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Gasquet-Kyrgios: duel de Mozart à Wimbledon

Richard Gasquet (N.20) affronte Nick Kyrgios (N.29) en 8e de finale de Wimbledon. Surnommé très tôt "Mozart" pour son talent précoce et exceptionnel, le Biterrois, pour son 19e huitième de finale en Grand Chelem, a un défi particulier à relever face à cet Australien fou-génial, à la puissance de feu susceptible de renverser n'importe qui. Le Français a surtout une revanche à prendre sur ce joueur, qui l'avait éliminé l'an dernier au 2e tour après avoir laissé filer 9 balles de match.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Français Richard Gasquet (ADRIAN DENNIS / AFP)

Richard Gasquet a la technique parfaite, alliée à une précision incroyable. Nick Kyrgios est capable de frapper un coup gagnant dans n'importe quelle position, tout en "pêtant un cable" après avoir ri avec le public ou avec l'arbitre. Le geste parfait pour l'un, la frénésie du coups gagnants de l'autre, Gasquet et Kyrgios ont chacun un côté "Mozart". Le Français est "né" médiatiquement à 9 ans, l'Australien a "attendu" d'avoir 19 ans pour faire parler de lui de belle manière en Grand Chelem. Du talent, il y en aura donc à revendre sur le court N.2 de Wimbledon, à l'endroit même où les deux joueurs s'étaient affrontés l'an dernier au 2e tour, pour une victoire (10-8) de l'Australien au 5e set après avoir sauvé neuf balles de match. L'ancien N.1 français ne veut pas parler de revanche. Elle en aura pourtant la couleur.

L'expérience donnerait un avantage au Biterrois, qui va disputer son 19e match en 8e de final d'un Grand Chelem et qui a déjà atteint les demi-finales ici (2007). Mais la statistique se retourne contre lui: il n'a passé ce stade qu'à deux reprises: à Wimbledon donc en 2007 et à l'US Open en 2013. A l'opposé, le gamin de Canberra n'a jamais perdu en 8e, lors des deux matches disputés jusque-là (Wimbledon en 2014, Open d'Australie en 2015). 

62 aces en 3 matches pour Kyrgios

A la veille de l'annonce de la composition de l'équipe de France pour affronter en quarts de finale la Grande-Bretagne aiu Queen's, Richard Gasquet a l'occasion de démontrer qu'il est bien, par ses résultats, le meilleur joueur tricolore sur cette surface. Il devra néanmoins le prouver en renversant deux montagnes. La première, c'est en lui. Malgré de nets progrès, le 21e mondial se montre parfois attentiste sous la pression. Or, encore plus sur le gazon londonien, c'est en avançant et en se montrant entreprenant que viendra son salut. Encore plus contre Nick Kyrgios. C'est la deuxième montagne à gravir: son adversaire. Au tour précédent, l'Australien a claqué 34 aces contre Milos Raonic. Depuis le début du tournoi, il en est à 62. Mais il a tout de même perdu deux fois son service en trois matches. C'est peu, mais cela laisse de l'espoir, d'autant que le jeune kangourou est capable, à tout moment, de se déconcentrer, de sortir de son match. Le faire cogiter, notamment en lui donnant de la variété dans le jeu, voilà la recette pour le faire craquer.

Richard Gasquet devra donc être patient, créatif et entreprenant. Il y était presque parvenu l'an dernier, face à ce même adversaire au 2e tour, mais il n'avait pas réussi à transformer une seule des neuf balles de match obtenues. Sans avoir perdu le moindre set depuis le début de la quinzaine du blanc à Londres, auteur d'une prestation impressionnante contre Grigor Dimitrov au tour précédent, le Français a les cartes en main pour rester en haut de l'affiche.

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