Cet article date de plus d'onze ans.

Le jour où le contre-la-montre est apparu sur le Tour

Impossible désormais de gagner le Tour de France sans être bon en contre-la-montre. Dans ces étapes où le coureur est seul face à lui-même, face au temps, face au chrono, les écarts se creusent. Il est alors possible de distancer ses poursuivants et de reléguer ses concurrents dans les tréfonds du classement. Un maillot jaune est bon partout, il se doit d'être exceptionnel dans cette épreuve.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (TAVERNIER NICOLAS/SIPA)

C'est
désormais une image indissociable du Tour de France. Celle de ces
cyclistes, casques profilés sur la tête, roue lenticulaire à
l'arrière couchés sur leurs vélos de chrono à la recherche du
meilleur temps sur une étape courte. Le contre-la-montre individuel
n'a pourtant trouvé sa place qu'assez tard sur le Tour de France. Il
n'est apparu qu'en 1934 et c'est Antoine Magne qui le remporta. Une
étape longue de 90 km entre la Roche-sur-Yon et Nantes.

L'année
suivante, trois chronos individuels sont programmés. Faute d'un
nombre suffisant de contrôles, ils sont entachés d'irrégularités.
Le contre-la-montre disparaît alors avant de revenir. Depuis, aucun
vainqueur du Tour n'a pu se dispenser de travailler ses qualités de
rouleur. Impossible pour un champion de remporter le Tour sans, au
moins, tenir son rang dans cette épreuve. Le rouleur, contrairement
au grimpeur, est régulièrement grand et puissant. Il peut ainsi
vaincre la résistance de l'air et, une fois lancé, profiter de
l'inertie.

Bernard
Hinault, champion toutes catégories

Le
champion toutes catégories dans ce domaine reste Bernard Hinault. Il a remporté 20 des 31 chronos qu'il a disputés. Ses augustes
prédécesseurs ne sont pas en reste. Les Eddy Merckx et Jacques
Anquetil excellaient également dans l'exercice. Sur le Tour 1949,
Fausto Coppi profitera d'un contre-la-montre pour reléguer son
adversaire de l'époque, Gino Bartali, à plus de sept minutes.

Un
chrono restera dans l'histoire pour avoir bouleversé le Tour lors
de la dernière journée. En 1989, l'édition se conclut par un contre-la-montre à Paris (ce qui est arrivé neuf fois en 100 éditions).
Laurent Fignon, solide maillot jaune, ne peut pas lutter face à Greg
LeMond. Le Français perdra le Tour pour huit petites secondes.
Vingt-cinq ans plus tôt, la Grande Boucle s'était aussi terminée
par un chrono, épilogue d'un duel devenu légendaire entre Raymond
Poulidor et Jacques Anquetil.

Depuis
son arrivée sur le Tour, les contre-la-montre se sont diversifiés.
Du prologue, court et rapide, à celui de juillet 1947 avec ses 139
km. Certains ont ensuite été organisés en montagne, véritable
course de côte. Jean-François Bernard triomphera ainsi sur le Mont
Ventoux en 1987. Lance Armstrong sur les pentes de l'Alpe-d'Huez en
2004. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.