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Tennis : de la terre battue au gazon, comment les joueurs s'adaptent au changement de surface

Après Roland-Garros et la fin de la saison sur terre battue, la saison sur gazon a débuté avec, en ligne de mire, Wimbledon (du 3 au 16 juillet).
Article rédigé par Luc Sares, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Sur gazon, les joueurs et joueuses portent des chaussures équipées de mini-crampons. (MAXPPP)

De l’herbe verte, pas encore jaunie, où les aces sont rois et le service volée redevient à la mode. Roland-Garros est à peine terminé que déjà, Wimbledon pointe le bout de son nez, et avec lui, son gazon à l’anglaise. Sur cette surface bien particulière, le jeu s’accélère. Tout le contraire d’une terre battue plus lente, où la balle rebondit davantage.

“Sur terre, on a souvent des échanges un peu plus longs, alors que sur gazon les échanges sont plus courts, 3,4 ou 5 frappes environ", explique Paul Quétien, préparateur physique pour la Fédération française de tennis (FFT).

Un effort physique différent sur gazon

“C’est moins sollicitant sur le plan cardiaque, on est moins essoufflé mais l’échange en lui-même est extrêmement intense, compare celui qui s’occupe actuellement de Diane Parry. L’intensité de l’effort musculaire est plus grande parce que ça va vite, il faut beaucoup d’explosivité.Et physiquement, le changement de surface peut être brutal pour les joueurs. “Les rebonds vont être beaucoup plus bas, il faut donc être bas sur les jambes, baisser le centre de gravité", analyse le consultant franceinfo: sport, Arnaud Clément.

"Sur les premiers entraînements, les premiers matchs, on le sent bien, on a des courbatures aux fessiers.”

Arnaud Clément, ancien n°10 mondial

à franceinfo: sport

Des courbatures naturelles pour les joueurs dues à une adaptation très courte entre le gazon et l’ocre, d’environ une semaine après l’élimination à Roland-Garros pour certains, ou seulement quelques jours pour d'autres, qui ont eu la chance de connaître la seconde semaine porte d'Auteuil. “Ça nécessite un travail en amont sur le plan physique, un renforcement musculaire très spécifique au gazon. Faire du travail de fente, descendre sur les appuis, renforcer les muscles fessiers pour être capable de jouer bas, mais le plus important c’est de passer du temps sur gazon”, ajoute Paul Quétien.

"Un jeu plus agressif et porté vers l’avant"

Avant de fouler ce court en herbe, les joueurs doivent enfiler des chaussures spécifiques, équipées de petits picots, des mini-crampons, qui permettent de ne pas glisser sur cette surface. Car le gazon peut rapidement devenir dangereux dès la moindre goutte d’eau. "Il faut s'habituer à nouveau à bouger sur cette surface, c’est très différent de la terre battue, décrypte Arnaud Clément, quart de finaliste à Wimbledon en 2008. On se remet en confiance sur la manière de se déplacer, de poser les appuis. Les changements de directions sont différents". Ils doivent ainsi s'habituer à se déplacer vite et bien, mais aussi à jouer de manière plus offensive que sur terre battue où les rallyes sont légion.

“La surface rebondit beaucoup moins, donc des petites balles courtes, des montées au filet, des amorties, ça peut très bien marcher. Par rapport à Roland-Garros, on n'est pas du tout sur la même filière. C’est un jeu plus agressif et porté vers l’avant, explique l'ancien capitaine de Coupe Davis. La volée est toujours indispensable, même si c'est un peu moins qu'avant car la surface est devenue moins rapide."

Mais la clé pour le finaliste de l’Open d’Australie 2001, c’est avant tout d’apprécier cette surface. “Le gazon, si on ne l’aime pas, c’est très difficile de jouer dessus car il va être source de frustration. Parfois, il y a des joueurs qui ont un jeu qui pourrait très bien s’adapter à cette surface, mais ils ont une appréhension à cause des appuis et des glissades, et ils n’arrivent pas à jouer.”

La saison sur gazon ne durant pas longtemps (un mois environ), les joueurs peuvent y reverdir, ou au contraire s'y enterrer. Novak Djokovic, quadruple tenant du titre du Grand Chelem londonien avec la possibilité d'égaler Roger Federer et ses huit sacres à Londres, a choisi de se présenter à Wimbledon sans la moindre compétition de préparation. Pour la troisième fois de suite.

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