Tennis : Garcia dans le doute, Medvedev, Rybakina et Djokovic grands gagnants… Ce qu'il faut retenir de la tournée nord-américaine
Deux tournois majeurs, des matchs mémorables et quelques enseignements : les circuits WTA et ATP ont offert comme chaque année une riche tournée américaine de mars. Les tournois d'Indian Wells et de Miami (Masters 1000 chez les hommes, WTA 1000 pour les femmes) ont davantage souri à Daniil Medvedev et Elena Rybakina qu'à Caroline Garcia. Ils ont par ailleurs offert deux nouveaux épisodes croustillants d'une rivalité désormais majeure du circuit masculin, celle entre Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. Retour sur ce mois outre-Atlantique avec notre consultant, Arnaud Clément.
Caroline Garcia, l'état d'alerte
Le retour sur terre est brutal pour Caroline Garcia. Sur un nuage en 2022, avec le sacre au Masters de fin de saison, la Tricolore marque le pas cette année. Finaliste tout de même à Monterrey au début du mois de mars, elle n'a pas su enchaîner aux Etats-Unis, sortie à deux reprises par Sorana Cirstea, en huitièmes de finale à Indian Wells, puis dès son entrée en lice, au troisième tour à Miami. Surtout, la Lyonnaise a vu sa préparatrice physique Laura Legoupil mettre fin à leur collaboration, quelques mois après le départ de son entraîneur Bertrand Perret.
"On sent qu'elle est touchée, analyse Arnaud Clément. C'est toujours délicat comme situation, avec une saison qui a déjà débuté et la terre battue qui commence, surtout pour un Français avec Roland-Garros. Il y a un côté urgent, mais je pense qu'elle va réussir. Quand son entraîneur était parti, elle avait su rebondir aussitôt en gagnant le Masters. Ce qui me rassure aussi, c'est le discours que pouvait tenir Caroline, les certitudes qu'elle avait pu intégrer, sur comment elle voulait jouer notamment. Des certitudes qu'elle n'avait pas quand elle était montée aussi haut en 2017."
La folle série de Daniil Medvedev
Déjà cinq finales en 2023, et 24 victoires lors de ses 25 derniers matchs pour le Russe. Redescendu fin janvier au 12e rang mondial après son échec lors de l'Open d'Australie (éliminé au 3e tour), Daniil Medvedev est, depuis, un joueur en mission. Il a remporté 19 matchs de rang après la déception en Australie, avant d'être stoppé en finale à Indian Wells par un grand Carlos Alcaraz. "C'est le genre de série où même quand il joue moyennement, il s'en sort car il a accumulé beaucoup de confiance, estime Arnaud Clément. C'est ce qui faisait sa grande force l'an passé."
Un peu passé à côté lors du match pour le titre en Californie, le Russe a fait mieux que se reprendre à Miami, contre Jannik Sinner. Medvedev passera quatrième mondial lundi après son titre en Floride. "C'est le Daniil capable de gagner un Grand Chelem ou de redevenir numéro un, cette année ou la prochaine, poursuit notre consultant, ex-numéro 10 mondial. Il a des armes pour pouvoir sortir des bons matchs, même sur terre ou gazon, qui ne sont pas ses spécialités. Surtout qu'il sera de nouveau une tête de série haute, avec des bons tableaux."
On n'arrête plus Elena Rybakina !
Wimbledon 2022 n'était pas qu'un exploit sans lendemain. Elena Rybakina est en train de s'installer solidement comme une des joueuses majeures du circuit. Sur son chemin vers le titre en Californie, puis la finale en Floride perdue contre Petra Kvitova, elle s'est offert le gratin de la WTA : Iga Swiatek (numéro 1 mondiale), puis Aryna Sabalenka (n°2) à Indian Wells, et Jessica Pegula (n°3) à Miami. Pas une mince performance, dans deux tournois aux conditions pourtant bien différentes entre la chaleur sèche du désert d'Indian Wells et la moiteur de Miami.
"Elle n'est pas numéro un, mais on se demande si ce n'est pas elle qui à terme va s'installer, se questionne Arnaud Clément. Je ne sais pas si c'est la joueuse la plus complète, mais elle est peut-être la plus forte, oui. Elle sert souvent à plus de 190 km/h, et elle peut mettre n'importe qui à cinq mètres de la balle." La saison sur terre pourrait aussi lui sourire, elle qui s'était révélée en Grand Chelem en atteignant les quarts de finale porte d'Auteuil en 2021.
Alcaraz-Sinner, ce n'est plus seulement demain
Carlos Alcaraz est l'un des autres grands acteurs de la tournée nord-américaine. Vainqueur à Indian Wells, il n'a pu aller au bout du doublé, tombant sur un os nommé Jannik Sinner. L'Italien et l'Espagnol ont longtemps été attendus comme le futur du tennis, ils en sont plus que jamais le présent. Et leur saine rivalité, teintée d'une véritable amitié en dehors des courts, nous a offert une demi-finale dantesque à Miami. "Ca risque de devenir un classique", abonde Arnaud Clément.
"Leur match m'a fait penser à la génération Djokovic-Nadal-Federer. On a Alcaraz qui fait une démonstration à Indian Wells, et on voit Sinner qui se dit qu'il doit mettre la barre plus haute. Alcaraz va tirer toute une génération vers le haut, comme Federer a été le moteur pour porter Nadal ou Djokovic."
Djokovic, numéro 1 sans jouer
Absent aux Etats-Unis puisque toujours non vacciné, Novak Djokovic récupère le trône du classement ATP, lundi, après le sacre de Daniil Medvedev à Miami. Le Serbe a profité de ces semaines sans tournoi pour s'entraîner sur terre battue, à Monte-Carlo. Après la tournée américaine, c'est en effet une toute nouvelle saison qui débute, sur la terre ocre qui plaît tant à Rafael Nadal. "Novak Djokovic sera prêt tout de suite, il se connaît tellement bien, prédit Arnaud Clément. Même les périodes où il ne joue pas, il arrive tout de suite à être bon."
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