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"J’avais peur que le Tour ne se fasse pas" : Raphaël Géminiani, légende du cyclisme français, attend la Grande boucle avec impatience

L'ancien coureur cycliste, âgé de 95 ans, vit dans le Puy-de-Dôme dans une résidence à quelques kilomètres de la route du Tour.

Article rédigé par Xavier Monferran
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Raphael Géminiani, légende du cyclisme français, attend le début du Tour de France 2020 depuis sa résidence à Pérignat-sur-Allier (Puy-de-Dôme), le 10 juillet 2020. (ROMAIN LUQUIENS / RADIO FRANCE)

La 14e étape du Tour de France devait partir de Clermont-Ferrand, samedi 11 juillet, direction Lyon. Mais c’était avant le cooronavirus et le report de l’édition 2020 du 29 août au 20 septembre. Une période, on le sait, qui a été très dure dans les maisons de retraite et les Ehpad. À Pérignat-sur-Allier, dans le Puy-de-Dôme, à quelques kilomètres de la route du Tour, il y a un résident très particulier : Raphaël Géminiani, une légende du cyclisme.

Le Tour 1958 est loin, et pourtant le jaune est toujours là. Ce n’est plus celui du maillot, mais celui de la gentiane que Raphael Géminiani, clope au bec, offre à ses invités : "De la gentiane d’Auvergne ! On peut trinquer, c’est permis." À croire que cela conserve, puisque l’ancien maillot jaune du Tour, qui a aussi été le directeur sportif de Jacques Anquetil, vient de fêter ses 95 ans.

Le coronavirus est resté aux portes de sa résidence, mais Raphaël Géminiani commence à trouver le temps long : "Espérons que l’on ait un peu de sport parce que les trois derniers mois, la télévision, c’est triste... Il n’y a rien !" Raphaël Géminiani revient sur cette crise du coronavirus, sur le confinement "On l'a vécu à travers les gens, explique l'ancien coureur, c’est un mal dont personne ne se doutait et qui fait des ravages monstrueux. Mais ici, on est à la campagne, on a un bon air et on a finalement aucune raison de se plaindre."

La résidence Le Bruchet à Pérignat-sur-Allier dans le Puy-de-Dôme où vit Raphael Géminiani, le 10 juillet 2020. (ROMAIN LUQUIENS / RADIO FRANCE)

Celui que Louison Bobet a surnommé le Grand Fusil a tout vaincu : la malaria ou la pleurésie. Mais ce n’est pas pour lui qu’il a peur : "J’avais peur que le Tour ne se fasse pas jusqu’à ces derniers jours. Et là, j’ai l’impression que si ça ne s’aggrave pas, le Tour va enfin avoir lieu. Le drame, c’est pour le cyclisme français que je le crains, parce que j’ai quand même un faible pour nos coureurs."

"Un semblant de vie normale"

Au sein de la résidence du Bruchet, masque obligatoire ou distances de sécurité, les consignes sanitaires sont encore très respectées mais les sourires reviennent. "Déjà, on n’a pas eu de cas, assure la directrice, Sonia Gadrat. C’était plus psychologique. C’était un peu long, dès que les familles ont pu revenir, cela a été une bouffée d’oxygène. Il y a encore des choses mises en place, comme la distanciation ou le port du masque, mais on retrouve un semblant de vie normale."

Et si ça tient, et que le Tour de France s’élance comme prévu à la fin du mois prochain, Raphael Géminiani a prévu d’être au village départ, le 12 septembre prochain, à Clermont-Ferrand.

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