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"C'est bien parce que c'est Rafa qu'on reste" : A 22h30, les spectateurs bravent les 12 degrés pour voir Rafael Nadal entrer sur le court

En raison de la rencontre à rallonge de Dominic Thiem et de Diego Schwartzman (5h08 de match) et de la programmation de 5 rencontres sur ce court, le numéro 2 mondial Rafael Nadal a débuté son match à 22h30, un record dans l'histoire du tournoi. Si les quelque 1000 spectateurs présents ont mal vécu le froid et la faim, ils ont surtout été soulagés que le match ne soit pas reporté.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
L'Espagnol Rafael Nadal (STEPHANE ALLAMAN / STEPHANE ALLAMAN)

"Je suis vraiment désolée madame, il n'y a plus de sandwichs ou de repas. Seulement des chips". Enveloppés dans leur imper' blanc et coiffés de leur casquette Roland-Garros, les employés d'un stand de snacking à l'extérieur du court Philippe-Chatrier, n'en peuvent plus d'éteindre les braises. Cela fait une bonne heure que les centaines de spectateurs du jour descendent du Central dans l'espoir d'avaler un sandwich... mais repartent avec un paquet de chips en guise de repas. Car ce mardi, le dernier match, celui que la plupart attendait, celui du dodécuple vainqueur à Roland-Garros, Rafael Nadal, n'a commencé qu'à 22h30. Dans le froid et, souvent, la faim, les spectateurs ont patienté, "parce que c'est Rafa". Le début de match, le plus tardif de l'histoire du tournoi, ne les aura en tout cas pas laissé indifférents.

Des chips en repas

Isabelle, la cinquantaine, cheveux blonds plus ou moins rangés sous un bonnet de coton blanc, fulmine dans la file d'attente d'un stand de snacking : "C'est quand même un scandale. Ils savaient que les matchs pouvaient durer, pourquoi ils n'ont rien prévu ?" Un responsable du stand l'accoste alors. Il tente de lui expliquer : "D'habitude notre clientèle de soirée ne cherche pas de repas, plutôt des snacks, puis rentrent chez eux. Là avec la programm..." Isabelle le coupe : "Je suis désolée mais ce n'est pas normal. C'était prévisible. Et puis, pourquoi ils n'ont pas fermé le toit ? On est congelés depuis des heures dedans ! Si encore il n'y avait pas de toit... mais là !". Isabelle est dans le stade depuis 10h, et avoue avoir acheté le billet spécialement "pour voir Rafa".

Sous la tribune Henri-Cochet, la caféteria est encore ouverte. La lumière de néon la rend entièrement visible de l'extérieur : on y voit la plupart des chaises renversées sur la table, des agents passant la serpillière ici ou là, et Maxime et Tom, assis côte à côte devant un écran. Devant eux, quatre paquets de chips vidés. "On est tellement soulagés que le match ait lieu", souffle Tom. "Je peux vous dire que pendant le match, on était sur les réseaux, on voyait qu'il y avait un risque que ce soit reporté, on a flippé hein", affirme Maxime. "Mais heureusement on va pouvoir le voir. Ah d'ailleurs, il va  bientôt rentrer là !", s'exclame-t-il les yeux rivés sur l'écran. 

Angoisse du report

Un peu plus loin, Laurent vient d'être servi et se redirige vers le stade, entouré de trois amis. Paquet de chips ouvert dans une main, la bouche pleine, il grommelle : "Vous vous rendez compte ? Ils installent des lumières pour que les matchs puissent se jouer de nuit... et ferment tous les stands à 21h30. Il n'y a plus personne, et nous on se retrouve à bouffer des chips pour repas !"

Autour de lui, la nuit cache mal le vide des travées. Et si le match devait durer ? "Oh aucune importance. On reste jusqu'au bout, qu'il gèle ou qu'il pleuve !" Le stade se met à vibrer un peu. A l'intérieur, ils sont moins de 1000, mais on distingue parfaitement la rumeur de la foule qui se muscle. Une voix s'élève et couvre un peu la dernière rafale de vent. C'est le speaker."Et veuillez applaudir... Rafaeeel Nadaaaaal".

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