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Wimbledon, gazon béni

La troisième levée du Grand Chelem ouvre ses portes le 20 juin. Un tournoi de prestige où le contingent français s’est souvent illustré ces dernières années. Pour cette édition, les raisons d’espérer sont nombreuses, tant les représentants tricolores semblent arriver au top de leurs capacités. Tsonga (finaliste au Queens), Bartoli (demi-finaliste à Eastbourne) et Monfils (demi-finaliste à Halle) ont tous réussi leur préparation. Gasquet devra confirmer son retour.
Article rédigé par franceinfo
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Richard Gasquet (Wimbledon 2007)

C’est à Londres qu’ils s’expriment le mieux. Faisant fi de la barrière de la langue, les tennismen français ont fait de la capitale britannique leur terre d’adoption. Depuis quinze ans, c’est ici que leur potentiel est le plus visible en Grand Chelem. Si aucun d’entre eux ne l’a jamais remporté depuis le début de l’ère Open, il a pourtant été le théâtre de leurs plus beaux exploits. Cédric Pioline (finale en 1997), Sébastien Grosjean (demi-finale 2003 et 2004) et Richard Gasquet (demi-finale 2007) sont les derniers à s’y être distingués. Chez les dames, le bilan est encore plus flatteur. Amélie Mauresmo s’y est imposée avec classe en 2006 face à Justine Henin lorsque Nathalie Tauziat (1998) et Marion Bartoli (2007) ont accédé à la finale. Pourquoi tant d’affection pour le gazon outre-manche et les manières « old school » de Wimbledon ?

Une part de l’explication vient bien sûr de la surface. Avec un rebond très bas, le terrain vert de la banlieue londonienne exige un jeu plus orienté vers la technique que le physique. Ca tombe bien : la tradition française veut qu’on attache beaucoup d’importance à la technique, plus qu’au physique, dans les centres de formation (même si Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga sont les exceptions qui confirment la règle). Une autre explication pourrait venir de l’absence de pression sur les joueurs, comparé à Roland-Garros.

Gasquet doit confirmer

De tous les Français présents cette année, Richard Gasquet est certainement le plus attendu. Depuis le mois de mars, grâce à son quart de finale aux Masters 1000 d'Indian Wells puis sa demie à Rome, il a prouvé avoir retrouvé le niveau de jeu qui avait fait de lui un membre du top 10. Sur la terre battue de Roland-Garros, il n’avait plié que face à un irrésistible Novak Djokovic. Son niveau de jeu sur herbe, quant à lui, n’est plus à prouver, ses deux titres à Nottingham (en 2005 et 2006) le prouvent également. Avec des sensations retrouvées, « Richie » peut espérer aller loin à Wimbledon (au moins en deuxième semaine) et effectuer une belle opération sur le plan comptable, lui qui n’avait pas participé à l’édition précédente et qui n’aura donc pas de points à défendre. Tout dépendra de son tableau. Et là justement, ça se corse. L’originaire de Béziers n’a pas été gâté par les organisateurs : 13e joueur mondial, il a hérité de la tête de série numéro 17.

A l’inverse, Jo-Wilfried Tsonga a la côte chez les organisateurs. Le Manceau, actuel 19e joueur mondial a obtenu la 12e tête de série. Une récompense pour son bon parcours l’an passé (quart de finale contre Andy Murray) mais aussi pour sa récente finale du Queens, antichambre du Grand Chelem britannique. Avec son jeu d’attaque retrouvé, une première balle solide et son optimisme à la volée « Jo » a de sérieux arguments à faire valoir. Toujours sans entraîneur depuis sa rupture avec Eric Winogradsky, l’ancien numéro 1 français est pressé de prouver que son entreprise personnelle fonctionne.

Monfils allergique à l’herbe ?

De son propre aveu, Gaël Monfils n’a jamais apprécié jouer sur gazon. La preuve en est, depuis 2005, il n’a jamais fait mieux qu’un troisième tour à Wimbledon. Pourtant, le Parisien a surpris son monde la semaine dernière en se qualifiant pour les demi-finales de Halle. La fin de son allergie sur gazon ? Peut-être pas, mais la confirmation qu’il est capable de s'y distinguer. Grâce à son quart de finale à Roland-Garros, Monfils a trouvé la confiance nécessaire pour aller loin. Et avec lui, quand le physique est là, ça peut faire mal !

Marion Bartoli attendra beaucoup d’elle-même pour ce Wimbledon. Demi-finaliste à Roland-Garros, l’unique représentante tricolore à être protégée d’une tête de série sait qu’elle a le jeu pour se distinguer. En 2007, elle avait bluffé son monde en ralliant la finale du tournoi. Pourquoi pas un nouveau coup d’éclat cette année pour celle qui s’est montrée plus affûtée que jamais ces dernières semaines. Dans la lignée de ce résultat, elle s'est qualifié pour les demi-finales d'Eastbourne, sur herbe. Une surface où elle a toute les raisons d'y croire.

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