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Autopsie d'un "vélo de chrono" du Tour de France

REPORTAGE | C'est un exercice particulier. Le contre-la-montre qui vient de se dérouler au Mont-Saint-Michel a vu Tony Martin s'imposer en 36'24. Pour les coureurs du Tour de France, ces 33 km peuvent représenter une véritable épreuve. D'autant qu'il faut apprivoiser les vélos spéciaux. Des machines qui ne servent qu'à l'occasion de ces épreuves chronométrées.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Baptiste Schweitzer Radio France)

Les vélos sont arrivés lundi à Avranches, lieu de départ du
contre-la-montre. Ils ne font pas tout le Tour de France. Ce sont
en effet des machines spéciales qui ne servent que pour les épreuves
chronométrées. Tout dans ces vélos respire la vitesse et la
performance. "Le cadre est différent par rapport à un vélo
de route. Il est taillé pour un meilleur aérodynamisme"
,
détaille Jean-François Sablé. mécanicien chez Sojasun.

Sur ces vélos, les coureurs sont penchés vers l'avant,
"plongent pour une meilleure pénétration dans l'air même
s'il faut aussi garder du confort, car seul sur le vélo pendant
33km, le coureur peut trouver le temps long"
, sourit le
mécano.

Et pour les non-spécialistes de la discipline, pédaler pendant
une grosse demi-heure seul sur son vélo spécial n'est pas forcement
de tout repos. La position change et ce ne sont pas les mêmes
muscles qui travaillent : "Le soir d'un chrono comme
celui-là, on a les lombaires et les fessiers assez endommagés. Il
nous faut donc un massage particulier et des étirements"
,
explique Julien Simon, l'un des membres de l'équipe de Sojasun.

"On a souvent le vélo chrono à la maison" , précise
Cyril Lemoine, un autre coureur de chez Sojasun. "Comme ça on
roule un peu avec et puis on s'habitue"
, explique-t-il.
Ensuite il faut optimiser sa position pour allier aérodynamisme,
puissance et confort donc. Pas toujours évident.

Gain de deux secondes au kilomètre

Élément le plus marquant et le plus reconnaissable sur ces vélos
de chrono, les roues. "À l'avant on a des roues à
bâtons, à l'arrière des roues lenticulaires. Elles sont
spécifiques au chrono et on n'a pas le droit de les utiliser en
dehors"
, précise Jean-François Sablé. Elles offrent un
double avantage. Un meilleur aérodynamisme, là aussi, et une fois
lancées, elles entraînent avec leur inertie le coureur.

"On
gagne, selon les études, deux secondes au kilomètre grâce à ces
roues"
, explique Cyril Lemoine. Cela peut représenter plus
d'une minute sur un parcours comme celui entre Avranches et le
Mont-Saint-Michel.

Le cintre (guidon) est également propre à l'épreuve chronométré. Le coureur peut reposer les bras dessus et avoir une position idéale. Là aussi, leur utilisation est très codifiée par l'UCI, l'Union cycliste internationale. 

Ces vélos vont désormais être rangés. Ils ne ressortiront du
garage que le 17 juillet pour le dernier contre-la-montre de ce
centième Tour de France. Un chrono vallonné et donc compliqué de
32 kilomètres entre Chorges et Embrun, dans les Hautes-Alpes.

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