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Guerre en Ukraine : tensions persistantes entre joueuses ukrainiennes, russes et biélorusses au tournoi de tennis d'Indian Wells

Le tournoi américain a été le théâtre d'une nouvelle situation difficile sur le circuit féminin, sous fond d'invasion russe en Ukraine depuis plus d'un an.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La joueuse de tennis ukrainienne Lesia Tusrenko lors du tournoi de Birmingham le 13 juin 2022 (ADRIAN DENNIS / AFP)

Les mois passent, et le circuit WTA vit lui aussi au rythme de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Présent à Indian Wells, surnommé le "paradis du tennis", le plateau du tennis féminin ne vit pas un tournoi idyllique en tous points, entre sport et géopolitique. Dimanche 12 mars, l'Ukrainienne Lesia Tsurenko a déclaré forfait avant son match du 3e tour contre Aryna Sabalenka, joueuse biélorusse et numéro deux mondiale. Tsurenko ne souffrait d'aucune blessure physique, mais a expliqué avoir subi "une crise de panique" au moment de rentrer sur le court et d'affronter Sabalenka, dont le pays soutient l'invasion russe en Ukraine. "Bien sûr qu'il y a beaucoup de tension entre nous" a admis la récente lauréate de l'Open d'Australie après sa qualification vendredi pour la finale d'Indian Wells.

Aryna Sabalenka a tenté en conférence de presse d'apaiser cette situation au bord de l'explosion. "Je reste convaincue que je n'ai rien fait de mal aux Ukrainiens, ni moi, ni les Russes", a-t-elle expliqué. "Aucun d'entre nous n'a de contrôle sur cette situation. Nous essayons tous de rester calmes dans le vestiaire... Nous comprenons tous les Ukrainiens et nous nous sentons vraiment mal pour eux." L'entraîneur de Lesia Tsurenko, lui, ne l'entend pas de la sorte. Nikita Vlasov, dans une interview au media Tribuna.com, a qualifié Sabalenka de "joueuse qui soutient le régime d'Alexandre Loukachenko", le président de la Biélorussie qui compte parmi les principaux soutiens du Kremlin dans son action en Ukraine, "et qui ne s'est jamais prononcée contre la guerre".

La réaction de la WTA dans le viseur

Effondrée, en pleurs et soumise à de forts tremblements, sa joueuse Lesia Tsurenko avait dû renoncer pour ce qui avait été évoqué officiellement comme des "raisons personnelles" par la WTA, l'organisation qui gère le tennis féminin. Cette dernière autorise, comme son homologue pour le circuit masculin, l'ATP, les athlètes russes et biélorusses à prendre part aux tournois du calendrier, mais sous drapeau neutre.

Une mesure aux airs de statu quo pour Tsurenko, qui a expliqué avoir sollicité la direction de la WTA pour évoquer ce sujet. "Il y a quelques jours, j'ai eu une conversation avec le PDG de la WTA Steve Simon, a-t-elle raconté au site ukrainien Big Tennis lundi 13 mars. Et j'ai été absolument choquée par ce que j'ai entendu. Il m'a dit que lui-même était contre la guerre, mais que si des joueurs russes ou biélorusses la soutenaient, c'était leur propre opinion, et que l'opinion des autres ne devait pas me déranger." "Je me sens abandonnée par la WTA, je ne me sens pas protégée par mon association, a ajouté Tsurenko à L'Equipe. C'est pour ça que très peu de choses ont été faites pour les joueuses ukrainiennes, qui ont aussi été très secouées par la conversation que je leur ai rapportée."

L'affaire pourrait prendre une nouvelle tournure, alors qu'Aryna Sabalenka a mis en doute vendredi la version avancée par celle qui devait être son adversaire dimanche dernier. "Personne ne peut contrôler les émotions des autres. Et je pense que la WTA fait de son mieux sur ce plan pour soutenir les deux parties. Le forfait de Tsurenko n'est pas dû à une crise de panique ou à la situation politique, je pense qu'il y a quelque chose de plus." "Je me suis retrouvée dans une situation très difficile l'année dernière avec son entraîneur, en raison de la façon dont il s'est comporté avec moi", a-t-elle ajouté sans donner davantage de précisions.

Swiatek au soutien des Ukrainiennes

De nombreuses personnalités du tennis féminin ont apporté dernièrement leur soutien aux joueuses ukrainiennes, notamment la numéro 1 mondiale polonaise Iga Swiatek. "Honnêtement, je respecte beaucoup les Ukrainiennes, car si une bombe tombait dans mon pays ou si ma maison était détruite, je ne sais pas si je pourrais le supporter" a-t-elle réagi vendredi. Swiatek avait déjà critiqué la joueuse russe Anastasia Potapova, entrée sur le court à Indian Wells dimanche dernier avec un maillot de l'équipe de football du Spartak Moscou sur les épaules.

Si la WTA a assuré avoir averti Potapova, l'électricité ambiante n'est sans doute pas proche de retomber. L'instance insiste sur son principe de ne traiter les athlètes que "sur la base de leurs mérites et sans aucune forme de discrimination, sans être pénalisées par les décisions prises par les dirigeants de leur pays." Steve Simon se serait ainsi prononcé à Lesia Tsurenko en faveur de la participation des Russes et Biélorusses aux Jeux olympiques de Paris 2024.

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