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Tennis-Open d'Australie: Melbourne réussit bien aux Français

Ces 20 dernières années, le tennis tricolore a souvent brillé à Melbourne. Mauresmo, Clément et Tsonga ont atteint la finale et Mary Pierce a triomphé en 1995. Les raisons du succès s'expliquent.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Jo-Wifried Tsonga et Novak Djokovic à Melbourne en 2008

Même s'ils ne sont que trois à avoir inscrit leur nom au palmarès du premier Grand Chelem de l'année (Jean Borotra en 1928, Mary Pierce en 1995, Amélie Mauresmo en 2006), les Frenchies brillent régulièrement sous le soleil austral. Personne n'a oublié le superbe parcours des duettistes provençaux, Arnaud Clément et Sébastien Grosjean, en 2001 (l'Aixois avait sorti Rusedski, Kafelnikov puis son pote avant de tomber contre Agassi en finale, le Marseillais ayant de son côté éliminé Norman et Moya).

Tsonga s'est révélé au monde

Et tout le monde se souvient de la furie Jo-Wilfried Tsonga, tombeur de Murray, Gasquet, Youzhny et Nadal avant de pousser Djokovic dans ses derniers retranchements. Le Manceau, comparé un moment à Mohammed Ali pour son facies, a de nouveau disputé les demies en 2010 (battu par Federer après une revanche contre Djokovic). Patrick Proisy, Yannick Noah, Nicolas Escudé ou Nathalie Dechy ont également atteint le dernier carré à Melbourne Park. Ces bons résultats peuvent se décortiquer en quatre points. 

Ils ont moins besoin de temps d'adaptation

Possédant pour la plupart une base technique très large, et notamment une très grande palette de coups, les Français arrivent ainsi avec un temps d'avance sur certains de leurs rivaux habituels, plus laborieux. Les Espagnols ou les Argentins, par exemple, ont davantage besoin de matches pour effectuer les ajustements nécessaires. Quand on est doué techniquement, cela prend moins de temps.

Ils affichent une forme physique optimale

C'est le début de saison. Les Français ont effectué le plus souvent une très bonne préparation après avoir coupé deux ou trois semaines avec le tennis. Ils se sont régénérés et abordent la saison avec envie et ambition. Surtout, ils savent qu'ils évoluent très loin de Paris (en distance et en temps, avec le décalage horaire) ce qui leur ôte de la pression par rapport à Roland-Garros où le poids médiatique reste très fort. Et ils ne sont pas usés comme parfois à l'US Open.

Les cadors ne sont pas toujours prêts

Sans parler des forfaits –comme celui de Nadal qui éclaircit le tableau en laissant un quart plus abordable, il est indéniable que l'Open d'Australie arrive très vite dans le calendrier, dès la troisième semaine de janvier. Certains ne sont pas encore au top tennistiquement car ils ont besoin de davantage de matches, ce qui facilite la tâche des outsiders (les joueurs classés entre la 5e et la 20e place mondiale). Melbourne compte ainsi des finalistes surprenants comme Todd Martin, Thomas Enqvist, Arnaud Clément, Rainer Schuettler ou Marcos Baghdatis depuis 15 ans.

Ils sont appréciés et encouragés

Depuis les années 80 jusqu'à aujourd'hui, les tennismen français ont souvent bénéficié d'une belle cote d'amour auprès du public australien. Talentueux, parfois fantasques et drôles, ils enchantent le grand public aussie qui aime les showmen (Noah, Leconte, Tsonga, Monfils) autant que les "discrets" dotés d'une bonne main comme Pioline, Grosjean ou Gasquet. Et les fans n'ont rien contre les "accrocheurs", ceux qui sont prêts à mourir sur le court (Clément, Simon). Nicolas Escudé avait ainsi réussi l'exploit de revenir à trois reprises de deux sets à rien pour se frayer un chemin jusqu'aux demies en 1998. Mary Pierce (pour son abnégation) et Amélie Mauresmo (pour son jeu) furent aussi très soutenues par les supporters locaux.

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