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Toni Dovale, des crampons à la blouse blanche

Véritable globe-trotter du football resté bloqué en Espagne à cause des mesures liées au coronavirus, Toni Dovale a rapidement échangé ses crampons et le ballon contre une blouse blanche dans une pharmacie de Galice, décidé à "apporter sa pierre" à la lutte contre la pandémie.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (MIGUEL RIOPA / AFP)

Passé par l'Espagne, les États-Unis et l'Inde, l'ailier droit professionnel aurait dû fêter ses 30 ans le 4 avril au sein du club thaïlandais de Navy, où il évolue. Mais le Covid-19 a bouleversé ses plans: il a décidé de finir ses études de pharmacien chez lui, en Galice (nord-ouest de l'Espagne), pour aider à freiner la pandémie. "Mes valises étaient presque prêtes pour partir, et les choses ont commencé à empirer", confie Toni Dovale à l'AFP.

Rentré en Espagne en décembre dernier, après la fin de la saison locale, pour passer les fêtes de fin d'année en famille à La Corogne, ce grand voyageur a été contraint de rester dans sa Galice natale, bloqué par les mesures restrictives prises par les pays du sud-est asiatique, où le sport a aussi été stoppé. Cela faisait quatre ans que le footballeur, qui a débuté au Celta Vigo, avait terminé ses études de pharmacien. "Mais comme je jouais en Asie, je n'ai jamais pu faire le stage de fin d'études nécessaire pour valider mon cursus", justifie-t-il.

"Le football était arrêté partout, et avec l'interdiction de voyager en Asie, je me suis dit +Bon, je vais saisir cette opportunité pour faire mon stage et apporter ma pierre à la lutte contre ce virus+", précise Dovale. Une aide précieuse, alors que le nouveau coronavirus fait des ravages en Espagne, devenu le deuxième pays du monde avec le plus de morts: 4.858 personnes sont décédées de cette maladie dans le pays, d'après le dernier bilan officiel vendredi. L'Espagne compte 64.059 cas positifs, et 9.357 personnes en ont guéri.

"Nous sommes dans une situation qui fait très peur. Cette peur, nous l'avons, nous, les professionnels qui travaillons avec les patients, mais les gens qui viennent nous poser des questions la ressentent aussi", poursuit Dovale, qui reçoit les clients de la pharmacie armé seulement de gants et de son sourire. "Nous savons que nous sommes exposés, que c'est une pandémie, que c'est une situation complexe... Mais je crois aussi que ce sont précisément ces moments qui nous définissent en tant que personnes. Moi, j'ai pensé qu'il était bon de laisser la peur de côté un instant, et d'essayer d'aider comme je peux", ajoute Dovale, qui dénonce aussi le manque de matériel médical."

"Il y a une pénurie de tout. Demander des choses basiques comme des gants, des thermomètres, du paracétamol ou du gel hydroalcoolique, ça devient un chemin de croix", regrette-t-il. Passé entre autres par Leganés, le Rayo Vallecano (2e division espagnole), le Sporting Kansas (Etats-Unis) ou encore l'East Bengal (Inde), Dovale sait toutefois que cette crise finira par s'achever, et se prépare d'ores et déjà pour son retour sur les terrains de football, sa seule véritable passion.

"Aujourd'hui, je fais comme les autres sportifs. Je m'entraîne chez moi à 7h00 du matin, en sautant entre les meubles, avec le peu de matériel que j'ai: des bouteilles d'eau, des carafes... Et ensuite, je pars pour la pharmacie", énonce l'ailier droit. Dovale se prépare, mais pour quand ? "Pour l'instant, tout est suspendu. On ne sait pas quand les compétitions reprendront là-bas (en Thaïlande), quand on pourra sortir de nos pays, nous, les Européens... C'est une situation qui comporte beaucoup d'incertitudes, je ne sais pas comment ça va s'arranger", s'inquiète le footballeur.

Le retour à la normale est encore un lointain souhait pour ce globe-trotter condamné à rester chez lui, qui ne souhaite qu'une seule chose : "Que tout ça se termine vite et que je puisse reprendre ma routine, c'est-à-dire jouer au football."

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