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Gaël Monfils, une demie face à sa bête noire Novak Djokovic

Confronté à Novak Djokovic en demi-finale de l’US Open, Gaël Monfils doit remplir une mission impossible. D’abord, parce qu’il n’a jamais battu le Serbe en douze affrontements. Ensuite, parce qu’il n’a jamais franchi le cap d’une demi-finale en Grand Chelem. Voici trois des raisons qui font que le Français a peu de chances d’accéder à la finale.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Le comple​xe

N’avoir jamais battu un joueur en douze matches, cela reste forcément dans la tête. Gaël Monfils nourrit donc désormais un complexe face à Novak Djokovic. D’autant que hormis leur premier duel, datant de 2005 au 1er tour à l’US Open (défaite 7-5 au 5e set), il n’a jamais pris un set à cet adversaire dans un match au meilleur des cinq manches. A Roland-Garros en 2006, à l’US Open en 2010 ou en finale de la Coupe Davis la même année, le Guadeloupéen n’a jamais fait trembler « Nole ». A l’heure d’entrer sur le court, parviendra-t-il à effacer ce passé pour se sublimer ?

Il pourrait alors, à l’image de Vitas Gerulaitis, qui avait mis fin, en 1980, à une série de 16 défaites de rang contre Jimmy Connors, s’exclamer avec humour : « Que cela soit une leçon pour vous tous, personne ne bat Vitas Gerulaitis 17 fois de suite ». Pour la petite histoire, Bjorn Borg l'a fait... Mais dix-huit défaites de rang contre un adversaire, personne ne l’a jamais fait dans l’ère Open. Il reste donc de la marge à Gaël Monfils.

Le physiq​ue

Novak Djokovic et Gaël Monfils représentent deux monstres physiques, aux capacités d’élasticité hors norme (lire l'analyse de Djokovic faite en 2013 par Patrice Dominguez). Sur le circuit, il n’y en a pas beaucoup qui peuvent glisser comme eux sur surface rapide, qui peuvent imprimer une énorme vitesse à la balle alors qu’ils sont en total déséquilibre. Le problème, c’est que le Serbe est plus résistant que le Français, plus souple que lui, et surtout moins souvent blessé.

Et c’est exactement le type de joueurs que Monfils n’aime pas affronter. Sur le circuit, il n’a jamais battu un Kei Nishikori (en trois matches), lui-aussi véritable mobylette du fond de court, et n’a dominé qu’une seule fois (en 7 duels) un Tomas Berdych au jeu très rythmé. Les Nadal, Murray, Federer ou Wawrinka, eux-aussi très forts physiquement, lui donnent relativement moins de soucis, car ils imposent moins ce rythme infernal dans le jeu. Et après deux abandons et un forfait lors de ses cinq matches le menant à la demi-finale, Novak Djokovic n’a pas entamé ses réserves physiques.

L’habitude

Depuis le début de la saison 2011, Novak Djokovic a atteint à 22 reprises les demi-finales en Grand Chelem, sur les 24 tournois disputés (US Open 2016 inclus). C’est dire si le Serbe a l’habitude de gérer émotionnellement et tennistiquement ces moments. A côté, Gaël Monfils va disputer sa deuxième demi-finale en Grand Chelem, huit ans après sa première à Roland-Garros. Pour le Français, qui n’a par ailleurs disputé à Flushing Meadows que son 8e quart de finale dans un tournoi majeur, le déficit d’expérience est flagrant.

Cela pourrait avoir une grande influence sur le déroulement du match, pas à l’avantage de la tête de série N.10. Mais assuré de retrouver le Top 10 mondial pour la première fois depuis l’automne 2001, sans avoir perdu le moindre set depuis le début de la quinzaine new yorkaise, et avec son nouveau service, Gaël Monfils peut-il renverser tous ces éléments, pour faire trébucher un homme qui n’a perdu que cinq matches cette saison ?

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