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US Open 2022 : Carlos Alcaraz, l'adoubement d'un guerrier

Un an après s'être révélé au monde lors de l'US Open 2021, Carlos Alcaraz a confirmé toutes les promesses entrevues. Vainqueur dimanche de Casper Ruud en finale, il devient le nouveau numéro 1 mondial, le plus jeune de l'histoire.

Article rédigé par Julien Lamotte, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Carlos Alacaraz genou à terre lors de sa demi-finale contre Francis Tiafoe à l'US Open, le 9 septembre 2022 à New York.  (KENA BETANCUR / AFP)

Si l'amour dure trois ans, la mue, elle, n'aura duré qu'une année. En tout cas pour Carlos Alcaraz. De révélation de l'US Open la saison passée, l'Espagnol en est désormais devenu le patron. Un patron qui ne compte pas ses heures, en témoignent ses trois derniers matchs arrachés à chaque fois au terme de combats homériques. Mais un patron tout de même. Les boss habituels - est-il besoin de les citer ? - ne sont plus là pour contester son accession. Casper Ruud n'est pas un subalterne dans la hiérarchie, loin de là, mais il n'a pas pu, dimanche 11 septembre en finale, empêcher le sacre de Carlos Ier

A l'heure où le monde pleure la disparition d'une tête couronnée, celui du tennis célèbre l'avènement d'un nouveau roi. Après la dynastie, presque la tyrannie, du trio Federer-Nadal-Djokovic, la régence Medvedev, Carlos Alcaraz peut en effet débuter un long règne en cas de victoire contre le Norvégien. L'avènement, vu le talent du prétendant, était attendu. Mais il s'est sans doute produit plus vite que prévu. "Je repense au jeune garçon qui rêvait à ce moment il y a dix ans", s'émerveillait ainsi le vainqueur de Francis Tiafoe après sa demi-finale. 

Retour en arrière : il y a tout juste un an, un jeune espoir du tennis renversait tout sur son passage à New York. Le grand public découvrait un jeune homme de 18 ans aux lèvres aussi charnues que son coup droit. Dans le bruit et la fureur de Flushing, le Murcien se frayait un chemin jusqu'aux quarts de finale, après avoir notamment disposé de Stefanos Tsitsipas. Et là, évidemment, rien ne pouvait empêcher les comparaisons avec un certain Rafael Nadal de pousser comme des champignons. Même pays, même puissance, même couverture de terrain...

On ne saura jamais à quel point cette filiation a fragilisé ou transcendé Alcaraz. Toujours est-il qu'au tour suivant, contre Auger-Aliassime, la machine s'est grippée. Adducteurs en compote, abandon au bout d'un set et demi, fin du conte de fées. "Franchement, c’est super dur de terminer ce magnifique tournoi comme ça", soufflait Alcaraz après son jet de l'éponge. 

"New York, New York"

Mais Alcaraz s'est vite échappé de cette prison, fût-elle dorée. Il s'est précipité dans les salles de muscu, bossé son endurance pour éviter de connaître à nouveau pareille déconvenue et, très vite, il s'est remis en selle pour battre le fer tant qu'il était chaud. Finaliste à Indian Wells contre le mentor Nadal, il s'adjuge son premier Masters 1000 deux semaines plus tard à Miami aux dépens d'un certain... Casper Ruud. La comète est (re)lancée et elle frappe de nouveau à Madrid, sur terre battue, au point d'en faire un outsider plus que crédible pour Roland-Garros. Mais la porte d'Auteuil s'est refermée brutalement sur les doigts du gamin, en quarts de finale, face à Alexander Zverev. 

Après s'être pris les pieds dans le tapis vert de Wimbledon, défait en huitièmes contre Jannik Sinner, Alcaraz était attendu pour son retour sur les terres de ses premiers exploits en Grand Chelem. Et cette fois, il avançait sans masque. D'autant que derrière une modestie toute "nadalienne", l'actuel numéro 4 mondial n'a jamais caché ses ambitions : "Je peux gagner un Grand Chelem cette année. Et je n'ai pas peur de le dire", confiait-il en avril au quotidien sportif espagnol Marca [article en anglais]

Sans Djokovic, avec Nadal et Medvedev sortis rapidement, le protégé de Juan Carlos Ferrero a assumé son statut. Contre vents et marées. Par trois fois, il a réussi à se sortir de matchs dantesques en quatre ou cinq manches pour accéder à sa première finale de Majeur. "Enfin" diront certains, "déjà" diront d'autres. Mais tous seront unanimes pour affirmer que ce n'est sûrement pas la dernière. Car, comme le chante Franck Sinatra dans New York New York : "If I can make it there, I will make it anywhere". S'il peut le faire ici, il pourra le faire n'importe où...

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