Roland-Garros : Le récital de Rafael Nadal face à Kei Nishikori
Pendant que les deux joueurs suisses s'écharpaient sur le Suzanne-Lenglen, le court Central accueillait chaleureusement le roi de la Porte d'Auteuil. Avec ses 11 trophées en poche, Nadal était logiquement acclamé par le public parisien. Nishikori, lui disputait son troisième quart de finale après 2015 et 2017.
Maître incontesté de la terre battue depuis plus d'une dizaine d'années, l'enfant de Manacor est toutefois arrivé à Paris avec un bilan plutôt maigre sur l'ocre. C'est d'ailleurs la première fois qu'il se présentait dans son tournoi préféré avec un "seul" titre remporté sur cette surface (à Rome contre Novak Djokovic).
Lifts dévastateurs
Un deuxième service dont il a le secret, et un coup droit croisé, Nadal démarrait sur d'excellentes bases ce quart de finale. Nishikori s'y attendait et l'Espagnol le mettait aussitôt sous pression grâce à son coup droit lasso qui faisait presque systématiquement mouche. N'ayant perdu qu'une seule manche depuis le début de la Quinzaine, le joueur de Majorque déroulait son tennis.
Contraint de reculer face aux lifts légendaires de Nadal, le protégé de Michael Chang perdait pied. S'il parvenait non sans mal à remporter un jeu de service (4-1), le natif de Shimane ne trouvait pas la faille. Pire, son adversaire ne lui permettait même pas d'essayer et cette première manche s'achevait en 34 minutes.
Nishikori déboussolé
Déboussolé par le jeu de Nadal, Nishikori accusait le coup. Son manque de fraîcheur, après 8h21 passées sur les courts lors de ses deux derniers matches, commençaient déjà à entamer sa confiance. D'entrée, et c'est plutôt rare pour le signaler, il concédait son service sur un jeu blanc. Les chuchotements du Philippe-Chatrier en disaient long sur les chances que l'on voulait bien lui accorder… C'est pourtant à ce moment-là, que le Japonais décidait de se libérer.
Contre toute attente, il prenait à son tour le service du maestro (1-1). Mais l'espoir était de courte durée, et l'Espagnol insistant sur son revers, Nishikori enchaînait les fautes directes. Et si les lifts ne suffisaient pas, celui qui venait de fêter ses 33 ans signait quelques amorties de toute beauté pour casser le rythme de son adversaire. Trop prévisible sur une tentative de montée au service, Nishikori se prenait un passing cinglant. Pris à la gorge même sur son service, il se voyait de nouveau distancé (4-1) après tout juste une heure de match.
Nadal intouchable
Alors que le public commençait à s'impatienter dans ce qui ressemblait à une démonstration, Nadal assurait également le spectacle d'une puissante volée retournée qui déclenchait la clameur, puis ne tardait pas à prendre ce deuxième set sur le même score que le premier (6-1). Rien ne semblait pouvoir l'arrêter dans cette rencontre, pas même ces quatre balles de break en faveur du Japonais dès l'entame de la troisième manche.
L'Espagnol continuait son récital, insistant sur le revers fébrile de la tête de série N.7. Les minutes s'écoulaient et le ciel commençait à s'assombrir, un peu comme le sort du Japonais dans ce duel. Avec un pourcentage désastreux de balles gagnées sur le premier service (37 % contre 73%), l'ex-N3 mondial n'avait tout simplement pas les armes pour rivaliser face à un adversaire qui l'avait battu dix fois en 12 rencontres.
Le ciel retarde l'épilogue
Seuls les caprices de la météo donnaient un peu de répit à Nishikori. En prévision d'un orage, les organisateurs préféraient interrompre le duel alors que Nadal menait déjà 4-2 dans le troisième set. Soucieux d'en terminer rapidement, l'Espagnol semblait agacé. Une heure plus tard, les deux acteurs reprenaient leur place dans l'arène. Mais malgré cette pause forcée, le Majorquin gardait la cadence pour remporter ce troisième set 6-3.
Vainqueur de 17 titres du Grand Chelem dont 11 à Roland-Garros, Rafael Nadal est plus que jamais en route vers le record absolu de titres dans un même Grand Chelem, qu'il co-détient avec Margaret Court. Nadal qui n'a cédé qu'un set (face à David Goffin), est en route vers un nouvel exploit.
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