: Infographies Les joueurs français sont-ils armés pour Roland-Garros ?
Le tournoi du Grand Chelem s'ouvre dimanche à Paris, avec 14 Français et 11 Françaises en lice.
Cela fait 15 ans que le public français, massé porte d'Auteuil dans l'espoir d'assister au triomphe d'un Français ou d'une Française, repart bredouille. Le tournoi de tennis de Roland-Garros s'ouvre dimanche 24 mai à Paris. Depuis 2000 et le sacre de Mary Pierce chez les femmes, depuis 1983 et celui de Yannick Noah chez les hommes, les tricolores enchaînent les échecs. L'an dernier, les derniers à être éliminés étaient Pauline Parmentier, qui avait atteint les huitièmes de finale, et Gaël Monfils, qui s'était hissé jusqu'aux quarts.
Cette année, ils seront 25 Français, 14 hommes et 11 femmes, à tenter d'inscrire leur nom au palmarès. Retour en statistiques sur leurs chances de briller.
Aucun Français dans le top 10
Ces dernières années, la France se présentait rarement à Roland-Garros sans compter au moins un de ses joueurs parmi les dix meilleurs mondiaux. Ce n'est pas le cas cette fois-ci (pour la deuxième édition consécutive) : les trois meilleurs Français sont groupés entre la 13e et la 15e place. Un classement qui reflète le statut des meilleurs joueurs tricolores : des outsiders plutôt que des favoris. Mais qui a aussi une conséquence concrète : aucun Français ne fait partie des 8 têtes de série, ce qui les condamne (sauf résultat surprise) à croiser la route d'un des meilleurs joueurs mondiaux dès les huitièmes de finale. Au vu du tirage au sort, ce pourrait être Wawrinka pour Simon, Federer pour Monfils, Berdych pour Tsonga et Djokovic pour Gasquet.
Chez les femmes, la retraite en 2013 de Marion Bartoli, seule Française qui approchait le top 10, a laissé un vide. La meilleure tricolore est maintenant Alizée Cornet, suivie de deux jeunes, Caroline Garcia (21 ans) et Kristina Mladenovic (22 ans). Cette dernière devra réussir un exploit dès le premier tour face à la Canadienne Eugénie Bouchard, 6e mondiale. Privilège de l'hôte, la France a pu distribuer des invitations à des joueurs qui ne seraient pas qualifiés autrement : plus de la moitié des Françaises sont ainsi classées au-delà de la 200e place.
Du mal à aller au-delà des huitièmes de finale
Un élément peut rassurer les fans des Bleus : l'expérience. Si ce n'est pas forcément là qu'ils réussissent leurs meilleures performances en Grand Chelem, les tennismans français connaissent bien Roland-Garros et ont l'habitude d'y faire des parcours relativement longs. Six d'entre eux ont déjà atteint la deuxième semaine du tournoi, quand les huitièmes de finale commencent et le niveau devient plus relevé.
Chez les Françaises, l'historique est moins glorieux, et les plus belles performances n'appartiennent pas aux mieux classées (Cornet n'a atteint que deux fois le 3e tour en dix participations) mais à deux vétérantes, aujourd'hui loin des meilleures places mondiales, Virginie Razzano et Pauline Parmentier. Si cette dernière a atteint les huitièmes de finale en 2014, les meilleurs jours de leurs carrières sont sans doute derrière elles.
Enfin, le groupe français contient de nombreux joueurs peu expérimentés : quatre d'entre eux feront leurs débuts sur la terre battue parisienne, et trois joueuses tenteront leur chance pour la deuxième fois seulement, après une sortie dès le premier tour en 2014.
Un début de saison mitigé
En ce début de saison, les résultats des Français sont mitigés. Chez les femmes, la numéro 1 française Alizée Cornet semble dans une forme inquiétante, mais la jeune Caroline Garcia fait une bonne saison, et pourrait se révéler en leader des tricolores.
Les hommes ont davantage tenu leur rang, en particulier Gaël Monfils et Richard Gasquet, le seul à avoir gagné un titre, en mars à Estoril, sur terre battue qui plus est. Mais il n'a pas battu de joueur parmi les 20 meilleurs mondiaux, et des douleurs au dos pourraient l'handicaper, nuance l'Equipe. Jo-Wilfried Tsonga semble, lui, loin du niveau qui en a longtemps fait le meilleur tennisman français.
Les autres joueurs français qui ont foulé la terre battue cette année ne sont pas à la fête. En témoigne la saison d'Adrian Mannarino, le numéro 5 français, qui a perdu tous ses matchs sur cette surface en 2015. Enfin, ils sont huit, parmi les moins bien classés, à ne pas avoir joué un seul tournoi professionnel cette saison, éliminés en qualification ou se contentant de tournois plus accessibles. Ils aborderont le très haut niveau dans l'inconnu, et sans grandes chances de réussir un exploit.
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