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Roland-Garros 2022 : qui est Holger Rune, le prodige danois qui surgit en quarts de finale pour sa première porte d'Auteuil ?

A 19 ans, le Danois s'est qualifié pour son premier quart de finale en Grand Chelem. L'aboutissement d'une progression fulgurante.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louise Le Borgne, envoyée spéciale à Roland Garros
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Le Danois Holger Rune, 19 ans, rallie les quarts de finale de Roland-Garros après sa victoire contre Stefanos Tsitsipas, le 30 mai 2022. (IBRAHIM EZZAT / NURPHOTO)

Les jeunes pousses sont-ils en train de prendre le pouvoir ? Après Carlos Alcaraz, au tour du phénomène Holger Rune, 19 ans, de renverser la hiérarchie. Tombeur du finaliste sortant, Stefanos Tsitsipas, en huitièmes de finale, lundi, le jeune espoir danois disputera son premier quart en Grand Chelem, mercredi 1er juin, contre Casper Ruud, tête de série numéro 8. Après avoir gagné 430 places au classement mondial en l'espace de 16 mois, le vainqueur du tournoi junior de Roland-Garros en 2019 figure désormais à la 40e place du classement ATP et s'est offert, en un mois, deux joueurs du top 10.  

Holger Rune a véritablement émergé sur la scène internationale avec sa victoire au tournoi de Munich, début mai. Il avait alors effacé au deuxième tour le n°3 mondial, Alexander Zverev (6-3, 6-2), pour sa première victoire en carrière contre un top 5. Sa précédente apparition sous les radars médiatiques remontait, dans un tout autre contexte, à l’US Open 2021. Le Danois, sorti des qualifications, avait alors pris un set à Novak Djokovic au premier tour, avant de craquer (6-1, 6-7 [7-5], 6-2, 6-1). 

Roger Federer pour exemple

Comme de nombreux gamins nés au début des années 2000, son idole, c'est Roger Federer. Il s'en inspire depuis toujours. De sa maison familiale de Gentofte, en périphérie de Copenhague, Holger Rune affiche aux murs de sa chambre les posters du Suisse, visionne ses vidéos en boucle et répète patiemment ses mouvements. "Pourquoi je l'aime tant que cela ? C'est son jeu, le fait qu'il va au filet. Généralement, on a des joueurs qui restent en fond de court et lui, il fait tout. C’est une source d'inspiration pour moi. J'essaye de jouer, peut-être pas exactement comme Roger, mais de varier ma technique".

Il s'appelle Holger Rune, 40ème mondial au classement ATP à seulement 19 ans. Le danois vient de sortir le dernier finaliste de Roland Garros et le nouveau phénomène ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.
Roland Garros : La surprise danoise Il s'appelle Holger Rune, 40ème mondial au classement ATP à seulement 19 ans. Le danois vient de sortir le dernier finaliste de Roland Garros et le nouveau phénomène ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.

Comme son modèle, le jeune homme possède un jeu diversifié, excelle en fond de court, sert avec autorité, et multiplie les effets au filet. "Il sait faire tous les coups du tennis, il fait pas mal d’amortis gagnants, aussi. Il a une très bonne main", résumait Hugo Gaston après sa défaite au troisième tour contre lui. A Roland-Garros, le Danois a gommé quelques lacunes de son jeu. Lundi, son redoutable revers en long de ligne - à deux mains, n'en déplaise à Roger Federer - a donné des sueurs froides à Stefanos Tsitsipas, renvoyé à la maison en l'espace de quatre manches.

S'il existe un compartiment dans lequel le jeune homme ne copie pas son idole suisse, c'est dans la personnalité sur le court. A l'inverse du flegme pragmatique du Suisse, le visage encore juvénile du Danois se colore de toutes ses émotions, tantôt grimaçant, tantôt malicieux. "C'est un adversaire tout à fait unique. Il est très émotif. On a l'impression qu'il y a toujours quelque chose qui le dérange quand il joue. C'est bizarre, c'est quelque chose que je ne vois pas souvent chez un adversaire. Et puis, tout à coup, il se met à jouer de manière fantastique", témoignait Stefanos Tsitsipas en conférence de presse, un brin déstabilisé par son étonnant adversaire.

Un jeune homme ambitieux

Si le jeune Danois est émotif, il n'en perd pas le nord pour autant ni ses ambitions : "Je veux être numéro 1 mondial, c'est mon objectif, ça l'a toujours été. Le chemin à parcourir est encore long mais je m'en rapproche peu à peu", assurait-il après son huitième de finale. Formé à l'Académie de Patrick Mouratoglou, qui l'accompagne depuis ses 6 ans, le Danois peut également compter sur la présence de sa mère, aperçue dans les tribunes de Roland-Garros : "On pourrait dire que, pour moi, c'est ma coach mental. Elle me connaît très bien et lorsque je suis dans cet état d'esprit, je suis content de l'avoir à mes côtés, elle m’aide à avancer", affirmait-il après son succès sur Tsitsipas. 

De quoi aborder en confiance, et avec l'excitation des grands matchs, le quart de finale qui l'oppose à un autre Scandinave, le Norvégien Casper Ruud, tombeur du Polonais Hubert Hurkacz"Je prends chaque match après l'autre, on verra si je suis le meilleur au monde ou pas. Mais si je joue mon jeu, je crois que je suis capable de battre quasiment n’importe qui sur le circuit." Réponse cet après-midi.

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