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Wimbledon 2023 : "Elle n'a pas pris la bonne décision"... Mirra Andreeva refuse de serrer la main à l'arbitre après son élimination en huitièmes de finale

Pour son premier match à ce stade d'un tournoi du Grand Chelem, la joueuse russe de 16 ans s'est inclinée, lundi, face à l'Américaine Madison Keys, après avoir écopé d'un point de pénalité en fin de match pour un geste d'humeur.
Article rédigé par Apolline Merle, franceinfo: sport - De notre envoyée spéciale à Wimbledon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La Russe Mirra Andreeva s'est inclinée en huitièmes de finale de Wimbledon, le 10 juillet 2023, face à l'Américaine Madison Keys. Un parcours très prometteur, alors qu'elle jouait son premier grand chelem londonien. (ADRIAN DENNIS / AFP)

Dernière manche, 2-5, avantage sur son jeu de service. Mirra Andreeva perd le point, glisse en bout de course, son bras se lève et sa raquette frappe le sol. Certains diront qu'elle lui a échappé, mais l'arbitre de chaise n'est pas de cet avis. Point de penalité et donc balle de match pour Madison Keys, qui ne se fait pas prier pour la convertir. Irritée, la Russe expédie les politesses avec son adversaire et passe devant l'arbitre sans lui serrer la main.

Le premier huitième de finale en Grand Chelem de la prodige de 16 ans laissera une saveur amère. Renversée en trois sets (3-6, 7-6, 6-2), après avoir mené 6-3, 4-1, Mirra Andreeva a à nouveau montré que derrière ce visage angélique se cache un caractère bien trempé. A Roland-Garros déjà, à l'occasion de son tout premier tournoi du Grand Chelem, elle avait laissé échapper sa frustration après avoir perdu le fil contre l'Américaine Coco Gauff au 3e tour. Egalement battue en trois sets après avoir gagné la première manche, elle avait dû s'excuser après avoir jeté une balle dans le public et touché une spectatrice.

L'arbitre "n'a pas pris la bonne décision"

Bien qu'elle ait reconnu "un geste vraiment stupide" à Roland-Garros, elle a contesté l'avertissement reçu à Wimbledon. "Pour moi, c'est un point controversé et elle n'a pas pris la bonne décision. Mais elle est l'arbitre et c'est elle qui prend la décision. Honnêtement, je n'avais pas l'intention de jeter la raquette. J'ai glissé. J'ai pensé que j'allais tomber en avant. Peut-être que j'ai eu l'air de lancer la raquette. Je n'en sais rien. Maintenant, c'est fini. Et c'est pourquoi je n'ai pas voulu lui serrer la main", a justifié la 102e joueuse mondiale devant les journalistes.

"Ça ne me choque pas, la soutient Jean-René Lisnard, son entraîneur à l'Elite Tennis Center de Cannes. En tant que joueur, ça m'est arrivé de ne pas serrer la main de l'arbitre non plus. Et aujourd'hui, l'arbitre n'a pas été bonne du tout, on peut le dire. On respecte la décision. Vous mettez un avertissement à la fin du set, d'accord, mais à ce moment-là, sur un geste d'humeur comme celui-ci..." La jeune joueuse, qui s'est révélée sur le circuit professionnel de la WTA en début d'année, devrait-elle effectuer un travail mental afin de mieux gérer ce type de comportement sur le court ? Pas pour son entraîneur. "Il faut un peu de tempérament. John McEnroe est une idole et il n'a pourtant jamais serré la main à un arbitre".

Entrée dans le top 100

"[Ce désaccord] n'a rien changé. Elle avait perdu le match bien avant dans le troisième set", ajoute Jean-René Lisnard. Ce dernier retient surtout les progrès de sa protégée qui fera son entrée dans le Top 100 mondial, à la 64e place, à l'issue de Wimbledon. Après son début d'année en fanfare, avec deux titres sur terre (à Chiasso et Bellinzone en Suisse), un quart de finale à Madrid, un troisième tour à Roland-Garros après être sortie des qualifications, elle peut déjà se targuer d'avoir atteint la deuxième semaine à Wimbledon (alors qu'elle n'avait jamais joué le moindre match officiel sur cette surface).

Si quelques fêlures sur le plan mental ont été révélées ces deux derniers mois, la trajectoire reste ascendante. Anonyme sur le circuit principal avant le printemps, elle fait désormais partie des adversaires les plus craintes sur le court. Pour continuer sur sa lancée, elle devra alors "garder un bon état d'esprit, avec fraîcheur et maturité", prévient son coach. Surtout, qu'elle "sera bientôt attendue comme la favorite. Au départ, vous êtes outsider, vous n'avez rien à perdre. Et d'un coup, vous passez dans la peau de la favorite, ça change. Il faut apprendre à gérer ça. Mais ce sont des bons problèmes".

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