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De l'anonymat au titre d'Indian Wells, l'ascension fulgurante de Bianca Andreescu

La Canadienne Bianca Andreescu a surpris tout son monde dimanche en remportant le tournoi d’Indian Wells, un des plus prestigieux de la saison. A seulement 18 ans, son explosion est aussi retentissante que soudaine. Et tout laisse à penser que ce n’est qu’un début.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
  (ROB PRANGE / SPAINDPPI)

Il y a eu Stefanos Tsitsipas, finaliste à Toronto en 2018 et déjà bien installé parmi les meilleurs joueurs de la planète tennis. On a vu Naomi Osaka passer d’une promesse à une place de numéro un mondiale en tout juste quelques mois. Et puis la semaine passée sous le soleil californien, le circuit a vu éclore une jeune Canadienne dont on avait alors l’impression qu’elle ne faisait que pointer le bout de son nez. Bianca Andreescu a déjoué tous les pronostics pour remporter à Indian Wells son premier titre en Premier Mandatory, les principaux tournois du calendrier hors Grand Chelem. Une révélation subite et remarquable.

Il fallait bien l’inviter. Bianca Andreescu aurait pu ne même pas disputer le tournoi, elle qui a dû sa place dans le tableau à la bonne grâce des organisateurs et de leur wild-card. Il faut dire qu’un an avant, la joueuse aux origines roumaines était à Tokyo dans un tournoi du circuit ITF, l’antichambre de la WTA. Un autre monde. ‘’Il y a un an, je luttais avec mon tennis et avec mon corps aussi, explique-t-elle. C’est fou ce qu’une année peut offrir.’’ L’insouciante Canadienne semblait avoir de la peine à réaliser face aux médias, son trophée à la main. ‘’Je jouais des tournois à 25 000 dollars au Japon et maintenant je suis la… J’ai le droit de dire pu… Non je ne peux pas… Je suis la putain de vainqueur d’Indian Wells, c’est dingue !’’

Une progression aussi rapide…

Dingue, un qualificatif qui sied bien à son début d’année 2019. La joueuse de 18 ans est simplement devenue une grande. Elle qui faisait partie des plus belles promesses des dernières années en junior n’a eu de cesse de confirmer ses progrès à bien des égards. Des Challenger en tournois de plus haut niveau, la Canadienne a mangé des heures de jeu jusqu’à l’écœurement. Mais la recette marche tant pour la confiance que dans la hiérarchie mondiale.

Au classement, le bond est gargantuesque. Andreescu cumule déjà 28 victoires depuis janvier et est passée de la 178e place à la 24e ce lundi. La voilà déjà assurée d'être tête de série à Roland-Garros. En 2018, elle n'avait pas passé le stade du 3e tour... des qualifications. A Indian Wells, son titre n’a rien de volé après une finale de haut niveau contre Angelique Kerber. Déjà très en avance physiquement, bien placée et à l’aise techniquement, elle a aussi accroché Garbiñe Muguruza et Elina Svitolina à son tableau de chasse. ‘’J’étais dans un état second à chaque match je crois’’ assure la droitière.

… que précoce

Née en 2000, Bianca Andreescu disputait pourtant en Californie son tout premier match dans un Premier Mandatory. Mais il en fallait plus pour faire craquer une joueuse qui impressionne par sa force mentale, surtout alors qu’elle sort à peine de l’adolescence. ‘’Côté maturité, elle a beaucoup progressé dernièrement, parce que l'année dernière on trouvait qu'au contraire elle avait des progrès à faire sur ce plan", a indiqué à l’AFP le Français Nicolas Perrotte, le préparateur physique qui la suit.

Même mise sous pression par Kerber en finale, Andreescu a su garder ses nerfs solides pour rentrer dans les annales de précocité. Seule Serena Williams était parvenue à l’emporter à Indian Wells pour sa première participation. Aucune joueuse n’avait réussi pareil exploit suite à une wild-card dans toute l’histoire du tournoi étatsunien, quatre seulement à décrocher leur première victoire en WTA à Indian Wells sans être tête de série. Et la Canadienne est en bonne compagnie avec Serena Williams, Kim Clijsters et Naomi Osaka. Le parallèle avec l’actuelle numéro un mondiale est inévitable, elle qui avait passé un cap dans ce même tournoi l’an passé avant d’enchaîner sur l’US Open puis l’Open d’Australie en début de saison et de devenir la nouvelle reine du tennis féminin. ‘’C’est un parcours fou, c’est vraiment un conte de fées. Naomi l’a fait l’année dernière. Et maintenant mettre mon nom aux côtés de celui de tant de grandes championnes… Ca vaut tout l’or du monde.’’

Après les frissons, le plus dur reste désormais la confirmation. Elle pourrait avoir lieu dès cette semaine à Miami. Son entourage en est en tout cas convaincu, celle qui a gagné le tournoi des Petits As en 2014 peut encore voir bien plus loin. "On a de grandes ambitions, car elle a un super talent. Elle a un tennis vraiment complet, mentalement c'est une guerrière, elle n'a pas peur, elle y va dans les moments importants", souligne son entraîneur Sylvain Bruneau. "Mais il y a plein de choses à améliorer". La mise en bouche ne manque pourtant déjà pas de saveur.

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