Open d'Australie 2024 : Jannik Sinner, le caillou dans la chaussure de Novak Djokovic ?
C’est devenu en quelques mois le grain de sable dans la machine Novak Djokovic. À 22 ans, Jannik Sinner n'est peut-être pas le joueur le plus costaud du circuit masculin, mais peu de choses l'impressionnent en retour. Pas même le numéro 1 mondial.
Excellent depuis le début de l'Open d'Australie, il surfe sur une belle dynamique amorcée en 2023. Vainqueur du Serbe en phase de poules des Masters puis en Coupe Davis, après 19 tentatives infructueuses, il est même devenu le seul joueur à battre le numéro 1 mondial entre Wimbledon et la fin d'année 2023.
À l’aube d’une nouvelle confrontation entre les deux joueurs, en demi-finale de l’Open d’Australie, vendredi 26 janvier, il n’est donc pas si osé de miser sur le natif de San Candido. Il s’avance même comme le joueur le plus à même de battre celui qui s’est déjà imposé à 10 reprises à Melbourne.
Service, puissance de frappe... Des progrès dans tous les secteurs du jeu
Un statut acquis ces derniers mois, résultant de la progression de l’Italien dans "tous les secteurs de jeu", explique Arnaud Clément, consultant franceinfo: sport. Du service, à la puissance de frappe, le protégé de Darren Cahill n’a négligé aucun aspect. "L'année dernière, nous avons vraiment mis l'accent sur l'entraînement. Nous en avons fait beaucoup durant les tournois et nous avons aussi décidé de ne pas en jouer certains pour privilégier les plages de travail, pour améliorer le physique", détaillait le numéro 4 mondial en amont de l’Open d’Australie.
Une stratégie payante. D’un naturel offensif, Jannik Sinner possède aujourd'hui un jeu capable de mettre en échec le numéro un mondial. "C’est quelqu’un qui peut venir au filet, ce qui est très important contre un joueur qui se déplace et qui défend aussi bien que Djokovic, analyse Arnaud Clément, il est aussi capable de très bien servir, de mettre des aces à Djokovic et d’avoir une bonne deuxième balle où il vient se protéger. C’est important quand on est face au meilleur retourneur du monde", poursuit l’ex numéro 10 mondial.
Un mental renforcé
Mentalement, l’Italien est aussi plus fort. Capable de perdre son quart de finale à Wimbledon, en 2022, contre "Nole" alors qu’il menait deux sets à zéro, c’est en gérant parfaitement ses émotions dans les moments cruciaux qu’il est venu à bout de Djokovic aux Masters 2023. Le Serbe, le reconnaissait lui-même à l’issue du match : "Je crois que la grande différence s'est faite sur les points importants. Il y est allé, il a été beaucoup plus courageux […]. Il a joué un match fantastique, c'est ce que je lui ai dit au filet à la fin. Dans les moments importants, il a joué son meilleur tennis et méritait donc de gagner".
"Sur la deuxième partie de saison, j'étais fort mentalement. Quand ça ne tournait pas à mon avantage, je ne me plaignais pas. Ce sont des petits détails qui font la différence", avouait de son côté l’Italien. Une gestion interne et une approche apaisée des matchs à enjeux qui expliquent aussi la capacité du Transalpin à battre Nole. "Contrairement à beaucoup de joueurs qui ont un petit handicap mental au moment d’affronter Djokovic en Grand Chelem, Sinner est capable de tenir, analyse Arnaud Clément. Il a en plus l’avantage de l’avoir déjà battu, de savoir ce qui marche contre lui".
Étincelant depuis le début du tournoi avec aucun set concédé, contre trois pour son adversaire, l’Italien semble avoir tous les feux au vert... ou presque. Car Novak Djokovic, qui a remporté toutes ses demi-finales à Melbourne, n’a jamais perdu contre Jannik Sinner dans un match au meilleur des cinq manches.
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