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Tirage: Rien n'est écrit pour les Bleus

Zinédine Zidane s’est prononcé sur le tirage au sort des groupes de la prochaine Coupe du monde. L’ancien international estime qu’un groupe difficile serait mieux pour les Bleus, ces derniers seraient alors directement dans le vif du sujet. Pourtant si on remonte le temps et les différentes compétitions, les Bleus ont rarement eu des adversaires difficiles et tomber dans un groupe facile ne les a pas empêchés d'aller très loin.
Article rédigé par franceinfo
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Zidane souhaite que les Bleus héritent d’un groupe dur pour tout de suite être opérationnels. Mais dans son histoire récente en Coupe du monde, l’équipe de France a toujours eu des groupes à sa portée et cela ne l’a pas empêché d’alterner le grand (titre en 98 et finale en 2006) et le médiocre (élimination au premier tour en 2002 et 2010). Et parfois, la difficulté – notamment lors de l’Euro – l’a poussée vers la sortie. En 2008 par exemple, elle n’était pas sortie d’un groupe composé de la Roumanie, des Pays-Bas et de l’Italie.

Mondial 1982 : Angleterre, France, Tchécoslovaquie, Koweït

En Espagne, la France termine deuxième du groupe derrière l’Angleterre. C’est une autre époque où la victoire rapportait encore deux points et où les spectateurs pouvaient intimider les arbitres (l’Emir du Koweït avait menacé l’arbitre de la rencontre France-Koweït). Avec une victoire, un nul, une défaite, les Bleus sortent deuxièmes du groupe derrière les Anglais et iront jusqu’en demi-finale après avoir dominé le deuxième groupe de qualification composé de l’Autriche et de l’Irlande du Nord. La route s’arrêtera brutalement à Séville face à la RFA, un traumatisme pour toute une génération.

Conclusion : Un groupe plutôt facile pour les Bleus qui tombent face à une Angleterre impériale (3 victoires en 3 matches), mais qui ne tremblent pas contre le Koweït et la Tchécoslovaquie. Idem contre l’Autriche et l’Irlande du Nord, avant la demi-finale tragique face à la RFA.

Mondial 1986 : Union Soviétique, France, Hongrie, Canada

La France et l’Union Soviétique de Belanov se disputent la première place au Mexique. Leur duel se termine par un nul (1-1), mais ce sont le Ballon d’Or 86 et sa troupe qui termineront finalement devant les Bleus grâce à une meilleure différence de buts. En revanche pas de soucis pour les Tricolores face au Canada (1-0) et la Hongrie (3-0). C’est ensuite le début des matches couperets. L’Italie et le Brésil (le fameux quart de finale de Guadalaraja) seront les victimes des hommes d’Henri Michel qui s’inclineront une nouvelle fois contre l’Allemagne aux portes de la finale.

Conclusion : Deuxième demi-finale de suite pour les Bleus qui sont sortis sans encombre d’un groupe où ils étaient l’un des deux favoris. 

Mondial 1998 : France, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Danemark

La France est le pays hôte, mais est loin d’être favorite. Aimé Jacquet est critiqué de toutes parts et la France n’a joué que des matches amicaux depuis sa demi-finale de l’Euro 96. Pas la meilleure façon de se préparer. En quête de confiance, les Bleus vont bénéficier d’un groupe à leur portée qu’ils vont survoler sans problèmes. Une victoire 3-0 contre l’Afrique du Sud en ouverture à Marseille, une autre 4-0 contre l’Arabie Saoudite au Stade de France – à peine entachée par l’expulsion de Zidane – puis un dernier succès pour s’assurer la première place du groupe, contre le Danemark à Lyon, avec les remplaçants. Ca se corsera ensuite avec des qualifications grâce au but en or (Paraguay), aux tirs au but (Italie), à l’arrachée contre la Croatie (2-1). La finale sera presque une promenade de santé face au Brésil (3-0).

Conclusion : Ce tirage facile a permis à la bande d’Aimé Jacquet d'emmagasiner de la confiance et de faire monter la ferveur populaire pour finalement offrir à la France un certain 12 juillet son premier titre de champion du monde.

Mondial 2002 : France, Sénégal, Uruguay, Afrique du Sud

La France est la grande favorite à sa propre succession en 2002 lors du Mondial organisé par le Japon et la Corée du Sud. Mais avant le début de la compétition, elle perd Zidane son maître à jouer lors d’un match amical contre les Coréens. En ouverture, face au Sénégal, tout va de travers. Henry et Trezeguet touchent du bois et Bouba Diop inscrit le seul but de la rencontre après une partie de billard. Au deuxième match face à l’Uruguay de Recoba, toujours sans Zidane, Henry est expulsé en première mi-temps et Manu Petit trouve lui aussi le poteau sur coup-franc (0-0). Pour se qualifier, les Bleus doivent s’imposer 2-0 contre le Danemark. Possible, d’autant plus que Zidane revient avec une cuisse bandée. Il y aura bien 2-0 à la fin de la rencontre, mais pour les Danois alors que Trezeguet et Desailly ont encore touché les montants.

Conclusion : Une élimination au premier tour retentissante dans un groupe pourtant largement à la portée des Bleus alors champions de tout. Une compétition où rien n’a fonctionné comme prévu : Zidane s’est blessé, les meilleurs buteurs des trois grands championnats (Trezeguet, Henry et Cissé) dans l’effectif sont restés muets.

Mondial 2006 : France, Suisse, Corée du Sud, Togo

En Allemagne, la France est encore tête de série. Elle évite les gros (Côte d’Ivoire, Portugal, Pays-Bas) et hérite d’un groupe à sa portée même si la troupe de Domenech ne sait pas trop où elle va. Les deux premiers matchs sont poussifs : deux nuls contre la Suisse (0-0) et la Corée du Sud (1-1). Le troisième face au Togo sera déterminant et sans Zidane, suspendu. Les Bleus, comme en 2002 contre le Danemark, doivent l’emporter 2-0. Ce qu’ils feront cette fois grâce à des réalisations de Patrick Vieira et Thierry Henry. Le début de l’aventure qui s’arrêtera tristement en finale contre l’Italie.

Conclusion : Un groupe où la France était largement favorite mais dont elle a eu toutes les peines du monde à s’extraire. La victoire contre le Togo va définitivement lancer cette équipe qui va écarter l’Espagne, le Brésil et le Portugal avant de tomber face à l’Italie. C’est peut-être cette expérience qui fait dire à Zidane qu’un groupe difficile est mieux pour les Bleus, car ce n’est que dos au mur, contre le Togo, qu’ils s’étaient réveillés en 2006.

Mondial 2010 : France, Uruguay, Mexique, Afrique du Sud

L’ère Domenech touche à sa fin. La qualification aux barrages contre l’Irlande se résume à une histoire de mains. En Afrique du Sud, les Bleus débutent par un nul (encore) contre l’Uruguay. Puis vient le Mexique, la défaite (2-0) et les insultes de Nicolas Anelka à l’encontre de son sélectionneur. S’en suit la grève, le bus, la lettre lue à la presse, Patrice Evra et Robert Duverne séparés par Domenech et la déroute contre l’Afrique du Sud (2-1). Les Bleus sortent par la toute petite porte de ce Mondial et Raymond Domenech n’est plus sélectionneur.

Conclusion : Les Bleus se sont sabordés. Non têtes de série pour la première fois depuis 1998, les Bleus ont évité le pire en tirant le pays hôte, l’Afrique du Sud. Mais les événements ont mené au désastre.

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