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Tsonga et Robert, les rescapés

A l'image de la température ambiante à Melbourne, le contingent des Français encore en lice à l'Open d'Australie a brusquement chuté. Alors que la délégation tricolore s'enorgueillissait d'avoir encore huit représentants au 3e tour, ils ne sont plus que deux au stade des huitièmes de finale : l'exemplaire Jo-Wilfried Tsonga et le surprenant Stéphane Robert.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Stéphane Robert (SAEED KHAN / AFP)

Gros coup de froid sur les Bleus. La France avait fait fort en plaçant huit joueurs au troisième tour du  tableau masculin, égalant ainsi un record pour les tournois du Grand Chelem  remontant à Roland-Garros 1971. Mais ils ne seront plus que deux en huitièmes de finale. Un bilan  quelconque, car ils étaient quatre l'an passé à ce stade de la compétition  (Jérémy Chardy, Gilles Simon, Richard Gasquet et Tsonga). Encore une fois, c'est bien le grand Jo-Wilfried sur qui reposera en partie les espoirs de voir un représentant tricolore poursuivre l'aventure australienne. Le "Royal Manceau" est sorti vainqueur (7-6 (7/5), 6-4, 6-2) du  duel l'opposant à son vieux pote Gilles Simon (N.18). Ce dernier, usé  physiquement par ses deux matches en cinq sets, ajoutés à sa blessure à une  cheville, n'a pu réaliser de nouveau miracle. "A part mon début de match qui a été un peu poussif, j'ai été solide," a estimé Tsonga. "Au fur et à mesure mon jeu se met en place. Et ça tombe bien parce que dès le prochain tour ça ne rigole plus."

Effectivement, un certain Roger Federer se dresse sur la route du n°2 français. L'an passé à la même époque, le Suisse était venu à bout de Tsonga après une lutte acharnée de cinq sets en quarts de finale. Le quadruple vainqueur de l'épreuve semble voler depuis qu'il est couvé par Stefan Edberg. Comme "JWT", Federer n'a toujours pas perdu un set depuis le début du tournoi, les deux hommes partiront donc sur un pied d'égalité pour cette 14e confrontation (9-4 pour Federer). "En 2013, ce n'était pas loin mais à la fois j'étais assez loin quand même parce que je n'étais pas assez solide. Là, physiquement, je pense que j'ai encore passé un cap sur cette semaine et cette édition 2014. Donc j'espère que ça va changer au prochain match. La progression physique est importante. Car le but, c'est de l'emmener dans le dur, d'être percutant, d'être agressif, de l'empêcher de développer son jeu. C'est vrai que la dimension physique va être importante. Bien sûr qu'il fait peur mais un peu moins, on va dire..", dit-il de son futur adversaire.

Le petit Robert s'illustre

L'autre rescapé français est inconnu du grand public. Mais à 33 ans, Stéphane Robert a saisi la chance de sa vie en écartant de sa route (6-0 7-6 6-4) un autre "lucky loser", le Slovaque Martin Klizan, très perturbé par le style unique du joueur de Montargis. Le 119e mondial est d'ores et déjà entré dans l'histoire de l'Open d'Australie en devenant le premier "lucky loser" à accéder aux huitièmes de finale. Il est aussi assuré de décrocher le plus gros chèque de sa carrière (87.500 euros s'il s'arrête au prochain tour) soit, en un seul tournoi, l'équivalent de 73% de ses gains sur toute la saison 2013. Cette somme devrait lui permettre de financer des voyages à l'avenir. Car Stéphane Robert, habitué du circuit secondaire, n'a pas toujours roulé sur l'or. "Je m'adapte à mon budget. L'an dernier, je suis resté longtemps en Australie et comme j'avais perdu dès le premier tour des qualifs, par moments, j'ai dormi dans des 'Backpackers' (ndlr, les auberges de jeunesse locales). C'est à la bonne franquette. Mais vous savez: je suis un caméléon, je passe du luxe aux choses plus rudimentaires." Lundi, il affrontera l'Ecossais Andy Murray (n°3), abonné aux modestes Tricolores après avoir éliminé Vincent Millot. L'espoir est donc mince mais il existe.

Pour Monfils, il n'a pas duré longtemps. Opposé à l'épouvantail Nadal, le Français n'a pas pu exister. Sèchement battu ((6-1 6-2 6-3), le Parisien préférait louer la performance de l'Espagnol pour expliquer sa défaite. "Quand il joue comme ça, il est imbattable". Benoît Paire a lui aussi été victime de la furia espagnole et de Roberto Bautista-Agut qui l'a nettement dominé 6-2 6-1 6-4. "Ma blessure au genou gauche s'est réveillée", a-t-il expliqué. "Dès l'échauffement, j'ai senti que j'avais très mal. Pourquoi je n'ai pas arrêté ? Tout simplement parce qu'il y a un public fantastique, qui comprend ce qui se passe". Le public a-t-il compris que les espoirs du tennis français avaient du plomb dans l'aile ? 

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