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Djokovic reverdit aux dépens de Federer

Novak Djokovic a remporté son second Wimbledon après 2011 en venant à bout de Roger Federer en quatre manches (6-7(7), 6-4, 7-6(4), 5-7, 6-4) au terme d’un superbe combat de près de 5 heures. Le Serbe s’adjuge son 7e titre en Grand Chelem à sa 14e finale tandis que le septuple vainqueur s’incline pour la seconde fois à ce niveau après sa défaite contre Rafael Nadal en 2008. Djokovic, battu en finale l’an dernier par Andy Murray, en profite pour ravir à l’Espagnol la place de numéro 1 mondial. Avec 7 Majeurs, il rejoint John McEnroe et Mats Wilander.
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Novak Djokovic remporte Wimbledon pour la 2e fois (GLYN KIRK / AFP)

Roger Federer a pourtant tout tenté. Sauvant pas moins de 11 balles de break sur 15 tout au long du match, le Suisse a quand même fini par s'incliner au forceps contre un Novak Djokovic très fort mentalement dans les moments clefs. Le Serbe, qui a gagné 186 points au total (contre 180), a fini par terrasser le roi du gazon des années 2000 malgré un pourcentage de 1ères balles moindre (62 à 69) et un nombre de points gagnants moins élevé (68 à 75).

Federer prend les devants​

Le premier set était exceptionnel d’intensité et de niveau de jeu. Les deux joueurs ne prenaient pas le temps d’un round d’observation mais se livraient une splendide bataille chacun dans son style. A Federer l’attaque classique, à Djokovic la prise de contrôle du terrain. Le Serbe, qui avait l’avantage de faire la course en tête, ratait deux coups faciles à 5-4 qui auraient pu lui permettre de ravir la manche. Federer sauvait ensuite deux balles de set dans le jeu décisif, l’une sur un coup droit profond, l’autre sur un ace, avant de s’imposer 9 points à 7 sans coup férir. Un petit hold-up mais la nervosité de Djokovic l’avait trahi (7-6 en 50 minutes).

Vexé, le numéro 2 mondial se procurait la première balle de break du match dès l’entame du deuxième acte. Federer s’en sortait encore mais il devait baisser pavillon à 1-1, laissant Djokovic mener la danse, comme au premier set. La tête de série numéro 1 était toutefois contraint d’annihiler une balle de 5 jeux partout avant de conclure (6-4). Toujours aussi solide au service, le Belgradois s’était bien relancé après la perte de la manche initiale. Le troisième set allait s’avérer d’autant plus crucial. 

Djokovic renverse la vapeur

Federer avait l’avantage de servir en premier. Il tenait son engagement assez facilement (1-0 puis 4-3). Mais Djokovic tenait bon. Il recollait à 4-4 sur un jeu blanc puis à 5-5 au prix de quelques passings superbes malgré le chip and charge du septuple lauréat de l’épreuve. Nole obtenait une balle de break à 5-5 mais Federer lâchait un gros service. Sur la deuxième, une excellente seconde balle poussait Djokovic à la faute en retour de coup droit. Le Suisse s’en sortait finalement (6-5). Djokovic le poussait au tie break. Les deux hommes servaient bien jusqu’à 2-2, moment que choisissait Djokovic pour effectuer un enchaînement retour-passing magnifique. Le Serbe se détachait pour mener 4-2 puis à 5-3. Il concluait la manche sur une nouvelle faute en revers de Federer qui semblait pourtant bien durant la majeure partie du set (7-4).

Federer sauve une balle de match

Au début du quatrième volet, Djokovic continuait à mettre la pression sur ses jeux de retour. Ses passings faisaient mal au Bâlois qui se retrouvait mené 0-40 à 1-2. Il attaquait à tout va pour revenir à égalité mais commettait une faute en coup droit fatale sur la quatrième opportunité du vainqueur de l’édition 2011. Mais en grand champion, Federer parvenait enfin à prendre le service adverse pour revenir à 2-3 après 2h42, sous les acclamations d’un public quasi entièrement acquis à sa cause. Déçu mais pas désabusé pour autant, Djokovic serrait le jeu pour de nouveau s’emparer de l’engagement adverse (4-2). Il servait à 5-3 pour tenter d’achever Federer mais l’Helvète ne lâchait rien et s’offrait une balle de dé-break qu’il concrétisait à l’issue d’un échange magnifique avec notamment deux coups droits exceptionnels.

A 5-4, 30-40, Djokovic obtenait une première balle de match mais un ace de Federer l’effaçait. Le Suisse égalisait (5-5) après un peu plus de trois heures de jeu. Mieux, il menait 40-15 sur le service de son rival et profitait d’un Djokovic petit bras pour breaker au meilleur moment (6-5). Miraculé, Rodgeur remettait les compteurs à zéro (7-5). A priori, le vent de l’histoire soufflait pour lui.

Djokovic mentalement impressionnant dans le money time​

Djokovic profitait du premier passage sur sa chaise pour se faire masser. Le Belgradois servait en premier pour mener 1-0 puis 2-1 et 3-2. Il tenait bon physiquement malgré les trois heures de plus passées sur les courts depuis le début de la quinzaine. Federer, qui affichait avant la rencontre un bilan de deux succès pour trois défaites en finale de Grand Chelem disputés en cinq sets (1-2 pour Djokovic), allait-il rendre la monnaie de sa pièce à son rival qui avait gagné l’US Open à deux reprises en écartant une balle de match face à lui (en 2010 et 2011) ?

Toujours-est-il que Novak Djokovic semblait au bord de la rupture à chaque jeu de service. Il résistait toutefois pour sauver une balle de 4-3 qui ressemblait furieusement à une balle de match. Dans le jeu suivant, le Slave bénéficiait de trois occasions pour breaker au meilleur moment, mais deux énormes services, et une demi-volée réflexe fantastique, permettaient au meilleur joueur de l’ère Open de rester en vie et de porter un gros coup au moral de son adversaire. A 4-5, 15-40, Federer mettait pourtant son revers dans le filet. Djokovic pouvait lever les bras. Après 4h56 d’un match de titans, l’élève de Boris Becker offrait à l’ancien maître des lieux sa première grande victoire en tant que coach. Une victoire méritée mais terriblement difficile à glaner. Et un échec cruel pour Federer qui a donc manqué l'occasion de porter son record de grands titres à 18.

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