Roland-Garros : Serena Williams en reconquête
Melbourne, 28 janvier 2017. Serena Williams ajoute un 23e titre du Grand Chelem à son palmarès en remportant l'Open d'Australie face à sa sœur Vénus, bouclant deux semaines parfaites sans perdre un seul set pour retrouver son trône de N°1 mondiale. L'Américaine survole la concurrence et le record de Margaret Smith Court et ses 24 trophées en Majeur est plus que jamais dans l’œil de l'Américaine.
Presque un an et demi plus tard, le compteur de Serena Williams reste pourtant toujours bloqué à 23 au moment où elle s’apprête à fouler la terre battue de Roland-Garros. La raison ? Une pause de 14 mois après son sacre australien, où l’ancienne N°1 mondiale a donné naissance à son premier enfant en septembre dernier, non sans connaître des complications médicales – une embolie pulmonaire l’ayant contrainte à rester alitée près de six semaines après son accouchement. A 36 ans, la patronne est de retour et défie le temps pour tenter de revenir sur les plus hautes sphères du tennis féminin mondial. Un challenge à la hauteur de sa carrière hors norme.
Revenue "pour gagner"
23 levées du Grand Chelem, 72 titres sur le circuit WTA auxquels s’ajoutent 319 semaines comme N°1 mondiale dont 186 de rang (record partagé avec Steffi Graf)… Malgré les détracteurs, lui reprochant un jeu tout en force et en puissance et une concurrence pas toujours au rendez-vous, Serena Williams fait partie du panthéon du tennis, à l’image d’un Roger Federer qui n’a pas hésité à qualifier l’Américaine de "meilleure joueuse de tous les temps" la semaine dernière.
Une addiction aux trophées et à la gagne que Serena Williams n’a pas perdu malgré ses 14 mois loin des courts. Peu connue pour faire profil bas sur les courts, l’Américaine est restée fidèle à son tempérament au moment d’évoquer son retour et ses ambitions. "Je ne reviens pas pour la compétition, je reviens pour gagner", confiait-elle récemment dans un documentaire intitulé « Being Serena » diffusé sur HBO, où la championne américaine nous plonge dans son intimité en y mettant en scène son mariage, sa grossesse et son retour sur les courts.
Mais des paroles aux actes, la réalité est parfois différente. De retour en mars dernier sur les courts, le bilan de l’ancienne N°1 mondiale reste pour le moment bien maigre. Quatre matches pour deux succès et deux sorties précoces à Indian Wells (3e tour) et à Miami (1er tour), son coach Patrick Mouratoglou n’ayant pas hésité à évoquer un "désastre" après l’échec de sa protégée dans le désert californien.
Depuis, la jeune maman a quitté la lumière et travaille dans l'ombre. Exit les tournois de Madrid et Rome, l’Américaine a trouvé exil en France où elle s’est imposée une préparation intense du côté de Nice et de l’Académie de Patrick Mouratoglou. Si son coach a admis que son retour sur les courts avait été un peu rapide, Serena Williams a depuis travaillé dur pour arriver à 100% sur la terre battue parisienne. "Ce que je trouve le plus encourageant, c'est son enthousiasme, sa motivation, et la qualité de son travail. Grâce à tout ça, elle fait des progrès impressionnants, a confié Mouratoglou dans une interview accordée à la WTA il y a deux semaines. "Elle frappe déjà très bien la balle et son corps est en train de redevenir ce qu'il était." Et peu importe si l’ancienne N°1 mondiale arrivera vierge de tout match sur terre battue depuis deux ans, son coach la sent prête pour aller loin. Et il l’affirme, "Serena jouera Roland-Garros pour le gagner."
Vers un choc Williams-Sharapova en 8es ?
Mais la route vers un 4e sacre à Roland-Garros (après 2002, 2013 et 2015) n’aura rien d’un long fleuve tranquille pour Serena Williams. Si le système du classement protégé - permettant d’intégrer directement le tableau principal des tournois après une longue absence pour cause de blessure, maladie ou grossesse - lui a permis d’éviter de passer par les qualifications, l’Américaine n’a bénéficié d’aucun traitement de faveur de la part de la Fédération française de tennis. Cette dernière, se basant exclusivement sur le classement WTA pour déterminer les 32 têtes de série, n’a pas voulu faire d’exception pour la triple vainqueur du tournoi, retombée aujourd’hui au 453e rang mondial.
Non tête de série, Serena Williams va donc croiser du beau monde sur son chemin. Si elle peut affronter Julia Goerges (11e mondiale) au 3e tour, c’est en deuxième semaine que les choses sérieuses commenceront pour l’Américaine. Les huitièmes de finale pourraient ainsi offrir un remake de la finale 2013 avec des retrouvailles face à Maria Sharapova avant un éventuel quart de finale face à Garbiñe Muguruza, qui l’avait privée du titre il y a deux ans pour ce qui reste aujourd’hui le dernier match de l’ancienne N°1 mondiale sur la surface ocre.
Pour retrouver la Russe et l'Espagnole, Serena Williams devra se sortir de premiers tours piégeux, à l'image de son entrée en lice ce mardi face à Kristýna Plíšková sur le Court Central. Une adversaire coriace mais pas insurmontable (70e joueuse mondiale), idéal pour monter en puissance et prouver qu'elle peut tenir la cadence physiquement pour arriver jusqu'aux matches couperets. "Si elle arrive en deuxième semaine, elle sera difficile à arrêter", a averti l’ancien tennisman américain Jim Courier la semaine dernière chez nos confrères de Reuters. Ses concurrentes sont prévenues, la patronne est prête à reconquérir son trône.
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