Pourquoi Flushing Meadows est incomparable
Le Majeur haut de gamme
Hormis l’anomalie Bjorn Borg (quatre fois finaliste de l’US Open dont trois fois à New York), Flushing Meadows a vu s’imposer tous les meilleurs depuis 1978, date de la première édition disputée dans le Queens. Tous les cadors y ont triomphé et seuls Juan Martin Del Potro (4e en 2010) et Andy Murray (2e à plusieurs reprises depuis 2009) n’ont pas (encore ?) été au sommet du tennis mondial. Hormis l’Argentin, malheureusement souvent blessé, et Andy Roddick, uniquement sacré chez lui (en 2003), tous les lauréats de Flushing comptent (au moins) un titre du Grand Chelem supplémentaire, de Patrick Rafter, Marat Safin, Lleyton Hewitt et Andy Murray (deux Majeurs chacun) à Roger Federer (18).
De nombreux vainqueurs à Big Apple ont également triomphé ailleurs : Connors, McEnroe, Lendl, Wilander, Becker, Sampras, Edberg, Agassi, Federer, Nadal et Djokovic étant les plus illustres. Comme on dit, ça en jette ! A titre de comparaison, certains joueurs victorieux à Melbourne (Brian Teacher, Johan Kriek, Petr Korda, Thomas Johansson), à Roland-Garros (Andres Gomez, Thomas Muster, Albert Costa, Gaston Gaudio...etc) ou même à Wimbledon (Pat cash, Michael Stich, Richard Krajicek, Goran Ivanisevic), n’ont remporté "que" ce Grand Chelem-là. A noter que McEnroe, Sampras, Safin, Hewitt, Rafter, Roddick, Del Potro et Murray ont enlevé leur premier grand titre à l’US Open.
Une atmosphère exceptionnelle
Avec près de 23 000 places, le stade Arthur-Ashe est le joyau de Flushing. Depuis 1997, il a remplacé l’ancien Central Louis-Armstrong qui ne compte plus que 10 000 places contre 18 000 entre 1978 et 1997. Les sessions nocturnes disputées dans cette enceinte ont fait la légende du tournoi, de Connors à Agassi en passant par McEnroe et Sampras pour ne parler que des Américains. Car si les fans locaux sont bruyants et exubérants (rien à voir avec Wimbledon) lorsqu’ils poussent leurs ouailles, ils peuvent aussi apprécier les stars étrangères. Nadal y est très apprécié pour sa rage de vaincre et Federer pour la pureté de son jeu. Les Français ne sont pas en reste : Noah et Leconte étaient très appréciés pour leur côté spectaculaire dans les années 80, comme Tsonga, Gasquet ou Monfils aujourd’hui. Flushing aime autant ceux qui font le show, qui dégagent une personnalité, que les attaquants classiques qui récitent leurs gammes (Edberg, Sampras, Federer).
Les deux plus grandes stars de l’histoire du tournoi sont sans conteste Jimmy Connors et John McEnroe. Le premier, Yankee typique, n’avait pas son pareil pour enflammer le stade, tandis que le génie et les colères du New-Yorkais fascinaient les fans. Leurs duels face à Borg, à l’âge d’or du tennis, sont passés à la postérité. Davantage que les oppositions entre Pete Sampras et Andre Agassi, toutes gagnées par le Californien (dont l’inoubliable quart de finale 2001 remporté 6-7, 7-6, 7-6, 7-6 sans qu’aucun des deux hommes n’ait perdu son service : une standing ovation avait salué les deux stars avant le tie break du quatrième set). Davantage aussi que les combats titanesques entre Nadal et Djokovic (trois finales entre 2010 et 2013, deux gagnées par l’Espagnol mais la plus belle par le Serbe, en 2011, au terme d’un match hallucinant d’intensité). Un regret : Flushing est le seul Majeur où Federer et Nadal ne se sont jamais affrontés.
Une surface idéale
Bien que plutôt rapide, la surface utilisée à l’US Open permet à tous les types de jeu de s’exprimer. Le decoturf facilite bien sûr les velléités des purs attaquants (McEnroe, Edberg, Rafter, Sampras voire Federer) mais il favorise également les attaquants de fond de court comme Lendl, Agassi ou Nadal, ou les adeptes de la contre-attaque au coup d’œil aiguisé tels que Connors, Hewitt, Murray ou Djokovic, (au moins) demi-finaliste à Flushing depuis 2007.
Les joueurs puissants et (ou) dotés d’un gros service (Safin, Roddick, Del Potro) peuvent également se régaler sur cette surface dure moins spécifique que le gazon ou la terre battue. Côté Français, des styles différents ont brillé à New York, de Noah à Gasquet en passant par Leconte, Pioline, Clément ou Escudé. En abandonnant l’herbe de Forest Hill pour le (faux) ciment de Flushing –avec une transition de trois éditions sur terre entre 1975 et 1977-, l’US Open a pris la meilleure décision.
Un tie break au cinquième set
En instaurant en 1970 le jeu décisif dans la cinquième manche, au cas où les deux joueurs en sont à 6 partout, l’US Open a innové. Aucun des trois autres Majeurs ne lui a malheureusement emboîté le pas, restant sur le mode "deux jeux d’écart". Bien sûr, le combat gigantesque disputé sur trois jours entre John Isner et Nicolas Mahut à Wimbledon en 2010 (victoire de l’Américain 6-4, 3-6, 6-7, 7-6, 70-68 après 8h11 de jeu), entré dans l’histoire de la petite balle jaune, n’aurait pas pu voir le jour à New York. Mais Flushing a eu tellement d’occasions de vibrer grâce à ce tie break de la dernière manche... Le duel entre McEnroe et Connors en demi-finale de l’édition 1980 demeure dans toutes les mémoires (victoire de Big Mac contre son rival) comme le match opposant Lendl à Cash en 1984. Lors de cette demi-finale disputée lors d’un Super Saturday mémorable (McEnroe avait battu Connors en cinq manches après la finale dames enlevée par Navratilova face à Evert en trois sets), le Tchécoslovaque était venu à bout du jeune Australien non sans avoir écarté une balle de match d’un lob exceptionnel.
Personne n’a oublié le superbe quart entre Edberg et Chang gagné par le Suédois sur le fil en 1992, ni le Sampras-Corretja de 1996 lorsque l’Américain avait vomi sur le court avant de s’imposer grâce à un ace sur deuxième balle et une double faute de l’Espagnol). Mais le plus mythique est évidemment le huitième de finale remporté au bout du suspense par Jimmy Connors face à Aaron Krickstein en 1991 dans une arène bouillante. "C’est ça qu’ils veulent", avait crié Jimbo en s’adressant à la caméra après un point sublime où il avait ramené toutes les attaques adverses. Le seul qui ne doit pas aimer ce jeu décisif du cinquième acte, c’est James Blake. A trois reprises, l’Américain s’est incliné dans cet exercice (2005 contre Agassi, 2007 face à Haas, 2013 contre Karlovic !.
Un tournoi très bien placé
Flushing Meadows fleure bon la rentrée des classes. Idéalement situé à la sortie de l’été, le tournoi new-yorkais s’avère assez souvent décisif dans la course au trône. La fin de saison arrive deux mois après alors que huit mois de compétition ont déjà été disputés. Il n’est donc pas étonnant de voir des retournements de situation à moins qu’il ne s’agisse de confirmer une tendance. En 1978, Jimmy Connors a maté Bjorn Borg pour conforter sa place de leader du tennis mondial pour la dernière fois. En 1985, Ivan Lendl a dépossédé John McEnroe de son sceptre en le battant en finale sans coup férir. En 1988, Mats Wilander s’est imposé en cinq manches contre Lendl pour ravir au Tchèque la première place sur le podium. En 1991, Stefan Edberg a réglé son compte à Jim Courier qui le menaçait au classement ATP.
En 1995, Pete Sampras a montré à Andre Agassi qu’il était bien le meilleur en le dominant en quatre sets. En 2001, Hewitt y a remporté son premier Majeur, ce qui lui a permis de terminer devant Kuerten et Agassi. En 2003, Andy Roddick a profité de son succès sur Ferrero pour prendre de précieux points qui lui permettront de finir devant Federer en fin de saison. Et en 2013, Rafael Nadal a définitivement fait basculer les choses en sa faveur en prenant le meilleur sur Novak Djokovic même s’il a dû attendre quelques semaines après pour s’asseoir de nouveau sur le trône. Cette saison, Djokovic reste le mieux placé mais Federer pourrait bien lui damer le pion en cas de succès à New York. Le Suisse, cinq fois numéro 1 en fin de saison, vise toujours le record de Sampras, six fois de suite premier du classement ATP entre 1993 et 1998.
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