Théaux sur tous les fronts
A 27 ans, Adrien Théaux n'est plus un gamin. Fini l'époque où le skieur était l'un des plus légers du circuit. Plus épais et plus mature, le voilà apte à skier dans la cour des grands. De son propre aveu, il lui manque encore un peu de poids et d'expérience mais les sensations sont bonnes à quelques heures de l'ouverture de la saison de descente à Lake Louise. "La caisse physique, je l'ai, confie-t-il. Après j'aurai besoin de prendre un peu de masse musculaire. Par rapport à certains, je rends 15 à 20 kilos. On ne peut pas rivaliser avec un Walchofer par exemple. Je prends un peu mais je ne veux pas prendre tout d'un coup. Dans les transitions de mur vers un plat ça joue beaucoup. Du coup j'essaie de compenser sur d'autres sections mais ça va de mieux en mieux." Quant à l'expérience, c'est plus difficile à acquérir. C'est assez simple, "elle vient au fil du temps". "Même les mecs de 30-32 ans apprennent encore à chaque course, explique-t-il. Moi j'ai encore beaucoup à apprendre. J'ai déjà fait le tour du circuit donc je connais les pistes quasiment par coeur. Il n'y a que la qualité de la neige ou des glissements de terrain qui changent. Après c'est sur des petits détails et surtout sur la connaissance de soi."
Dans la course aux globes
Même sans Championnats du monde ou Jeux Olympiques, la saison de Coupe du Monde sera longue. Avec un seul objectif pour le top 10 : accrocher un globe, si possible le plus gros. Théaux est lui aussi sur cette liste mais ne souhaite pas se brûler les ailes. "Bien sûr qu'on aimerait faire plus haut. Si déjà je peux refaire la même saison que l'an dernier, ce sera une bonne chose, indique le skieur de Val Thorens. J'espère continuer à refaire des podiums dans mes deux disciplines (Descente et Super-G) voire trois avec le Géant où je voudrai élever mon niveau. Ce n'est pas parce que j'ai gagné une course que tout est acquis. Le gros globe ? Ça va être difficile surtout que j'ai entendu que Cuche le voulait encore. Bien sûr, si je peux le prendre, je ne vais pas me gêner. Le globe est toujours dans un coin de ma tête. C'est la plus grande récompense pour un skieur. Avec deux disciplines, c'est compliqué. Luc (Alphand) l'a fait mais maintenant je pense que ce n'est plus possible sans faire du Géant."
Apprendre en Géant
Pur skieur de vitesse, Théaux a donc décidé d'élargir sa palette technique. Ça passe par du travail en Géant, notamment sur les murs, là où les courses de gagnent. "Le classement général m'intéresse donc je dois progresser dans cette discipline. Le Géant, c'est la base du ski. L'exemple, c'est Didier Cuche. Pour moi qui souhaite faire toutes les disciplines, c'est hyper important." Sauf que courir après plusieurs lièvres est gourmant en énergie et dangereux sur une saison. "L'année est monstrueuse au niveau du calendrier, lâche Théaux donc il y aura des impasses sinon c'est la descente aux enfers après. On s'est aperçu que mes meilleurs résultats étaient à chaque fois après des breaks. Non voulus mais bénéfiques pour la suite. Il faut s'aménager des pauses. Les meilleurs comme Janka le font souvent." Tout est dans dosage de l'effort. Question matériel, Théaux a désormais une année de vécu avec Salomon et devrait en tirer des bénéfices rapidement. "On les a fait tourner et on les connaît bien maintenant. Plus ils touchent la neige et plus ils iront vite après. Ça nous a manqué en 2010 et on a un peu douté au début. Notre entraîneur Patrice Morisod a rarement vu une transition qui s'est aussi bien passée. Là, on arrive plus serein même s'il y a toujours du travail. Mais de toute façon on savait que le matériel de Salomon était très bon. Après, tant que ça va vite " Et si ça va vite, Théaux sera aux avant-postes.
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