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Wimbledon 2022 : Kyrgios le "tyran", les "sérieux problèmes" de Tsitsipas… La tension entre les deux joueurs n'est pas retombée après la rencontre

Le match du troisième tour du Grand Chelem anglais, samedi, restera dans les mémoires pour son intensité, mais aussi pour l'animosité entre les deux hommes, sur le court puis devant les médias.

Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nick Kyrgios exulte après sa victoire contre Stefanos Tsitsipas, le 2 juillet 2022 à Wimbledon. (GLYN KIRK / AFP)

Dans le très policé All England Club, les traditionnelles fraises à la crème étaient particulièrement pimentées ce samedi. Le match le plus attendu de la journée a tenu toutes ses promesses. Stefanos Tsitsipas et Nick Kyrgios se sont rendu coup pour coup (tennistiquement parlant), avant que l'Australien ne l'emporte en quatre sets. Le match a aussi été émaillé de plusieurs incidents emplis de nervosité, avant un grand déballage en conférence de presse. D'une simple rivalité, la relation entre les deux hommes vire à l'inimitié.

En fin de deuxième set, le Grec, agacé et frustré par une manche qui lui glissait entre les doigts, a envoyé une balle pleine puissance dans le public, heureusement sans toucher un spectateur. Nick Kyrgios a réclamé l'intervention des superviseurs puis une disqualification de son adversaire, prenant notamment en exemple le précédent Novak Djokovic lors de l'US Open 2020, qui avait envoyé une balle sur une juge arbitre dans un geste de colère. Peine perdue, Tsitsipas n'a reçu qu'un avertissement. Tout comme Kyrgios quelques secondes plus tôt pour des "insanités" prononcées sur le court (il avait notamment qualifié l'arbitre de "honte").

Tsitsipas a cherché à tirer sur Kyrgios

Après des noms d'oiseaux et une tension au maximum, la partie s'est finie par une poignée de main glaciale. Les deux hommes avaient réservé leurs mots brûlants pour la conférence de presse. "D'une certaine manière, cela ressemblait à un cirque, a ouvert Tsitsipas. J'aime ce qu'il a à apporter au tennis, son jeu très différent. Mais il n'y avait jamais eu un match contre moi où il s'était comporté ainsi. Cela arrive à un point où cela devient fatigant. Il parle tout le temps, se plaint tout le temps. C'est frustrant de voir les gens s'en sortir ainsi. C'est sa manière de manipuler ses adversaires, de les distraire en quelque sorte, a-t-il poursuivi. Aucun autre joueur ne fait ça."

Le Grec Stefanos Tsitsipas et l'Australien Nick Kyrgios lors de leur match du 3e tour de Wimbledon, le 2 juillet 2022. (GLYN KIRK / AFP)

Stefanos Tsitsipas l'a reconnu : il n'aurait jamais dû se laisser gagner par la frustration et envoyer cette balle dans le public. Mais le Grec assume aussi son point de pénalité dans le troisième set,qui résulte bien de sa volonté de frapper sur Kyrgios. "Je voulais juste qu'il arrête. Quelqu'un doit s'asseoir et parler avec lui. Je ne peux pas juste me comporter comme un robot, complètement froid et détaché."

Avant de s'épancher un peu plus. "Il vous intimide tout le temps. C'était probablement un tyran aussi à l'école. Et je n'aime pas les tyrans. Il a de bons côtés dans sa personnalité. Mais il a aussi un côté maléfique. Quand il se manifeste, il peut faire beaucoup de mal et de dégâts aux gens autour de lui."

"Je ne faisais que jouer au tennis"

Passant à son tour devant les médias, Nick Kyrgios s'est empressé de dire tout le bien qu'il pensait de l'attitude sa victime du jour. "Je ne sais pas comment j'ai pu intimider quelqu'un au troisième tour de Wimbledon. Je ne faisais que jouer au tennis. C'est lui qui m'a envoyé des balles dessus, c'est lui qui a lancé une balle sur un spectateur, c'est lui qui a jeté une balle hors du court. Moi, je n'ai rien fait, à part aller de temps en temps discuter avec l'arbitre."

L'Australien a pointé du doigt une forme de fragilité de Tsitsipas, tombé dans le piège de la bataille des nerfs. "Il est tendre. On n'est pas fait du même bois. S'il est affecté par ça aujourd'hui, c'est ce qui l'empêche d'aller plus haut. (…) Je suis l'un des joueurs les plus aimés dans les vestiaires, j'ai plein d'amis. Lui n'est pas aimé. Il a de sérieux problèmes" Et Kyrgios de conclure, provocateur : "Moi aussi, j'aurais été frustré de perdre contre un gars qui m'avait déjà battu deux semaines plus tôt [à Halle, le 15 juin]. Peut-être qu'il devrait chercher à comprendre comment me battre."

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