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US Open: Gaël Monfils laisse Matteo Berrettini aller en demi-finales

Après avoir eu le match en main en début de rencontre, puis avoir disparu avant de revenir dans le jeu pour disputer un 5e set, Gaël Monfils (N.13) s'est incliné 3-6, 6-3, 6-2, 2-6, 7-6 (7/5) en 3h57 contre Matteo Berrettini (N.24) en quarts de finale de l'US Open. L'Italien de 23 ans, qui disputait le premier quart de finale de sa carrière, poursuit sa belle quinzaine new yorkaise et devient le 2e Italien à atteindre le dernier carré à Flushing Meadows. Le Français de 33 ans rate une superbe occasion de disputer une 3e demi-finale en Grand Chelem dans sa carrière.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

A 33 ans, Gaël Monfils a de l'expérience à revendre. Cela fait quatorze ans qu'il écume le circuit principal. Ce n'est pas un hasard s'il disputait ce mercredi son 9e quart de finale en Grand Chelem. Ce n'est pas non plus un hasard s'il n'a franchi ce cap qu'à deux reprises dans sa carrière. Car ses sautes de concentration, d'investissement, sont aussi légendaires que son jeu de défense.

Après avoir copieusement dominé Matteo Berrettini dans la première manche (6-3) en faisant montre une nouvelle fois d'une belle maîtrise, il a encore dérapé tout seul. Comme cela lui est si souvent arrivé dans sa carrière. A 2-0 pour lui dans la 2e manche après n'avoir perdu que deux points dans ces deux premiers jeux, il se procurait une balle pour mener 3-0, et obtenir un deuxième break. En vain. Pas de break pour lui mais au contraire un break contre lui juste après pour voir les deux hommes dos à dos (2-2).

Coupure de courant pour Monfils

Ce manque de réalisme donnait des ailes au Transalpin, qui jouait enfin son jeu de manière plus agressive. Face au 13e mondial devenu passif, et visiblement sans réaction, le 25e mondial prenait les choses en mains. Après une interruption à (3-3) dont profitait Berrettini pour changer chaussettes et chaussures, l'Italien prenait le large: un break pour mener (5-3), un jeu blanc et un dernier ace pour rafler la 2e manche (6-3), voilà comment le match était totalement relancé. 

Avec son physique impressionnant, et un engagement à la hauteur de ses tours précédents, Berrettini posait la main sur le match. Un break décroché pour mener (2-1), une balle de break sauvée au 6e jeu par un enchaînement de trois gros services dont deux aces et rester devant (4-2), et le toit pouvait être fermé pour éviter que la pluie inonde le terrain. Nouvelle petite interruption. Mais toujours pas de lumière rallumée chez le Français, en manque de hargne, d'intensité, d'intention. La 3e manche allait dans l'escarcelle du Transalpin (6-2), désormais seul maître à bord.

L'étincelle rallume l'espoir

A ce moment-là du match, deux statistiques illustraient cet écart: 14 aces pour l'Italien (4 pour le Français), et 9 double fautes pour le Frenchie (contre 4). Pourtant, une petite étincelle se faisait jour au début du 4e set: deux jeux de service pris facilement, et quatre balles de break obtenues pour mener (3-1), mais à chaque fois, le 25e mondial a su retrouver les bons coups pour ne pas lâcher prise. A la 5e, après deux énormes bras de fer en fond de court, Monfils prenait enfin le service de son rival pour mener (3-1), et reprendre le fil de sa partie, abandonné au début du 2e set. Après une balle de break sauvée au jeu suivant pour le mettre en poche sur un ace (4-1), "la Monf" s'accrochait à toute l'énergie qui lui restait, mettant les mains sur les genoux pour récupérer après chaque échange. Après 2h42 de jeu, il menait 5-2, et concluait (6-3) sur un service gagnant.

Comme souvent dans sa carrière, le trentenaire avait refait surface. Et il disputait pour la 33e fois un 5e set, contre seulement 3 à son adversaire, qui pointait au 103e mondial en mai 2018. C'est ce dernier qui le débutait le mieux en réalisant un break d'entrée (2-0), aussitôt abandonné (2-1). Les deux hommes poursuivaient leur bras de fer, sauf qu'un jeu catastrophique au service offrait le break blanc à Matteo Berrettini (4-2). 

Le retour inattendu

Après 3h24 de jeu, l'Italien servait pour le match à (5-3). La pression, la peur de perdre ? Evidemment, lorsqu'il sortait cette volée après être monté au filet derrière son service à (30-15), ou qu'il commettait une double faute très poussive (122km/h pour la 2de balle dans le filet) sur sa première balle de match. Du coup, Gaël Monfils sortait le coup droit laser pour s'offrir une balle de break, qu'il transformait sur une faute adverse. A (5-4), tout était de nouveau possible. Et l'impossible se réalisait, avec cette égalisation à (5-5). Le Français menait même (0-30) sur l'engagement adverse, sans parvenir à enchaîner un quatrième jeu de suite.

Pour faire comme sa compagne Elina Svitolina, demi-finaliste demain contre Serena Williams et présente dans son box, le joueur tricolore devait encore gérer la pression. Son énorme double faute (la 13e de la rencontre) offrait une deuxième balle de match à son adversaire. Mais la 1re balle était de retour pour l'effacer. Et au moment d'égaliser à (6-6), c'est lui qui commettait une nouvelle terrible double faute, avant d'en enchaîner une autre. Pour une 3e balle de match, encore une fois effacée au prix d'un énorme échange. Et finalement, le match se jouait sur un jeu décisif.

Une 16e double faute du Français offrait un mini-break au Transalpin (2-1). Le hawk-eye demandé lui donnait un 4e point (4-1). Et une deuxième double faute de Monfils agrandissait la marge (5-2), réduite à presque néant (5-4). C'est au filet que Berrettini venait chercher une nouvelle balle de match, sa 4e. Ecartée par un ace. Mais la 5e était la bonne. Son bras ne tremblait pas, assénant une première balle terrible. Après 3h57 de combat, Matteo Berrettini devenait le 4e Italien à atteindre les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem dans l'ère Open.

En ayant ce trou d'air au début du 2e set, en ayant trop d'inconstances, en commettant trop de double fautes surtout en toute fin de rencontre, Gaël Monfils a raté une occasion en or de poursuivre son chemin. Son expérience, il ne l'a pas mise à profit au moment décisif.

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