Wimbledon 2024 : le casse-tête des Français pour s’entraîner sur herbe

En raison du manque de terrain sur gazon de qualité en France, les joueurs et joueuses tricolores trouvent d’autres solutions, parfois en s’entraînant directement sur les tournois.
Article rédigé par Sasha Beckermann - à Wimbledon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Arthur Fils, le 4 juillet 2024 à Wimbledon (Londres). (MAXPPP)

La vidéo, largement partagée, avait fait rire sur les réseaux sociaux en juin 2022. On y voyait Océane Dodin, s'entraîner avec son coach qui lui renvoyait inlassablement la balle dans un carré en… gazon posé sur un terrain en dur. Le manque de terrain en herbe naturelle de qualité en France est souvent un frein pour les joueurs et joueuses français dans leur entraînement sur la surface lorsque la saison arrive. 

"Je pense qu'en France, jouer sur gazon est quasiment impossible", s'avance Luca Van Assche, interrogé à Wimbledon. Il n'existe qu'une poignée de courts en herbe, notamment en région parisienne : trois au Lagardère Paris Racing, et un, caché dans le jardin de l'ambassade britannique. Trop coûteux, trop difficiles à entretenir, trop fragiles... Les raisons pour lesquelles il n'y en a pas plus sont nombreuses. 

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Édouard Roger-Vasselin habite en région parisienne et s'entraîne parfois au Lagardère Paris Racing, mais le futur représentant de la France en double aux Jeux, admet en riant : " Ils ne sont vraiment pas aussi bien que ceux de Wimbledon." "On peut y aller pour tapoter la balle, mais pas plus ", renchérit Luca Van Assche. "ERV" décline ses entraînements en deux parties : une heure sur dur et entre trente et quarante-cinq minutes sur herbe " pour les déplacements, faire du service volée et travailler les appuis".

Arnaud Clément, consultant pour Franceinfo: sport, estime que les joueurs et joueuses n'ont " pas forcément beaucoup besoin de jouer sur gazon ". L'ancien top 10 mondial se souvient de la singularité de la surface, lui qui arrivait sur les lieux des tournois quelques jours avant le début pour essayer de prendre ses marques. " Elle est finalement très instinctive. Il y a vraiment un côté j'aime ou j'aime pas.."  Il faut trouver très vite sa manière de bouger, c'est complètement différent, on ne pose pas ses appuis de la même manière, c'est plus glissant." 

"C'est vrai qu'on ne sent pas ça sur les autres surfaces",  confirme Fabien Reboul, associé à Edouard Roger-Vasselin en double aux JO. 

"C'est une surface qui demande beaucoup d'adaptation, qui s'appréhende."

Fabien Reboul, qualifié aux JO en double

à franceinfo: sport

"L'année dernière avec Sadio (Doumbia), on avait pris une grosse correction sur herbe, poursuit le joueur. On avait pris un gros coup derrière la tête et ça nous a poussés à changer des choses dans notre jeu pour mieux nous adapter à la surface. " Fabien Reboul et Sadio Doumbia ont choisi cette saison d'attaquer directement par des tournois sur herbe. Ils ont joué un quart de finale à Majorque, et une demie à Halle, ce qui leur a permis de " sentir une progression " sur gazon. 

Pour s'adapter, la solution la plus répandue reste finalement celle d'Arnaud Clément : arriver quelques jours avant le début du tournoi. "En général deux ou trois jours avant , estime "ERV". Si le tournoi commence le lundi, j'arrive le samedi." C'est d'ailleurs l'option qu'il a choisie à Wimbledon. Gaël Monfils, lui, n'a pas ce genre de préoccupation : installé en Suisse depuis plus de vingt ans, il profite des terrains sur gazon, très nombreux du côté helvète.

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