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Gasquet doit vaincre la malédiction des 8e de finale face à Berdych

Richard Gasquet va tenter d’imiter Jo-Wilfried Tsonga qui s’est qualifié pour les quarts de finale de l’US Open. Pour se hisser parmi le Top 8 à Flushing, le Français va devoir vaincre le Tchèque Tomas Berdych et dépasser une curieuse statistique. Sur ces 19 huitièmes de finale en Grand Chelem, le Biterrois en a remporté… 3.
Article rédigé par franceinfo
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Le joueur français Richard Gasquet

Richard Gasquet est un paradoxe. Le Français va disputer le 20e huitième de finale de Grand Chelem de sa carrière contre Tomas Berdych. C’est souvent à ce stade de la compétition que s’est joué l’issue de son tournoi. A ce carrefour, soit celui-ci prenait une direction historique, soit il se terminait par une déception et ce sentiment impalpable mais bien présent qu’il y avait la place pour faire mieux.  Sur les 19 précédents, il en a remporté... trois. Trois accessions en quart de finale de Grand Chelem, quand il y a eu autant d’occasions… on aurait le droit de parler de gâchis. Car plusieurs fois, les adversaires étaient dans son cordage de raquette (Florian Mayer, Wimbledon 2012, Gaël Monfils, US Open 2010, Robby Ginepri, US Open 2005).

Il y a deux ans déjà, quand il allait se frotter à Milos Raonic à New York, il en parlait. "Cela commence à bien faire ! Ce serait bien d'aller en quart de finale. J'étais très, très proche à Roland-Garros (il avait été éliminé par Stan Wawrinka en 5 manches, ndlr) j'espère que ça va passer ici", avait-il déclaré. "Cela ne me saoule pas du tout qu'on m'en parle. Il y a des trucs plus saoulant que ça. C'est surtout moi qui me mets de la pression par rapport à ça car c'est moi qui suis déçu à chaque fois de m'arrêter (en 8e de finale) ». Cette année-là, avant l’US Open, il affichait un terrible ratio (17 huitièmes/1 succès). Depuis ça va nettement mieux (2/1).

100% de réussite en quarts

Gasquet, un paradoxe donc car s’il a énormément de talent, il peut aussi sombrer face à des adversaires moins bien classés. Tomber contre Murray, Nadal ou Djokovic qu’il a beaucoup croisé en 8e de finale n’a rien d’infamant, mais contre un Florian Mayer, alors 29e mondial lors de ce Wimbledon 2012, c’est autre chose. La pression des 8e sans doute. En revanche, une fois passé cet obstacle, Gasquet se transforme et redevient ce joueur génial, capable de faire chuter les tout meilleurs. En 2007, à 19 ans, lors du premier quart de finale de sa carrière, il domine en cinq sets Andy Roddick, le numéro 3 mondial. Six ans plus tard, à New York, il bat, toujours en cinq sets, David Ferrer, 4e mondial, alors au sommet de son art.

Cet été à Wimbledon, il bataille encore cinq manches contre Stan Wawrinka et triomphe du tout récent vainqueur de Roland-Garros. Bref, pour faire simple et caricaturer le tableau, Gasquet est d’une banalité confondante en 8e, mais injouable en quarts (3 quarts, 3 victoires). Sur ce qu’il a montré lors de cette édition 2015 de l’US Open, un quatrième quart de finale est envisageable. Après sa mise en jambe au 1er tour où il a bénéficié de l’abandon de Thanasi Kokkinakis, il a enclenché la seconde face à Robin Haase avant de délivrer un récital contre Bernard Tomic au 3e tour. Surtout, Gasquet n’a pas eu à puiser dans ses réserves. Habitué qu’on émette des doutes sur sa "caisse", il n’arrive pas fatigué en 8e. "Je suis à 100% pour jouer la deuxième semaine. Je suis frais, sans douleur, je suis vraiment à 100% de mes  possibilités", a-t-il confié.

Berdych n’est plus la terreur du début d’année

L’autre source d’optimisme provient de son adversaire Tomas Berdych. Le Tchèque, numéro 6 mondial, est une valeur sûre du circuit ATP. Rarement gagnant dans les grands rendez-vous – il ne compte que le Master 1000 de Bercy 2005 – mais toujours placé, Berdych peut être redoutable. Ce qu’il était en début 2015 où il avait enchaîné finales (3) et demi-finales (4) lors de ses huit premiers tournois de la saison. Mais depuis, c’est une lente érosion. Huitième de finaliste à Roland et Wimbledon, il a, à chaque fois, été battu par un Français (Tsonga, puis Simon). Il n’a donc pas forcément sauté de joie lorsqu’il a compris qu’il croiserait Gasquet.

Le Français, lui, reste prudent. "C'est l'un des meilleurs mondiaux depuis très longtemps. C'est peut-être le meilleur joueur à n'avoir jamais gagné un Grand Chelem, il n'a pas de point faible et frappe fort des deux côtés", a-t-il déclaré avant leur confrontation. Le bilan entre les deux hommes est équilibré au niveau des confrontations (6/6), mais Gasquet n’a pas oublié son match en demi-finale de Coupe Davis à Roland-Garros l’an dernier. Le Biterrois avait étrillé le Tchèque en trois sets, 6-3, 6-2, 6-3. S’il franchit ce huitième, Gasquet aura droit peut-être à un morceau encore plus gros en quarts en la personne de Roger Federer. Pour le 4/4 ?

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