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Malgré Nadal et Federer, un US Open sans dessus dessous

Cette 40e édition de l’US Open à Flushing Meadows va-t-elle accoucher d’une souris ? Jamais depuis Wimbledon 2002 un tournoi du Grand Chelem n’avait subi une telle hécatombe en première semaine. Pas moins de 17 têtes de série sur 32 sont déjà passées à la trappe et le problème vient du fait que nombre d’entre-elles étaient placés dans la seconde moitié du tableau, ce qui accentue l’effet dévastateur. L’un des finalistes -au moins- constituera une surprise de taille vu son pedigree, quel que soit son nom. Et avec la forme incertaine affichée par Rafael Nadal et Roger Federer, un coup de tonnerre n’est pas à exclure. Comme un triomphe du jeune Shapovalov par exemple.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Denis Shapovalov  (VOLKAN FURUNCU / ANADOLU AGENCY)

On se prenait à rêver avant le tirage au sort du tournoi d’une finale Nadal-Federer, leur première confrontation directe à New York, de l’avènement d’un talent de la nouvelle génération (Zverev et Kyrgios, en vue cet été) ou de la consécration attendue d’un Dimitrov après sa victoire au Masters 1000 de Cincinnati.

Tableau totalement déséquilibré

Mais ce Flushing 2017 n’est décidément pas comme les autres. Même l’édition 2014, lorsque Cilic avait estourbi Nishikori en finale, n’est pas comparable : il y a trois ans, le Croate et le Japonais avaient largement mérité de se retrouver le dernier dimanche puisqu’ils avaient sorti en demi-finales les deux grands favoris, Roger Federer et Novak Djokovic. Cette fois, le finaliste du bas de tableau aura bénéficié d’un parcours plus aisé. Lucas Pouille pourrait ainsi arriver en finale sans avoir affronté un top 10 puisqu’il n’y en a plus dans cette partie basse du tableau.

Cinq top 10 sur neuf ont déjà pris la porte puisque Murray (N.2) avait renoncé juste après le tirage au sort: Alexander Zverev (N.4), Marin Cilic (N.5), Grigor Dimitrov (N.7), Jo-Wilfried Tsonga (N.8), John Isner (N.10).

Sans compter quelques membres éminents du top 30 : Jack Sock (N.13), Nick Kyrgios (N.14), Thomas Berdych (N.15), Gilles Muller (N.19), Albert Ramos (N.20), David Ferrer (N.21), Fabio Fognini (N.22), Karen Khachanov (N.25), Richard Gasquet (N.26) et Pablo Cuevas (N.27). Plus Robin Haase (N.32)

Quatre top 10 et quelques outsiders

Il reste quatre top 10 en lice : Rafael Nadal (N.1), Roger Federer (N.3), Dominic Thiem (N.6) et David Goffin (N.9). Problème : ils sont tous situés dans le haut du tableau et pourraient s’affronter en quarts si la hiérarchie n’est pas bafouée comme depuis le début de la quinzaine (Nadal-Goffin et Federer-Thiem).

Dans ce haut du tableau, il reste aussi quelques outsiders capables de belles performances comme Roberto Bautista Agut (N.11) et Juan Marin Del Potro (N.24), seul vainqueur d’un Majeur encore en lice avec Nadal et Federer. Les anciens champions de l'US Open deviennent d’ailleurs une denrée rare après les forfaits de Stan Wawrinka, sacré en 2016, de Novak Djokovic (2011, 2015), d'Andy Murray (2012) et de Marin Cilic (2014).

Lucas Pouille, meilleur atout tricolore

Sam Querrey (N.17), Mischa Zverev (N.23) ou le discret Kevin Anderson (N.28) peuvent également tirer leur épingle du jeu, davantage a priori que le terrien Pablo Carreno Busta (N.12) que Pouille pourrait retrouver en quarts de finale.

Trois Français abordent la deuxième semaine avec ambition : Gaël Monfils (N.18) sera opposé la nuit prochaine au tombeur de Dimitrov, le jeune russe Andrey Rublev, 53e mondial seulement mais bourré de talent. Alexandre Mannarino (N.30), le meilleur Tricolore de l’été, va défier le puissant Thiem dont on parle peu mais qui est le plus régulier de la new generation. Lucas Pouille, quart de finaliste l’an passé, rencontrera dimanche l’Argentin Diego Schwartzman qui a sorti vendredi Cilic, favori du bas de tableau jusque-là.

L'engouement Shapovalov

Le jeune prodige Denis Shapovalov possède de son côté une vraie cote d’amour de la part du public nord-américain. Sorti des qualifications, le teenager canadien (17 ans) est le plus jeune joueur à atteindre les huitièmes de finale d’un Grand Chelem depuis Marat Safin à Roland-Garros en 1998 ! 

Et comme il est situé dans la bonne moitié de tableau, la plus faible depuis Wimbledon 2002 où il restait en huitièmes de finale les têtes de série 21, 22, 27 et 28, tous les espoirs sont permis pour Shapovalov dont le succès serait une déflagration encore plus incroyable que la victoire de Pete Sampras (19 ans, plus jeune lauréat de l’histoire à Flushing Meadows) en 1990.

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