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Mais où s'arrêtera Cori Gauff ?

A 15 ans et 7 mois, l'Américaine Cori Gauff est devenue la neuvième joueuse la plus jeune de l'histoire à remporter un tournoi WTA en surclassant la Lettone Jelena Ostapenko ce dimanche à Linz (3-6, 1-6, 6-2). Retour sur un phénomène de précocité hors du commun.
Article rédigé par Leo Anselmetti
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Il y a des histoires qui ne s’inventent pas. Et celle de Cori Gauff  s’apparente à un conte que l’on raconterait à sa petite fille passionnée de tennis, pour entretenir ses rêves. Repérée à l’âge de 10 ans par Patrick Mouratoglou, l'entraîneur français a fait de sa pépite américaine une compétitrice forgée pour gagner des titres. En moins de dix mois, "Coco" est passée de  jeune prodige américaine comme le pays de l'oncle Sam en forme fréquemment au statut de 71e joueuse mondiale. Surtout, la native d'Atlanta vient de faire son entrée dans le top 10 des plus jeunes joueuses de l'histoire à remporter un tournoi WTA, sur les courts de Linz, ce dimanche après-midi. Cori Gauff est un phénomène de précocité qui a commencé à éclabousser le tennis en juniors, avant de vivre un véritable déclic. Imaginez.

Nous sommes le 1er juillet, sur le court n°1 de Wimbledon. Une jeune Américaine de 15 ans, grande pépite du circuit WTA, s’apprête à disputer son tout premier match dans un tableau principal de Grand Chelem. Comme si cela ne suffisait pas, le tirage au sort lui offre un autre cadeau du ciel : en face d’elle, son idole de toujours : Venus Williams.  En plein échauffement avec la montagne américaine, Cori Gauff n’en croit pas ses yeux, elle est "en plein rêve de gosse". La 313e joueuse mondiale d’alors, qui a pris son avion avec une wild-card en poche, n’imaginait certainement pas jusqu’où cette rencontre la propulserait. Personne d’autre, d’ailleurs.

S’offrir Vénus et changer d’univers

"C'est peut-être la première fois que je pleure après avoir gagné un match". Une heure et dix-neuf minutes de plénitude plus tard, et voilà que la gamine du circuit ne laisse aucune chance à la quintuple lauréate de Wimbledon, de 24 ans son aînée, qui vient d’être balayée 6-4, 6-4. Mieux encore, au-delà de l’exploit symbolique de sa victoire, elle s’offre un nom dans la rubrique « précocité » du Grand Livre du tennis féminin. Elle devient la plus jeune joueuse à remporter un match en Grand Chelem, depuis Anna Kournikova lors de l’édition 1996 de l’US Open.

A Wimbledon, personne n’avait réalisé pareil exploit depuis Jennifer Capriati en 1991. Mais trois tours plus tard, Cori Gauff allait logiquement être remise à sa place par Simona Halep (6-3, 6-3). Un seizième de finale à l’US Open plus tard, et voilà la jeune américaine prête à se rendre en Autriche pour disputer un tournoi de Linz qui allait la propulser encore plus loin. En moins d’une semaine.

Linz, nouveau virage

Jamais rassasiée malgré son jeune âge, encore moins bloquée par la pression médiatique sur ses épaules, Cori Gauff allait alors vivre sa première grande désillusion : être éliminée dès les qualifications. Très peinée, un grand coup de pouce du destin lui offrait alors une seconde chance : une place de lucky-looser grâce au forfait de Maria Sakkari. Complètement transcendée, Gauff se met à enchaîner les victoires. Voegele et Kozlova flanchent sous les coups de raquettes de la gamine d’Atlanta.

Direction les quarts de finale, où la Néerlandaise Kiki Bertens, numéro 8 mondiale, l’attend de pied ferme. Pas effrayée, Cori Gauff s’offre sans trembler le scalp de sa première top 10 mondiale (7-6, 6-4) avant de se débarrasser d'Andrea Petkovic avec le même instinct de tueuse (6-4, 6-4). Direction une première finale sur le circuit WTA en carrière, confirmant une précocité à toute épreuve.

"Je me rappellerai de cette journée tout le reste de ma vie". Facile vainqueur du premier set, l'Américaine a vécu dans le deuxième une brutale baisse de régime sur l'une de ses armes principales : le service. Elle finit par se ressaisir et expédie la manche décisive où elle inflige notamment un 5 à 0 à son adversaire lettone. Cette dernière, 72e joueuse mondiale, est complètement surprise par les nerfs d’une joueuse de 15 ans. "Coco" comme elle aime être appelée, pointera au 71e rang mondial à partir de ce lundi. Pour ce qui est de son avenir, une chose est sûre : l’Américaine ne compte surtout pas s’arrêter là. Pourvu que cette étoile-là ne soit pas éphémère.

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