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Berdych retrouvera Nadal en finale

Tomas Berdych a nettement dominé Novak Djokovic ce vendredi en demi-finale de Wimbledon : 6-3, 7-6 (11/9), 6-3. Le Tchèque accède à la première finale de Grand Chelem de sa carrière. Il y retrouvera Rafael Nadal (N.2), un homme avec qui il a eu des problèmes relationnels par le passé. L'Espagnol a mis fin au rêve d'une nation en battant le Britannique Andy Murray (N.4) 6-4, 7-6 (8/6), 6-4.
Article rédigé par franceinfo
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Le tableau masculin de Wimbledon

Djokovic "trop attentiste"

Novak Djokovic possédait la chance unique d’accéder à une nouvelle finale de Grand Chelem, sa première depuis sa victoire à l’Open d’Australie en janvier 2008. Malheureusement pour lui, le « Joker » est tombé sur un Tomas Berdych des grands jours, surfant sur la confiance acquise avec sa première demi-finale à Roland-Garros en juin dernier. Il s’est imposé en trois sets 6-3, 7-6 (11/9), 6-3 et devient le premier tchèque à disputer la finale de Wimbledon depuis Ivan Lendl, il y a 23 ans.

"Gagner en trois sets contre Djokovic, qui est un grand joueur, c'est magnifique, c'est difficile à décrire. Pour tous les enfants qui tapent la balle pour la première fois, être en finale d'un Grand Chelem, c'est un rêve, et si c'est à Wimbledon, c'est encore mieux", a fait part Berdych à l’issue de la rencontre.

Moins crispé que son adversaire dans la première manche, le Tchèque est parvenu à breaker à 2-3 pour ne plus être repris. Fort d’une première balle très performante, bien que pas toujours très régulière, le géant tchèque (1m96) a confirmé sa performance des quarts de finale contre Roger Federer, sextuple vainqueur du tournoi, pour maîtriser le Serbe : 6-3.
Au pied du mur, le Serbe allait attaquer la deuxième manche avec la nette volonté de faire la différence, se procurant même une balle de break. Mais Berdych ne lâchait rien et les deux hommes se maîtrisaient jusqu’à un jeu décisif à couteaux tirés. Plus régulier sur les points chauds le Tchèque prenait un avantage décisif en s’imposant 7-6 (11-9).
La dernière manche tourna nettement à l’avantage de Berdych, son adversaire, rendant les armes mentalement.

"Je ne méritais pas de gagner, c'est aussi simple que ça, a concédé le Serbe. J'ai été trop attentiste. J'attendais ses fautes, c'était une erreur. J'ai commis quelques double-fautes dans les moments importants, j'ai manqué de réussite sur certains points, mais je n'ai surtout jamais réussi à trouver le même rythme que lors de mes derniers matches."

Nadal est "un des plus grands joueurs de tous les temps"

Dans l'autre demi-finale, c'est tout un royaume qui croyait en la qualification. En demi-finale pour la deuxième année de suite sur le gazon londonien, Andy Murray a fait frémir le public, mais a fini par s'incliner, comme souvent, contre Rafael Nadal. Après 2h22 de match, et après avoir été mené 4-2 dans le 3e set, l'Ibère s'impose 6-4, 7-6 (8/6), 6-4 pour retourner en finale. Forfait l'an dernier, le N.1 mondial retrouve donc son niveau habituel, lui qui restait sur deux finales plus une victoire lors de ses dernières participations à Wimbledon.

"Je n'ai pas fait un mauvais match du tout, fait part Andy Murray. "Je n'ai pas bien retourné, mais pour le reste mon jeu était plutôt bon. Son service est plus dur à retourner qu'on ne le pense souvent. Il est très slicé et très lourd. Je me suis mis parfois en bonne position, mais je n'ai pas pu en profiter. Il a été excellent. Il est très en confiance. C'est un des plus grands joueurs de tous les temps, celui que je préfère regarder jouer. Il sera favori en finale.

Dans un premier set au cordeau, le Majorquin, numéro 1 mondial mais tête de série numéro 2, parvenait à s’emparer de la mise en jeu adverse sur sa seule occasion du set à 4-4. Un coup de massue terrible devant un public du All England médusé. L’Ecossais ne s’en relevait pas et concédait la première manche 6-4. L’Espagnol, que de nombreux observateurs voyaient quitter le tournoi prématurément après avoir affiché un niveau de jeu très moyen lors des premiers tours, notamment contre le Hollandais Robin Haase, parvenait à trouver les zones qui faisaient mal grâce à son coup droit « lasso ».

Dans le deuxième set, Andy Murray devant son public accentuait la pression sur son adversaire et obtenait deux balles de break à 15-40. Mais l’Espagnol très fort mentalement parvenait à contenir les assauts adverses. Les deux hommes se neutralisaient jusqu’à la fin du set et un tie-break haletant. Comme souvent dans les moments critiques, c’était le numéro 1 mondial qui s’en sortait le mieux et raflait la manche : 7-6.

Est-ce la débauche d’énergie nécessaire pour arracher le deuxième set ou une légère saute de concentration ? Le fait est que l’Espagnol, vainqueur de l’édition 2008 du tournoi, concédait sa première mise en jeu sur un jeu blanc. Mais à 2-4, l'Ibère se réveillait pour revenir dans le set et ravir par deux fois le service adverse : 6-4.
 "C'est une des plus belles victoires de ma carrière, a indiqué l'Espagnol. J'ai bien  servi et j'ai de très bonnes sensations en coup droit. Quand j'ai eu mes  chances, je les ai saisies, c'est ce qu'il y eu de plus important dans ce match.  Andy est un grand joueur. Ce sont toujours des matches très durs contre lui. Il a un bon service et il bouge très bien. Il semble être toujours là où on veut envoyer la balle. Ca s'est joué sur de petites choses. Je n'ai eu aucun problème de genou depuis trois matches, mais ça peut revenir. Berdych a fait un tournoi  superbe. Il a un gros service, de grands coups à plat du fond du court, ce sera  très dur. Jouer quatre finales de suite, c'est plus que je ne pouvais  imaginer."

Rafael Nadal est donc au comble du bonheur, en ayant la possibilité de récupérer un titre qu'il avait cédé l'an dernier sans jouer à Roger Federer, après lui avoir déjà subtilisé Roland-Garros en 2010. Qui plus est, le Majorquin peut prendre le large au classement ATP sur son premier poursuivant, Novak Djokovic, en battant un Tomas Berdych avec lequel il avait eu quelques tensions après une défaite, chez lui, à Madrid, en 2006. Mais depuis, les deux hommes se sont croisés à cinq reprises, pour autant de victoires de l'Ibère sans perdre une seule manche, que ce soir sur dur, sur terre-battue ou sur gazon (quarts de finale de Wimbledon 2007).

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