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US Open 2021 : la jeunesse balaie la hiérarchie chez les femmes, le regain Monfils, Djokovic devra attendre… Ce qu’il faut retenir de cette édition

Ces deux dernières semaines à Flushing Meadows, deux nouvelles étoiles ont émergé dans le tableau féminin, tandis que Daniil Medvedev a renversé une montagne nommée Djokovic.

France Télévisions - Rédaction Sport
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La Britannique Emma Raducanu, vainqueure à 18 ans de l'US Open de tennis, samedi 11 septembre 2021. (TIMOTHY A. CLARY / AFP)

À peine les projecteurs du stade Arthur-Ashe se sont-ils éteints, dans la nuit de dimanche à lundi, que déjà l’heure du bilan de cette édition 2021 de l’US Open pointe le bout de son nez. Et cette quinzaine américaine restera dans les annales à plus d’un titre.

D’abord pour avoir consacré une, enfin deux, futures stars du circuit féminin, Emma Raducanu et Leylah Fernandez, qu’absolument personne ne voyait s’affronter samedi en finale du tournoi new-yorkais. Ensuite, pour avoir été le témoin de la performance extraordinaire de Daniil Medvedev, vainqueur de son premier Grand Chelem face à l'ogre Novak Djokovic.

Medvedev ne pouvait rêver mieux

Le Russe l’a fait. Déjouant tous les pronostics, inversant le cours d’une histoire qui voyait déjà Novak Djokovic soulever son 21e Grand Chelem - un record - et remporter tous les majeurs de la saison après l’Open d’Australie, Roland-Garros et Wimbledon, Daniil Medvedev a joué, la nuit dernière, le rôle de climatiseur. Tactiquement brillant, physiquement au point, le numéro deux mondial a pris une double revanche à New York.

La première concerne un succès à l’US Open, lui qui s’était incliné en finale en 2019 face à Rafael Nadal. La deuxième s’inscrit, elle, dans son mano à mano avec le Serbe : battu en finale de l’Open d’Australie en début d’année, le Moscovite de 25 ans lui a rendu la pareille - au pire des moments pour le “Djoker”, qui avait l’occasion d’entrer un peu plus dans le panthéon du tennis.

Étiqueté dans cette fameuse “next gen” avec, entre autres, Alexander Zverev et Stefanos Tsitsipas, Medvedev est devenu le deuxième de cette belle tribu (après Dominic Thiem en 2020) à remporter un tournoi du Grand Chelem, en faisant chuter, de surcroît, le numéro un mondial, membre du “Big Three” avec Roger Federer et Rafael Nadal. S’il est prématuré de parler de passage de témoin, toujours est-il que la performance réalisée par le Russe sur cette quinzaine mérite d’être évaluée à sa juste valeur : sensationnelle.

Raducanu et Fernandez, promesses d'avenir 

Emma Raducanu et Leylah Fernandez ont fait souffler un vent de fraîcheur, de folie aussi, sur le tableau féminin. Alors que la reine Serena Williams a dû déclarer forfait avant le tournoi - car pas suffisamment remise d'une blessure à l'adducteur droit - les têtes de série sont tombées comme des mouches à Flushing Meadows, notamment deux d’entre elles et pas des moindres : la numéro un mondiale Ashleigh Barty et la numéro trois, Naomi Osaka.

Éliminées dès le troisième tour - la Japonaise subissant la loi de la jeune (19 ans) Canadienne - celles qui sont censées être les patronnes du circuit ont rapidement laissé le lead à Aryna Sabalenka (tête de série numéro deux). Mais la Biélorusse n’a pas non plus réussi à stopper Fernandez en demi-finales.

Rescapée des qualifications - on ne cessera de le rappeler - c’est bien la Britannique Raducanu qui a soulevé le trophée pour devenir la première joueuse de tennis à survivre à trois semaines de compétition, à seulement 18 ans. La finale prodigieuse d’intensité entre les deux jeunes femmes dans cet US Open 2021 laissera la trace d’une promesse d’avenir. Même si elles ont d’ores et déjà écrit un bout de leur histoire au présent aux États-Unis.

Alcaraz prend date

Il n’y a pas que chez les femmes que des pépites ont éclos au grand jour. Dans le tableau masculin, il y en a un qui a pris toute la lumière lors du Grand Chelem new-yorkais : un certain Carlos Alcaraz. Alors certes, l’Espagnol de 18 ans avait montré les prémices de son immense talent à Roland-Garros en se qualifiant, après avoir survécu aux qualifications, pour le troisième tour, et devenant ainsi le plus jeune joueur à atteindre ce stade depuis Andreï Medvedev en 1992.

À New-York, le natif d’El Palmar en Murcie a passé deux tours supplémentaires pour s’arrêter en quarts, après abandon dans le deuxième set, face à Félix Auger-Aliassime. Surtout, on retiendra sa performance retentissante face à Stefanos Tsitsipas, numéro trois mondial, au troisième tour.

Quand le Grec se faisait conspuer pour ses pauses à répétition en arguant du respect du règlement en début de Majeur, Alcaraz jouait sans complexe et voyait l’étiquette de “successeur de Nadal” prendre de l’épaisseur sur son front. Si elle est encore un peu prématurée, toujours est-il que l’Espagnol a lui aussi écrit une page de son sport en étant le plus jeune joueur à battre un membre du top 3 depuis Michael Chang, en 1989.

Monfils s'est relancé, les Bleus en berne

Il était le seul rescapé tricolore au troisième tour de l’US Open cette année. À Flushing Meadows, Gaël Monfils a confirmé son retour à un niveau correct en Grand Chelem, bien lancé par ses belles sorties lors du Masters de Cincinnati en août, où il a franchi le cap symbolique des 500 victoires sur le circuit ATP.

“La Monf”, encore 20e mondial à la faveur du gel du classement ATP l’an dernier, semble loin de cette année 2020 cauchemar qui l’a vu enchaîner les défaites. Le joueur français n’a pas démérité face à l’Italien Jannik Sinner et est tombé les armes à la main, en cinq sets, pour sa première participation à un troisième tour d’un tournoi majeur depuis l’Open d’Australie en 2020 (4e tour).

Il n’en reste pas moins qu’il demeure la seule note positive dans le clan français, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Car cette édition a été marqué par un triste record. Pour la première saison depuis 1890, aucun joueur tricolore (hommes et femmes confondus) ne s'est qualifié pour les 8es de finale d'un tournoi du Grand Chelem. 

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