Le gouvernement donne son feu vert à l'extension de Roland-Garros
La surface du site va passer de 8,5 à 12,5 hectares, au détriment du jardin botanique des serres d'Auteuil.
Les premiers coups de pioche sont prévus en octobre. Le Premier ministre, Manuel Valls, a décidé, mercredi 3 juin, de donner le feu vert du gouvernement au projet d'extension de Roland-Garros défendu par la Fédération française de tennis (FFT), malgré un vote défavorable du Conseil de Paris et l'opposition d'associations écologistes.
"Le Premier ministre confirme que l'Etat rendra son avis favorable sur l'ensemble des procédures relevant de sa compétence d'ici la fin de la semaine, afin de permettre un début des travaux le plus rapidement possible", a annoncé Matignon, à quelques jours de la fin du tournoi.
Cinq années de procédure
La Ville de Paris attend désormais, pour délivrer les permis de construire, l'aval formel des ministères de la Culture et de l'Environnement. A l'unisson de la FFT, elle n'a pas caché ces dernières semaines une certaine impatience, alors que le projet d'extension est sur la table depuis 2011.
"Je salue cette décision juste et responsable, qui vient clore cinq années d'une procédure exemplaire qui n'a eu de cesse de démontrer la pertinence de cet aménagement", s'est réjouie la maire de Paris, Anne Hidalgo. La FFT, qui a aussi exprimé sa "très grande satisfaction", devrait pouvoir lancer les travaux du nouveau Roland-Garros à l'automne.
Un jardin botanique amputé d'un hectare
Son projet prévoit de faire passer la surface du site de 8,5 à 12,5 hectares, grâce, notamment, à l'amputation d'un hectare du jardin botanique des serres d'Auteuil (16e), et de doter le court Chatrier d'un toit amovible. Le coût de la rénovation, indispensable pour que Roland-Garros puisse maintenir son rang au sein des tournois du grand chelem, devrait s'élever à 350 à 400 millions d'euros (au lieu de 273 millions d'euros prévus initialement).
Des associations mobilisées contre le projet ont déploré une décision prise en dépit des "importantes réserves émises par le ministère de l'Ecologie [en mars 2012] sur avis de la Commission supérieure des sites", et en contradiction avec les "promesses de démocratie environnementale du président de la République et du gouvernement" après le drame de Sivens. Elles ont annoncé leur intention de "poursuivre leur combat devant les tribunaux".
Opposants historiques au projet de la FFT, les élus écologistes de Paris ont également dénoncé "le mépris total" du Premier ministre "pour l'écologie et la démocratie locale". A leur initiative, le Conseil de Paris avait adopté, jeudi, un "vœu" demandant au gouvernement de "refuser toute autorisation de travaux avant la présentation d'une étude indépendante et neutre" pour comparer le projet de la FFT avec le projet alternatif proposé par les associations. Ce projet permettrait de préserver les serres grâce à la couverture d'un tronçon de l'autoroute A13. La droite et le centre avaient uni leurs voix à celles des Verts pour faire adopter le texte, contre l'avis de la maire de Paris.
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