actuel. Derrière les sœurs Williams, Naomi Osaka deviendrait la joueuse en activité la plus titrée en Grand Chelem avec un quatrième sacre, dépassant l'Allemande Angélique Kerber. La Japonaise reviendrait à hauteur de la Belge Kim Clijsters, revenue à la compétition en 2020.

• Débutante en finale, et alors ?

Le circuit WTA vit une période de transition, après l'ère Serena Williams. Si Naomi Osaka peut s'imposer comme une patronne stable du tennis féminin en cas de victoire, les tournois du Grand Chelem ont largement souri à des joueuses pourtant inexpérimentées à ce niveau ces dernières saisons. Jennifer Brady va devenir la septième joueuse depuis 2018 à disputer sa première finale en Majeur. Sur les six précédentes, cinq ont soulevé le trophée : seule Marketa Vondrousova est tombée en finale de Roland-Garros 2019 contre Ashleigh Barty, autre bizuth à ce niveau. Brady pourrait notamment s'inspirer de Naomi Osaka à l'US Open 2018. Ou encore de sa compatriote américaine, Sofia Kenin, vainqueur de l'Open d'Australie l'an passé.

• La quarantaine n'a pas arrêté Brady

Un long parcours en Grand Chelem tient parfois à peu de choses. Pour Jennifer Brady, sa chambre d'hôtel a peut-être été la première étape sur le chemin de la finale à Melbourne. L'Américaine a eu le malheur d'être dans un des avions dans lesquels un passager a été déclaré positif à la Covid-19. La joueuse de 25 ans n'a donc pu quitter ses quelques mètres carrés pendant plus de deux semaines, sans pouvoir s'entraîner. Mais Brady a refusé de se plaindre, s'entrainant avec les moyens du bord et le coup de pouce d'une chambre communicante avec celle de son coach. "Il y a bien pire actuellement dans le monde que d'être coincée 14 jours dans une chambre, a-t-elle expliqué en conférence de presse. Au final, j'ai été un peu chanceuse d'avoir ce temps de quarantaine. Cela m'a permis d'être plus fraîche mentalement et physiquement." Des 51 participants en simple ayant subi ce traitement de défaveur, Brady est la seule à avoir passé le troisième tour. "Avant même la quarantaine, je ne pensais pas pouvoir être là où je suis aujourd'hui" se réjouit la 24e joueuse mondiale.

• Brady-Osaka, l'heure de la revanche ?

Pour Jennifer Brady, cette finale de l'Open d'Australie contre Naomi Osaka sera spéciale à plus d'un titre. L'an dernier en demi-finale de l'US Open, cette même Osaka avait mis fin à sa quinzaine de rêve à New-York, pour ce qui constituait alors le plus beau parcours lors d'un tournoi du Grand Chelem. La joueuse de Pennsylvanie avait pourtant crânement défendu ses chances, ne cédant qu'en trois sets. Brady était revenue à une manche partout après n'avoir cédé la première qu'au tie-break sans perdre son service. Les deux joueuses avaient offert un spectacle de grande qualité (35 points gagnants chacune), décidé uniquement par l'efficacité de la Japonaise dans les points cruciaux.

• Le mental, clé de la rencontre

Si les deux joueuses, toutes les deux très bonnes serveuses, peuvent se regarder les yeux dans les yeux par leur niveau de jeu, la finale pourrait bien se jouer dans les têtes de Naomi Osaka et de Jennifer Brady. La tête de série N.3 est une des joueuses au mental le plus costaud du plateau, mais elle n'est pas infaillible. A Melbourne, elle était passée à deux doigts de la crise de nerfs en finale de l'édition 2019 quand elle s'était effondrée au moment de conclure dès le deuxième set contre Petra Kvitova. Un passage au vestiaire les larmes aux joues l'avait regonflée pour retrouver le fil de son tennis. Un gros travail psychique lui a fait passer un sérieux cap, mais elle n'en reste pas moins humaine. "J'ai fait beaucoup de fautes dans les premiers jeux, j'étais nerveuse et j'avais peur au début, puis je me suis détendue", expliquait-elle encore après sa demi-finale contre Serena Williams, qu'elle avait débutée en étant à un point d'être menée 0-3.

De la nervosité, Jennifer Brady n'en a pas manqué non plus jeudi 17 février. Contre Karolina Muchova, l'Américaine a connu bien des tourments dans le dernier jeu de la demi-finale,  long de près de 12 minutes ponctuées par une victoire de Brady sur sa 5e balle de match du jeu. Elle ne s'en est d'ailleurs pas cachée, c'était alors tempête sous un crâne, et cela pourrait bien à nouveau être le cas samedi. "Je serai sûrement 100 % nerveuse, a-t-elle assuré après son succès jeudi. Mais il faudra accepter cela et profiter de ce moment, essayer simplement de jouer au tennis, ne pas penser à beaucoup plus que cela. Mais il y aura des moments, il y aura des jeux, il y aura des points où je me dirai forcément, wahou, c'est ma première finale en Grand Chelem. J'aurais forcément ces pensées. Il faudra juste essayer de contrôler les émotions."

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