"Venez partager nos émotions, on partagera les vôtres" : à quelques jours des Jeux paralympiques de Paris 2024, l'enthousiasme du champion de tennis fauteuil Stéphane Houdet

La cérémonie d'ouverture est prévue mercredi 28 août et Stéphane Houdet, 54 ans, triple champion olympique de tennis fauteuil, prévoit déjà une grande fête populaire.
Article rédigé par Fabrice Abgrall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4 min
Stéphane Houdet, triple champion olympique en tennis-fauteuil, lors de l'US Open 2023. Illustration. (MATTHEW STOCKMAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

La cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024 approche. En tout, 237 sportifs français handisports y participeront dont Stéphane Houdet, triple champion paralympique en tennis fauteuil, vainqueur de 24 titres du Grand Chelem, ex-N°1 mondial de la discipline. À 54 ans, Stéphane Houdet participe à ses cinquièmes Jeux paralympiques. Il y a trois ans à Tokyo, il a été désigné porte-drapeau de la délégation Française.

franceinfo : Vous avez assisté aux Jeux olympiques, espérez-vous le même engouement pour les Paralympiques ?

Stéphane Houdet : On ne peut qu'imaginer des Jeux encore exceptionnels, puisque ceux-ci étaient exceptionnels, des Jeux paralympiques à la hauteur de la France et du magnifique spectacle qu'on a pu offrir avec nos sites extraordinaires. Ce sont des images qui vont rester dans les yeux du monde entier, dans les mémoires du monde entier, avec ces architectures où viennent se mêler des gestes sportifs au dôme des Invalides, à la Tour Eiffel, au château de Versailles, au stade de Roland-Garros, au Grand Palais, au Pont Alexandre III... Je me dis qu'on a tout pour faire que notre pays soit le plus accueillant, le plus beau, pour faire en sorte que nos hôtes soient ravis. C'est ce qu'on attend de ces Jeux, en dehors de la partie sportive.

Des gens vont découvrir les Jeux paralympiques. C'est un énorme coup de projecteur ? Que vont-ils voir ?

Je crois que les gens peuvent, avec beaucoup de quiétude, venir voir du sport. Ce qu'on aime leur montrer, c'est la possibilité de jouer parfois différemment, mais très souvent de manière similaire. Venez partager nos émotions, on partagera les vôtres et je pense que c'est ça que les Jeux paralympiques peuvent offrir.

Les Jeux paralympiques de Paris, ça représente quoi finalement ?

Alors... Si je disais "apothéose", ça voudrait dire aussi "point final" et qu’on ne peut pas s'améliorer, alors que j'aime bien cette quête quotidienne de faire mieux. En France on est sur une petite surface mais je crois qu'on a tous les paysages, on a toute la gastronomie, on a tous les terroirs et ce sera magique de pouvoir le proposer au monde entier.

"C'est une célébration, mais c'est cette possibilité de faire venir le monde et de rêver à nos beaux territoires."

Stéphane Houdet, champion français de tennis fauteuil

franceinfo

Yannick Noah est l'entraîneur de l'équipe de France masculine de tennis-fauteuil. C'est vous qui lui aviez demandé avant les JO de Tokyo, pourquoi lui ? 

J'ai beaucoup écouté les chansons de Yannick et il parle de Rosa Parks, de Nelson Mandela, etc. Je lisais, chez lui, des messages d'union. Et je voyais aussi son aptitude à pouvoir guider les joueurs pour leur faire croire que c'était possible, et c'est ce que je cherchais. J'ai été numéro 1 mondial, j'ai gagné 24 Grand Chelem et je pensais que c'était le meilleur pour me faire croire qu'on pouvait aller chercher des médailles. Et il y a aussi ce message de soutien qu'il transmet. C'est un athlète sur ses deux jambes, le dernier à avoir gagné Roland-Garros debout, qui s'est occupé des femmes, des hommes et là, il va aller s'occuper des "mecs à roulettes". Alors que toutes les équipes rêvent d'avoir Yannick comme capitaine. 

Vous avez été porte-drapeau à Tokyo, ça a été pour vous une énorme fierté ? Comme une reconnaissance ?

Oui, c'était bien sûr une énorme fierté d'entrer dans ce stade en compagnie de Sandrine Martinez puisque pour la première fois, on avait des drapeaux en binôme et donc j'étais associé à ma copine judokate. Évidemment, c'était une reconnaissance, et ensuite un jeu avec Sandrine puisqu’on se disait : "On sera parfois devant l'équipe, mais en tout cas on sera toujours derrière".

Vous avez 54 ans, vous êtes le plus âgé des 80 meilleurs joueurs du monde. C'est une longévité incroyable. La retraite n'est pas pour tout de suite ? 

Dans notre discipline, on joue assis donc on dépense beaucoup moins d'énergie et on n'est jamais dans le rouge sur le plan cardiaque. On peut donc jouer pendant des heures, jouer des matchs et des tournois très longs pendant des années. Et dès que j'ai fini de jouer avec mon fauteuil roulant, je mets ma prothèse et je repose mes membres supérieurs. À l'image de nos grands joueurs comme Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic qui ont fait des carrières longues pour des joueurs "debout", je me dis que tant que je prends du plaisir, que je ne suis pas blessé, je continue.

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